...“à tous ces casseurs, ils trouveront la plus grande détermination de l’État, ces blacks-blocs, ces amis de Mr Coupat, toutes ces organisations qui au fond n’aiment pas la démocratie, qui la contestent, qui en contestent les principes, trouveront la plus grande détermination de l’Etat, de la police et de la justice. Je n’ai pas besoin de rappeler, le président de la république l’a fait ce matin, le nombre d’interpellations qui ont eut lieu et des décisions de justice rendues...“
Manuel Valls, au Sénat le 16 mai 2016
Monsieur le Premier Ministre,
Si l’on se réfère à votre allocution du 16 mai 2016, devant le Sénat, à propos des événements liés aux manifestations contre la réforme du code du travail, il semble urgent de vous apporter quelques précisions qui éclaireront opportunément votre vision de ceux que vous appelez “les amis de Monsieur Coupat“.
Nous sommes des habitants du Plateau de Millevaches, dans leur diversité d’âges, de professions, de convictions, et nous nous sommes sentis visés par vos déclarations et par l’assurance, pour ne pas dire la haine, avec lesquelles vous les avez proférées. En effet, Monsieur le Premier Ministre, nous l’avouons ici devant vous, nous sommes des amis de Julien Coupat, et nous n’avons pas le sentiment de côtoyer, dans notre vie quotidienne, “l’ennemi public numéro un“. Nous contribuons, chacun à sa manière, à faire vivre un territoire qui nous apparaît souvent oublié de la République ; nous ne vous ferons pas le plaisir de nous en plaindre.
Ce que nous contestons, ce sont vos tentatives de manipulations en tous genres qui sont révélatrices de la déliquescence de votre pouvoir, mais qui ne sont pas dignes d’un chef de gouvernement. Nous sommes nombreux ici à nous indigner contre vos pratiques qui, en stigmatisant une personne et son entourage, visent à détourner l’opinion publique des véritables dangers qui pèsent sur cette République, dont vous êtes grandement responsable de l’agonie.
Doit-on également vous rappeler que M. Coupat fait l’objet d’une inculpation qui date de la mandature présidentielle précédente, et pour laquelle à ce jour aucun jugement n’a été rendu ? Comment pouvez-vous, Monsieur le Premier Ministre, faire allusion publiquement à une affaire judiciaire en cours, et vous servir de sa portée médiatique dans le seul but d’effrayer ?
Vous parlez en outre, Monsieur Valls, de choses que vraisemblablement vous ne connaissez pas. Comment expliquer que vous suiviez en tous points la ligne de vos prédécesseurs dans le gouvernement de M.Sarkozy, qui s’étaient déjà honteusement servis de renseignements mensongers prodigués par certains conseillers dont vous semblez vous aussi apprécier la connivence ? Vous n’avez aucune idée de ce que vivent les habitants du pays que vous dirigez, cela n’est pas une découverte. Vous vous fiez à des “romances“, à des visions fantasmées de l’engagement militant de personnes, qui au quotidien, dans leurs vies privées, font plus avancer la “Démocratie“ que tous les notables de haut vol, formatés dans les mêmes écoles, qui prétendent avec vous “gouverner“.
Assez de désinformation, de basses manipulations, gardez vos obsessions pour vos soirées privées, ne croyez pas pouvoir, du haut de votre piédestal, continuer à mentir à la face du pays en toute impunité.
La liberté vous fait peur ? C’est un scénario qui, décidément, se retrouve dans toutes les strates du pouvoir. Nous le constatons chaque jour à un échelon très local, il est très instructif de voir qu’il n’existe aucun niveau où les élus savent s’élever.
Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Premier Ministre, les salutations venues d’outre France,
“Des amis de Monsieur Coupat“.