Dans la série : B.D. et éditions indépendantes, après celles de Mattt Kontare parues dans le n°21, nous vous présentons les planches d’Ariane Pinel.
Ariane Pinel a 25 ans et déjà pas mal de réalisations à son actif. Elle est née à Toulouse où elle a grandi avant de monter à Strasbourg pour y faire ses études. Elle y vit toujours et partage avec cinq autres illustrateurs un atelier dans lequel elle crée ses albums aux titres toujours un peu provocateurs. Elle a commencé en 2005 avec : J’ai toujours voulu être héroïne de BD Puis d’après Alphonse Allais elle publie l’année suivante : Un cas peu banal, nous semble-t-il. En ce début d’année, paraissent deux nouveaux titres : Au fil d’Ariane et Tranche de vie de deux solanacées insulaires à propos de l’ïle bretonne de Bréhat. En Octobre dernier, Ariane Pinel était sur le plateau pour les journées de l’édition et de la BD indépendantes. Elle y a croqué les petites routes sinueuses du coin auxquelles elle a consacré les trois planches que nous publions ici et dont elle nous dit quelques mots.
Vous faîtes de la BD depuis combien de temps et quels sont vos thèmes de prédilection ?
J’ai commencé à l’école des arts décoratifs de Strasbourg, il y a cinq ans environ... Je n’ai pas vraiment de thème de prédilection, j’essaie de m’intéresser à tous les sujets, même ceux qui ne m’intéressent à priori pas du tout !
En quoi vous reconnaissez vous sous le “label“ de l’édition ou de la BD indépendante ?
Sans le rechercher vraiment, ce sont toujours des structures éditoriales “indépendantes“ qui publient mon travail. Par ailleurs je fais partie d’un collectif de micro-édition (L’Institut Pacôme) pour pouvoir fabriquer certains livres, suivre tout leur trajet, de l’idée à la diffusion, en passant par toutes les étapes : scénarisation, dessin, maquette, choix du format et du papier, sérigraphie des couvertures, suivi de l’impression, fabrication à la main, rencontres avec les libraires, les lecteurs, etc. Même si je ne peux pas suivre de la même façon le trajet de toutes de mes publications, je suis contente d’avoir appris à connaître chaque étape.
Votre séjour en Creuse à l’automne vous a fait découvrir la région ou vous la connaissiez déjà ?
Je n’étais jamais venue en Creuse. C’est chouette, il y a plein de coulemelles !
Dans “l’apéro chez les voisins“, vous parlez ironiquement des distances et du peuplement diffus qui marquent notre territoire. Vous êtes réellement allée prendre l’apéro chez des voisins ? Vous avez été si marquée par les distances ? Et indépendamment de cela y a-t-il eu d’autres choses qui vous ont frappée, marquée, amusée ou révulsée durant votre séjour sur le plateau ?
Cette histoire est une fiction, mais très inspirée de la réalité. Comme je n’ai pas le permis, je devais me faire véhiculer par les uns ou les autres. C’était très bien d’ailleurs, j’ai fait de très bonnes rencontres en voiture, vécu plein d’aventures... Mais ce n’est pas toujours évident de se faire transporter. Sans permis et voiture, ça doit dur de vivre en Creuse... Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour découvrir le pays. Mais j’ai eu l’impression que, du fait du peu d’habitants, tout le monde avait l’air de vivre en relative harmonie, de se serrer les coudes pour survivre... mais je peux me tromper.
Vous reviendrez ?
Oh, ça, j’aimerais bien ! En dix jours, et quand on s’est engagé à faire au moins deux planches de BD, on n’a pas tellement de temps pour se balader...