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Il était une fontaine... La restauration d’une fontaine-pêcherie à Favareillas

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Date
samedi 1 septembre 2012 11:16
Numéro de journal
40
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A Saint Martin-Château, au village de Favareillas, les pierres se remettent en place. En effet, en 2010, des habitants du village, ont signalé à l’association Éclats de Rives l’intérêt patrimonial de l’ancienne fontaine collective et de sa pêcherie . Suite à des décennies d’abandon l’ensemble était envahi par la végétation et les murs de pierres sèches étaient en grande partie éboulés. Éclats de Rives a décidé de procéder par étapes pour restaurer ce lieu.

 

fontaineEn février et en mai 2011, deux journées consacrées au nettoyage des lieux ont permis aux bénévoles de couper les ronces, abattre des arbres et enlever par dizaines de brouettées la boue amoncelée dans la pêcherie. Le dégagement du site a permis de mettre en évidence la pêcherie-lavoir dallée, deux abreuvoirs et la fontaine, le tout entouré d’une enceinte de murs de pierres sèches reliée au village par un chemin très étroit . 

 

Devant l’ampleur des travaux nécessaires à une restauration fidèle du site, Éclats de Rives a établi un partenariat avec l’association Maisons Paysannes de France en Limousin pour réaliser plusieurs chantiers destinés à réapprendre les techniques de montage des murs de pierres sèches. Le dernier a eu lieu en juillet 2012. Grâce aux encadrants de MPF chacun a pu bénéficier d’un réel apport technique, comprendre pourquoi il est utile de démonter telle partie du mur avant de reconstruire, comment choisir une pierre, la mettre à sa place, la caler… comment restaurer une fontaine en piteux état .

En août 2011 un groupe de six scouts s’est lui aussi mis de la partie. Encadrés par des bénévoles d’ Éclats de Rives, ils ont entièrement remonté la chaussée de la pêcherie tout en assurant son étanchéité à grand renfort d’argile et en installant un nouveau système de vidange.

 

Ces différents chantiers de bénévoles se sont déroulés dans une ambiance très conviviale grâce à l’engagement des habitants de Favareillas qui ont participé aux travaux mais aussi se sont impliqués dans l’accueil (installation des tables, fourniture d’extras pour enrichir les pique-niques, distribution du café, des boissons …).

Au-delà de l’intérêt patrimonial évident de cet ensemble : fontaine, lavoir et pêcherie, la restauration de ce site a permis la réappropriation de savoir-faire oubliés dans un esprit de travail collectif et bénévole. Autrefois l’entretien en était assuré par le partage des tâches entre les habitants du village ( 96 habitants en 1906, 11 résidents en 2011), aujourd’hui le site a perdu son utilité pratique, toutefois sa restauration collective et bénévole permet de rester fidèle aux usages communautaires du passé.

 

pecherieLA PÊCHERIE

Elle est baptisée “serve“ ou “rî“ dans d’autres endroits du Limousin. Chez nous on emploie le mot “pêcherie“ et bien que ce terme évoque l’élevage de poissons sa destination était tout autre.
Il s’agit toujours d’un bassin artificiel de dimensions modestes dont les usages étaient multiples.
Creusée dans la partie haute d’une prairie à la résurgence d’une source, la pêcherie était utilisée comme réserve d’eau et servait aussi d’abreuvoir. Des rigoles en partaient sur lesquelles les paysans élevaient de petits barrages pour orienter l’écoulement de l’eau, elles étaient creusées et régulièrement entretenues tout au long des herbages. Ces “levades“ permettaient d’irriguer pour accélérer la pousse de l’herbe. Les propriétaires des différentes parcelles utilisaient l’eau à tour de rôle selon des règles coutumières établies dans le village.

Lorsqu’elle était située à proximité du village la pêcherie était équipée de grosses pierres plates inclinées que les femmes utilisaient pour rincer et battre le linge de la lessive : “la bujade“ en occitan limousin. Elle devenait alors un des principaux lieux de communication et d’échanges surtout quand elle était à proximité immédiate de la fontaine du village comme à Favareillas. Son entretien collectif nécessitait des vidanges et des curages réguliers. La bonde qui permettait l’écoulement de l’eau était souvent un simple tronc de châtaignier évidé. La chaussée constituée d’un bouchon d’argile contenu entre deux murets de pierres sèches était régulièrement entretenue pour reboucher toute fuite.

 

Eclats de Rives a retracé l’histoire de cette restauration à travers l’exposition “Il était une fontaine…“ et a retracé l’évolution de la fourniture en eau à Favareillas. 
Association Eclats de Rives

 

L’eau à Favareillas

A Favareillas, comme dans les autres villages, l’eau a été un élément important de structuration. A partir de différents témoignages des habitants, nous avons restitué l’évolution des usages de l’eau et montrer comment les techniques d’approvisionnement influaient sur les conditions de vie et aussi sur les relations entre les habitants.
A partir de l’évolution de la fourniture en eau potable, nous avons mis en évidence comment d’une eau publique, gratuite et mise à disposition du village à la fontaine, nous passons d’abord à la construction des puits privés, puis au captage privé pour parvenir au réseau d’eau public payant. 

L’eau, source de vie dans le village
A l’époque où l’ensemble restauré était utilisé, voici les différentes usages de l’eau qui existaient dans le village :

  • L’eau pour la maison 
    Aller chercher l’eau à la fontaine du village était souvent une tâche réservée aux enfants. Avoir un puits était une commodité importante pour la vie quotidienne. Dans le village de Favareillas, la plupart des puits tarissaient en fin d’été, et là tout le monde avait recours à l’eau des fontaines.

  • L’eau pour la “bujade“ 
    Pour le lavage du linge, on utilisait  différentes pêcheries en fonction du type de lessive, des saisons et de la qualité de l’eau (parfois salies par les animaux). Pour les grandes lessives ou par grand froid, on n’hésitait pas à s’éloigner du village pour trouver une pêcherie plus profonde ou avec de l’eau moins froide !

  • L’eau pour les animaux
    Pour abreuver les animaux, chacun avait une façon adaptée à sa situation : faire boire les animaux à la pêcherie, emmener les vaches à une source dans un champ, abreuver les animaux au seau à l’étable ou remplir à la pompe un bac près de l’étable.

  • L’eau pour les champs 
    Les pêcheries servaient de réserve d’eau pour irriguer les herbages à partir des levades. Un exemple de tours d’arrosage à partir de la pêcherie de Favareillas :
    * Parcelle AR44 1 semaine sur 2 (elle commence le samedi soir au coucher du soleil)
    * Parcelle 39 : du samedi soir au mercredi matin (1 semaine sur 2) 
    * Parcelle AR38 : du mercredi soir au samedi matin (1 semaine sur 2)
    Un captage privé réalisé par deux familles en 1952 change la vie au village : Deux ensembles furent mis en place comprenant une fontaine, un abreuvoir et un lavoir. Les fontaines publiques furent alors délaissées car il y eut autorisation pour tout le village de se servir en eau potable et du lavoir. Les femmes ont dû apprécier, car c’était bien elles qui faisaient la bujade !

  • L’eau au robinet…
    A partir du captage des sources, une famille installe d’abord des abreuvoirs automatiques à l’auge vers 1965 puis l’eau sera conduite à la maison en 1973. L’arrivée du réseau public à Favareillas en 1983 généralisera la mise en place des robinets dans les maisons, d’où un devenir aléatoire pour le patrimoine lié à l’eau, témoin d’un usage passé et délaissé jusqu’à la restauration actuelle. 
    • Thème
      Patrimoine
    • pêcherie | chantier collectif | Saint-Martin-Château | patrimoine | eau

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