Quoi de plus gratifiant pour des élus, que de démontrer leur sensibilité aux causes environnementales par des actions emblématiques qui ne demandent pas trop d’engagement ?
Au niveau local, nos édiles président les inaugurations de sentiers de découverte, les réceptions de travaux de signalétique pour des zones naturelles à préserver, se montrent parfois à des réunions d’information sur les bonnes pratiques respectueuses de la nature. Nos élus locaux siègent également dans les instances des parcs naturels régionaux.
Paradoxalement la préservation de l’environnement se révèle, en milieu rural, assez souvent être un sujet délicat, source de controverses. Il convient donc pour les élus de savoir manœuvrer adroitement pour ménager la chèvre et le chou.
Alors, si l’on continue avec les dictons populaires, c’est au pied du mur qu’on voit le maçon !
Qu’en est-il, par exemple, de nos sénateurs ?
Lorsqu’un de leurs collègues, sénateur du Morbihan (groupe écologiste), a proposé une résolution relative à la préservation des insectes pollinisateurs, de l’environnement et de la santé, demandant un moratoire sur l’utilisation de certains pesticides, quelle a été leur réaction ?
Pour la région Limousin, seul Jean Marc Gabouty (Haute Vienne) a voté POUR !
Eric Jeansannetas et Jean Jacques Lozach (Creuse), Marie-Françoise Pérol-Dumont (Haute Vienne), Daniel Chasseing et Claude Nougein (Corrèze) ont voté CONTRE .
Ainsi, lorsqu’il s’agit de prendre position, nos sénateurs n’échappent pas à la règle.
Après avoir vanté les splendeurs de l’étang des Landes, or avoir invité des représentants écologistes à un débat sur l’agro-écologie au CFPPA d’Ahun, pour ne citer que des exemples creusois, ils oublient toutes ces préoccupations dès qu’ils se retrouvent à Paris, au palais du Luxembourg.
La vie des abeilles et autres pollinisateurs, dont dépend directement, en outre, la préservation de la biodiversité végétale, tout cela ne fait pas le poids face aux enjeux électoraux des départementales de mars 2015.
Maryse Villain