13 classes du département vont fermer à la rentrée prochaine. Si la baisse démographique est incontestable, la saignée est toutefois démesurée (1 poste d’enseignant supprimé pour 3 élèves en moins). Le Sud Creuse est particulièrement touché par ces fermetures, les taux d’encadrement ne cessant de s’accroître dépassant parfois 30 élèves par classe. Seuls 2,5 postes sont créés alors que beaucoup d’écoles réclament des ouvertures. Le caractère rural du département n’est pas pris en compte : les mêmes taux d’encadrements sont appliqués ici comme à Paris. La loi sur les “zones montagne“ n’est pas appliquée, elle est pourtant censée “permettre à nos territoires d’accéder à des niveaux et conditions de vie comparables à ceux des autres régions et offrir à la société des services de haute qualité...“ Or l’administration ne tient pas compte du fait qu’ici les élèves sont accueillis dans des classes multi-niveaux. C’est à l’évidence les conditions d’encadrement et d’apprentissage qui vont se dégrader. Rien de mieux pour voir se désertifier encore plus notre département.
La Creuse perd aussi 20 postes d’enseignants “hors la classe“, ces enseignants spécialisés (maîtres ré-éducateurs et psychologues scolaires) qui interviennent pendant et hors temps scolaire auprès des enfants en difficulté. Certaines zones ne bénéficiaient déjà plus de leurs interventions, ces zones vont continuer de s’étendre jusqu’à voir disparaître la profession. La population n’est pas prête à accepter de voir se profiler une école à deux vitesses, où les élèves en difficulté s’en trouvent abandonnés. Cette carte scolaire continue de remettre en cause l’égalité des chances de nos enfants et la survie du tissu économique et social local.
Le préfet a convoqué ce 24 février un Comité départemental de l’Éducation nationale, auquel il n’a pas assisté ! Face à l’impossibilité des négociations, une cinquantaine de maires et adjoints se sont présentés à la préfecture pour exiger un rendez-vous avec le ministre de l’Éducation Nationale. Ils se sont d’abord vus refuser l’entrée. Ils ont finalement été reçus par le Secrétaire Général (représentant le préfet) qui promet de transmettre leur demande.
Tout au long du mois de février, les parents d’élèves se sont mobilisés : des blocages ont été organisés, comme le blocage de la gare SNCF de La Souterraine ou bien encore celui de la nationale 141 par les parents d’élèves de Mérinchal. Les écoles de La Souterraine, Azérables, Aubusson et La Courtine ont été occupées. Les écoles de Naillat et Chambon ont été bloquées. Des pétitions ont été très largement signées. Des délégations de parents ont demandé à être rencontrées par le directeur académique. Près de 300 manifestants se sont retrouvés le 11 février à Guéret, malgré des températures environnant les – 15°C. Rien de tout cela n’a été suffisant pour ouvrir de réelles négociations. Parents, enseignants et élus ont décidé de poursuivre leurs mobilisations tout au long du mois de mars.