Propos recueillis par Emmanuelle Mayer et Frédéric Thomas
Sylvie Chappelet - Le train avant tout
J’habite à Neuvic-Entier, à quelques minutes en voiture de la gare de Chateaubriand-Bujaleuf. Je travaille au Conseil Régional de Limoges et j’ai fait le choix depuis longtemps de m’y rendre tous les jours en train. D’abord parce c’est un mode de transport plus sécurisant que la route, qui permet de décompresser, rêver en toute tranquillité après le boulot. Contrairement à la voiture, la baisse de vigilance y est autorisée ! Ensuite, j’ai une tendance à rester au bureau donc le train, avec ses horaires fixes, m’oblige à quitter mon travail. Autre avantage, et non des moindres, ce mode de transport me coûte moins cher que la voiture puisque je paie 72,50 € mon abonnement mensuel, soit l’équivalent d’un plein et demi seulement. Et puis j’évite les embouteillages, les radars, je peux me permettre de conserver ma vieille voiture car je l’utilise très peu et pour des courts trajets uniquement. Seul hic, le train met plus de temps. Porte à porte, je mets 1h pour aller de mon domicile à mon bureau, alors que je mettrais une quarantaine de minutes en voiture. Mais j’y gagne tellement que je ne suis pas prête de changer !
Collectif “Guise“ - L’auto-partage familial
L’association Crise regroupe plusieurs familles à Faux la Montagne. Elle compte dix adultes et onze enfants. Ensemble, nous possédons six voitures, ce qui permet de répondre à nos différents besoins. La citadine nous sert pour les longs trajets à une ou deux personnes, les vieilles voitures familiales pour les petits trajets et le minibus de neuf places pour les sorties au cinéma, théâtre ou pour les activités des enfants. Cette organisation a fait ses preuves en 20 ans mais nécessite que chacun s’y tienne. Tous les vendredis nous nous réunissons pour faire le planning de la semaine à venir, dont la gestion des voitures. Et puis nous avons un tableau où chacun peut indiquer quelle voiture il prend et quand. Sur les frais d’utilisation (essence, pneus,...), cette organisation n’est pas forcément vraiment plus économe que celle d’une famille avec deux voitures, car finalement nous faisons peu de covoiturage.
Christophe Bellec - La vie courante à pied
Pour limiter l’usage de ma voiture, j’ai tout d’abord choisi d’habiter à Eymoutiers, à deux pas (à pied) de mon bureau à Cesam-Oxalis. Vivre dans ce gros village me permet de faire beaucoup de choses de la vie quotidienne à pied. Pour mes trajets longue distance, qu’ils soient professionnels ou personnels, je suis un adepte du train. Je pratique également beaucoup le covoiturage, qui fonctionne bien pour les longues distances, mais plus difficilement à l’échelle locale, sauf réunions entre coopérateurs de Cesam par exemple. A l’échelle locale, j’ai du mal à me passer de ma voiture, même si je réduis son usage au strict minimum. Par exemple, l’été, quand il fait beau, je vais volontiers au lac de Vassivière ou à une soirée Contrechamps à vélo. Ça me permet de mêler sport et déplacement.
J’ai une Smart, choisie à l’époque pour son empreinte écologique plus faible. Mais en terme de consommation, elle ne fait pas mieux qu’une petite voiture basique et comme elle est bardée d’électronique, il faut aller à Limoges pour la moindre réparation ! Ce n’est vraiment pas un véhicule adapté au territoire. A terme, j’aimerais beaucoup faire de l’auto-partage. Eymoutiers est d’une taille intéressante pour expérimenter ça. Reste à imaginer une structure (quelle taille ? Achat collectif de voitures ? Quel fonctionnement etc.).
Manu Beuret - La montagne à mob’
J’habite dans un hameau à 4 km de Royère-de-Vassivière. Je n’ai pas le permis de conduire et, depuis 5 ans que j’habite sur le Plateau de Millevaches, je me déplace à mobylette. Mon budget est beaucoup moins important que si j’avais une voiture : une paire de pneus par an et, pour le carburant, une consommation de 3 litres au 100. Par contre je suis plus dépendant de la météo. S’il pleut, il me faut des habits imperméables. S’il neige, je ne roule pas, mais je co-voiture. Pour les trajets un peu longs, ça demande une bonne organisation, on ne peut pas raisonner ses déplacements et sa journée comme lorsqu’on a une voiture. Par exemple, si je veux aller à Limoges, je pars le samedi matin pour le marché d’Eymoutiers, je mange chez un ami, et après il me reste une heure de trajet.
Dernièrement, pour la naissance de ma nièce, je suis allé jusqu’à Libourne. Je suis parti à 14h et à 2h du matin j’étais chez mon frère. Un vrai petit périple. Le trajet fait partie du voyage et la relation au paysage n’est pas la même qu’en voiture. La prochaine fois, je vais aller voir ma grand-mère sur l’île de Ré !