Un paradoxe de taille : alors que l’état français s’est engagé à diminuer le recours aux pesticides de 50 % dans un délai de dix ans, certes avec la nuance “si possible“, nous allons montrer comment les “Purin d’ortie et Cie“ sont dans le collimateur de l’état français et sont en passe d’être illégaux.
Dans les 3 précédents articles, nous avons montré la dangerosité des pesticides, si certains en doutent encore, voici un extrait du site officiel de la Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) Auvergne :
“Pourquoi réglementer les produits phytosanitaires ?
- Parce que les produits phytopharmaceutiques tuent, détruisent ou “amoindrissent“ des organismes vivants, ils sont pour la plupart des produits potentiellement dangereux
- Pour la santé de l’applicateur
- Pour la santé du consommateur (denrées alimentaires)
- Pour l’environnement et la qualité de l’eau“.
Merci pour cette lucidité. Pourtant, jusqu’à présent, la réglementation a permis de légaliser de nombreux pesticides dangereux, qui sont retirés après des années ou des décennies d’utilisation.
Par contre, dans le cadre la loi d’orientation agricole du 5 janvier 2006, cette réglementation s’applique aux préparations naturelles à base de plantes, nommées Préparations Naturelles Peu préoccupantes (PNPP). Les PNPP regroupent toutes les préparation réalisées à base de plantes : les macérations, les tisanes, les décoctions, les fermentations, des différentes plantes utilisées ( absinthe, ortie, tanaisie, consoude, prêle, …) Une conséquence de terrain : depuis le 1er juillet 2006, toute information concernant les PNPP est punissable de 2 ans de prison et de 75 000 euros d’amende, puisque ces produits ne répondent pas à la réglementation qui repose sur 2 étapes :
- Au niveau européen à l’Inscription sur une liste positive des substances actives autorisées dans les produits (directive 91/414/CE)
- Au niveau national à l’homologation des spécialités commerciales qui en découlent avec délivrance d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM).
Au nom de la sécurité du consommateur, on se retrouve dans une situation cocasse : les pesticides dont la nocivité est prouvée sont légaux, les “Purins d’ortie et Cie“ qui, à notre connaissance, n’ont pas porté atteinte à la santé publique, sont illégaux. Certes, les PNPP ne sont pas inoffensifs, sinon ils seraient aussi inactifs. Purs, ils pourraient polluer de façon passagère car ils sont biodégradables à 100% au bout de quelques jours.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Dans une incertitude certaine. Le décret concernant les PNPP (Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) est à l’étude au Conseil d’Etat depuis près d’un mois et devrait être finalisé cet été. Il devrait alléger les procédures d’homologation sur le territoire français mais soumettrait au préalable les PNPP à une procédure européenne très lourde et complètement inadaptée à des préparations naturelles, dont la composition varie en fonction des conditions pédoclimatiques notamment.
Pour en savoir plus et/ou pour manifester notre désaccord, nous pouvons consulter le site http://www.aspro-pnpp.org ou contacter l’association ASPRO PNPP Le Pied de chat 50490 - Muneville le Bingard. Une pétition peut toujours être signée en ligne ou être téléchargée (sur ce site) d’autre part, pour mettre en pratique les PNPP, quelques passionnés : Bernard Bertrand, Jean Paul Collaert et Eric Petiot, ont rédigé le livre “Purin d’Ortie et Cie“, qui est un bon outil pour nous aider à réaliser nos préparations nous-mêmes.
Monique Douillet