En juillet, les combats paysans se retrouveront dans les assiettes des Amis de la Conf’ et tous les acteurs du renouvellement rural.
Du 16 au 19 juillet, les journées des Ami(e)s de la Confédération paysanne se tiendront sur le plateau des Millevaches à Peyrelevade. Un clin d’oeil à l’actualité des luttes contre l’agro-business et à un projet démesuré qui rompt avec la culture du plateau issue des solidarités rurales auxquelles font écho des initiatives autogestionnaires. Les Amis de la Conf, association qui vient en soutien aux actions de la Confédération paysanne seront au cœur d’une région impactée par les politiques de soutien de la PAC mal réparties, d’aide à l’implantation de fermes-usines et à la concentration de l’agro-industrie avec l’essor notamment de la pomiculture pesticidée (mais labellisée) qui perturbe la cohabitation avec les nouvelles composantes du ruralisme.
Au menu : les alternatives à l’industrialisation de l’agriculture, un enjeu territorial, syndical et citoyen au service du bien commun. En plat de résistance, la ruralité en débat avec l’aménagement du territoire au coeur d’une construction entre initiatives privées alternatives, coopératives, implications institutionnelles et solidarités issues des services publics. Le syndicalisme paysan et les ami(e)s de la Conf défendent des petites exploitations, l’installation des jeunes, les alternatives aux pesticides et OGM, par la promotion de la biodiversité et l’autonomie sur les fermes. Les conséquences sociales (niveau de vie, qualité de vie, lutte contre le chômage), sanitaires (traitement animal de la naissance à l’abattoir, impacts de l’agrochimie ...) et paysagères (enrésinement massif) questionnent à chaque fois l’intérêt général. L’agriculture paysanne participe à l’équilibre environnemental (eaux, sols) et à la lutte contre les gaz à effet de serre en évitant la surchauffe climatique par la diversification en polycultureélevage. A l’opposé du système d’intégration concentrationnaire, l’avenir de l’élevage limousin passe par la valorisation de la viande bovine sur place, la création d’un pôle viandes locales (abattoir-découpe-transformation), la redistribution du foncier...
Sur la montagne de Millevaches on débat et on réinvente la démocratie participative pour vitaliser nos campagnes. Les Ami(e)s y contribueront à l’heure de la spécialisation, de l’intensification et de la financiarisation de l’agriculture par son “bras armé“ : le business agro-alimentaire.
Les porteurs du projet du centre d’engraissement, la SVA Jean Rozé, partenaire d’Intermarché, et une cinquantaine de paysans actionnaires dépendent de l’engagement du ministère de la Défense, voulant compenser son départ du site de la Courtine, du département et de la région pour financer la plus grande partie des structures. La campagne de la Confédération Paysanne contre l’industrialisation de l’agriculture a dévoilé plus d’une trentaine de sites qui inquiètent de par leur ampleur et les entreprises qui poussent à la réalisation de ces méga-projets destructeurs de l’agriculture paysanne et de l’emploi. Le projet de La Courtine de centre d’engraissement de veaux très gourmand en argent public n’offre qu’une fausse solution sans contrôle de la fiabilité des investissements ”photovoltaïques”, du méthaniseur et des marchés économiques. Pour exemple, il faudrait moins de 3 000 exploitations comme l’usine des 1 000 vaches de Drucat (Somme) pour remplacer 70 000 exploitations actuellement en place. Se battre contre l’industrialisation de l’agriculture, c’est aussi se battre pour le climat. Le système alimentaire industriel est responsable de près de 50% des émissions de gaz à effet de serre. Laisser l’agriculture suivre ce mouvement d’industrialisation, c’est aggraver la crise climatique et environnementale alors que l’agriculture paysanne et biologique refroidit la planète. La conférence de l’ONU sur le climat (COP21) aura lieu à Paris fin 2015. Les paysans et paysannes sont les premières victimes du changement climatique. En face, multinationales et investisseurs financiers se saisissent du dérèglement du climat pour poursuivre l’industrialisation de l’agriculture et nous faire croire au miracle de la «croissance verte», au détriment de la souveraineté alimentaire et de l’autonomie des paysans.
Au cours des rencontres, nous interrogerons les politiques et les réformes territoriales qui actent l’accélération des processus de concentration. Elles impliquent aussi un désengagement financier auprès de l’ensemble des collectivités territoriales. La reconquête et la défense des services publics de proximité en milieu rural sont déterminantes dans la lutte pour la préservation d’une agriculture nourricière. L’avenir de l’agriculture et du tissu rural s’écrit aussi dans le Limousin... et met en scène le Collectif ”1000 voix - NOVISSEN Creuse“, le comité Montagne, celles et ceux qui expérimentent et inventent une autre vie en (re)vitalisant les déserts ruraux....
- Moments forts des journées d’été :
Exposition Dystopia composée d’une dizaine de panneaux bâchés d’Alexa Brunet, accompagnés de textes de Patrick Herman, paysan bio du Larzac et journaliste indépendant.
Film “Sangre de mi sangre“, de Jérémie Reichenbach projeté le vendredi à 21 h et suivi d’un débat avec le réalisateur. Débat : abattoirs, services de proximité, alimentation de qualité et question animale.
Ateliers, rencontres, débats et marché de paysans locaux le samedi de 14h à 17h, visites à la ferme et à 20 h : Repas festif en soutien à la fête de la Montagne
Concerts : Supergranite (Bal Trad), Doc Lou (Blues Rock’n’roll).
Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél : 01 43 62 18 70