Pourquoi une chance ?
Parlons d’abord d’une essence qui est implantée d’une manière forte, dans la diversité des feuillus et des résineux, sans être une monoculture : je parle du douglas.
La forêt, en douglas, représente 76 000 hectares en Limousin soit 38 % de la surface des résineux. Les résineux et feuillus sont à parts égales : 50 % chacun.
Le douglas présente de nombreuses qualités : bois rouge, imputrescible, résistant mécanique, le plus fiable des résineux.
Lorsque l’on fait une sylviculture de haute qualité, en vue d’une régénération naturelle, il a encore d’autres attraits : il peut se dérouler et se trancher et aura le pouvoir, dans un avenir proche, de remplacer les bois exotiques; la régénération naturelle, d’autre part, résout les problèmes d’attaques d’hylobes et de chevreuils ; elle permet un revenu étalé dans le temps ; elle sauvegarde un environnement diversifié, une écologie appliquée à une gestion durable ; la sauvegarde du sol forestier est maintenue, ainsi que la rétention du CO2 par la formation des nouvelles générations d’arbres. Sylviculture raisonnée et traitement pour haute qualité sur plus de 6 000 hectares à l’heure actuelle, sont véritablement une chance. Car, avec l’aide des pouvoirs publics et politiques, nous pourrions voir s’installer de nouvelles entreprises de première et deuxième transformation du bois sur notre magnifique territoire vert.
D’autant plus qu’avec le changement de climat, c’est cette sylviculture dynamique qui sera gagnante : l’eau arrivera au pied de l’arbre, car la forêt sera ouverte. D’autres essences comme le cèdre, le mélèze, le hêtre, peuvent être cultivées de la même façon.
La formation des techniciens forestiers
La formation de nos techniciens forestiers est à améliorer et à adapter à l’évolution actuelle. Et aussi préparer des cadres supérieurs pour une forêt qui le mérite avec ses 700 000 m3 actuellement sur le marché, et dans les les dix ans à venir plus de 2 millions de m3 ; elle est une préoccupation légitime aujourd’hui pour ne pas être absent demain. Pour gagner ce challenge, développons un centre de recherches avec l’université et l’école forestière de Meymac.
Le sylvo-tourisme
Le tourisme vert peut être un facteur favorisant le respect des arbres dans le sens en particulier où on leur donnerait plus de temps pour vivre. Un humain quittant tôt la vie n’a pas eu le temps de s’épanouir, pour l’arbre c’est la même chose ; s’il est coupé en pleine jeunesse, à 30 ans par exemple, en coupe rase, c’est à la fois très dommageable pour lui, pour le sol lessivé, l’écosystème est anéanti, le sol s’acidifie encore plus.
La forêt se cultive, et redonne ce qu’elle prend à la terre. L’esprit forestier peut bien sûr se diffuser de proche en proche, notamment dans les visites touristiques des forêts. Et, lors de cette diffusion de l’information et de sensibilisation, il ne faut pas hésiter à montrer des peuplements qui ne reçoivent aucune intervention, aucun soin. Nos massifs forestiers ont été plantés à partir des années 1960 ; les visiteurs tirent d’eux-mêmes les conclusions sur la conduite d’une forêt.
Les infrastructures
La voirie est un élément capital pour accéder aux peuplements. Le développement des routes forestières doit continuer et s’amplifier avec une aide, toujours incitative, par les communes. Même importance pour les aires de dépôt, à aménager à l’arrivée des chemins forestiers.
Les propriétaires forestiers, les exploitants agricoles, sont des partenaires incontournables pour ces réalisations bien entendu, ils ne doivent pas hésiter à investir.
Notre forêt gagne à être mieux connue ; rassemblons-nous, étudions la, innovons, travaillons avec le temps et l’expérience, nous sommes plus que jamais complémentaires, les hommes et les arbres.
Georges Nadalon
conseil de gestion forestière