Généralement, on parle de haut débit pour désigner une connexion à internet permettant d'accéder à des informations de façon rapide, donc dans des conditions optimales. Qui dit rapidité, dit vitesse. Celle-ci est mesurée en kilo bit par seconde (Kbps) ou kilo octet (Ko/s). Ce sont les unités de mesure du débit. Le bit est l'unité de base pour mesurer le volume d'information numérique composée de 0 et de 1 (en binaire). L'octet (ou bytes en anglais) représente 8 bits. Par exemple, 128 Ko/s correspond à 1024 Kbps (ou 1 Méga). C'est cette 2e valeur qui sert de base dans la communication des offres commerciales. En effet, on parle "du 512 ou du 1024", ce chiffre est le débit entrant ou "descendant", donc la quantité d'information maximum que vous pourrez recevoir. Mais le débit de sortie ou "montant", est bien moindre avec l'ADSL (Asynchrone Digital Subscriber Line) : généralement de 128 voire 256 Kbps dans certains cas (débit asymétrique).
Pour faire circuler ces informations numériques, en quantités plus ou moins importantes, il est nécessaire d'utiliser des tuyaux. Ce sont les opérateurs de télécommunications ou fournisseurs d'accès internet (FAI) qui disposent de ces infrastructures. Ceux qui n'en disposent pas les louent, ce qui explique que plusieurs FAI utilisent les mêmes tuyaux. Différentes technologies sont utilisées pour constituer un maillage, support de ces multiples échanges entre continents, entre pays, entre régions, entre villes. C'est ce maillage, sans point central, qui constitue le réseau internet.
Avec ou sans fil, seule ou de façon complémentaire, les technologies retenues sont la base d'une couverture optimale. Au-delà des critères économiques et de rentabilité, les choix sont fortement liés aux contraintes géographiques du lieu où un opérateur choisi "d'installer le haut débit". Le relief, la dispersion de l'habitat, les débits nécessaires liés aux usages des utilisateurs… autant de critères pris en compte dans les choix technologiques. Deux technologies sont présentées ci-dessous pour exposer les grands principes et les complémentarités.
L'ADSL est la technologie la plus connue. ADSL = Asymetric Digital Subscriber Line ou Réseau de Raccordement Numérique Asymétrique. Elle utilise les fils de cuivre de nos lignes téléphoniques en occupant des fréquences laissées libres, permettant des débits 10 à 25 fois supérieurs au modem traditionnel (56Kbps). De ce fait, elle est plus simple à installer car une partie liaisons (lignes téléphoniques) est déjà en place. Dans le central téléphonique, l'opérateur installe un DSLAM qui va gérer les connexions, et chez l'abonné un modem capable d'interpréter les fréquences en question. Le central est lui raccordé au réseau global par fibre optique (dans la plupart des cas). La contrainte majeure repose dans la distance maximum entre le central téléphonique et l'abonné : elle est actuellement de 4 à 5 km. Au-delà, le raccordement n'est pas encore possible, même si les technologies évoluent dans ce sens. Les offres ADSL sont le plus souvent forfaitaires : paiement d'un abonnement mensuel pour un usage illimité (durée et volume d'information échangée). La ligne téléphonique reste libre même durant une connexion internet.
Le Wifi est une autre technologie qui connaît un développement important actuellement. Cette technologie sans fil peut être utilisée à deux niveaux : à l'échelle d'un territoire (commune), ou dans un bâtiment (domicile, bureau…). En l'absence de fibre optique, l'installation d'une parabole satellite permet de recevoir et d'émettre le signal internet. Des antennes wifi vont ensuite relayer ce signal sur un rayon plus ou moins important selon la puissance : environ 1km. Avec l'évolution actuelle du Wifi en Wimax, cette distance passe à quelques dizaines de kilomètres. Chez soi, une borne wifi connectée sur sa connexion ADSL va permettre un accès mobile dans toute la maison sans fil.
On pourrait aussi aborder la problématique du dégroupage ou présenter d'autres technologies : le sujet est vaste ! Nous nous contentons de donner un aperçu avant que chacun puisse aller plus loin en s'appuyant sur les ressources proposées ci-dessous, ou de consulter des professionnels.
Les tuyaux c'est bien, les services qui vont avec, c'est mieux ! Les opérateurs ne se privent pas de nous vanter tous les atouts de ces technologies haut débit. La prudence s'impose, car il faut retenir que l'ensemble du territoire national n'a pas accès aux mêmes services selon sa localisation. En fonction des investissements réalisés par les opérateurs, vous pourrez disposer d'options plus ou moins avancées. Sur le territoire qui nous concerne (petite partie !), le débit maximum est de 2048 Kbps contre 8 à 10Mbps dans les grandes villes. L'accès au téléphone gratuit via internet est désormais quasiment accessible partout où l'ADSL est disponible, par contre le panel de chaînes de télé accessibles gratuitement via le même réseau, est limité à certaines zones (dites dégroupées), donc pas sur les quelques communes du plateau concernées. On pourrait aborder l'ensemble des services ensuite disponibles sur internet : les télé procédures, l'accès à des banques d'information et de données, l'échange de fichiers, la visioconférence… bref, tout ce qui peut simplifier la vie d'un citoyen, d'un chef d'entreprise, d'un élu dans sa vie quotidienne et dans les projets qu'ils portent.
On peut citer quelques fournisseurs d'accès internet (FAI), permettant de se repérer dans le paysage des offres proposées. Tous ne sont pas implantés en Limousin. Cela est lié à leur choix commerciaux, et aussi fonction des infrastructures dont ils disposent directement ou en location. Wanadoo, Tiscali, Free et Cegetel sont les plus implantés. N9 Télécom, Télé 2, Club Internet sont présents selon les localités. Le site www.degrouptest.com propose de tester la disponibilité du haut débit à son domicile. Avant de souscrire, le conseil principal qui peut être donné est d'être vigilant sur le contenu exact des offres : la durée de l'engagement (les prix baissent vite !), les équipements fournis ou loués, le prix des éventuelles options, les abonnements réduits quelques mois avant de payer plein tarif… Il ne faut pas se précipiter !
L'important est de comparer les offres, de définir ses usages et d'étudier l'ensemble de son budget télécom (internet et téléphonie) pour imaginer des rééquilibrages bénéfiques.
Le Plateau de Millevaches n'est pas équipé en infrastructures haut débit. Quelques communes situées en bordure du Plateau sont en zone de couverture ADSL, mais parfois que partiellement (du fait des distances abonné/DSLAM) : Eymoutiers, Felletin, Vallière, St Quentin la Chabanne, St Yrieix la Montagne, Feyt, Eygurande, Lamazière Haute, Monestier Merlines, Merlines, Meymac, Ambrugeat, Perols sur Vézère, Bugeat, Veix, Affieux, Treignac, Chamberet.
Le projet porté par le Syndicat Mixte Dorsal (http://www.dorsal.fr/) a justement pour objectif de mettre fin à ces déséquilibres territoriaux. Le plan d'action doit garantir une desserte à haut débit du Limousin, donc de créer les conditions favorables permettant aux opérateurs de s'implanter en Limousin, et d'y proposer des services identiques aux grandes villes, le tout dans un contexte de concurrence bénéficiant aux consommateurs. Quelques jours avant Noël, DORSAL a choisi l'opérateur d'opérateur qui assurera la mise en oeuvre opérationnelle du projet, et ceci au travers d'une délégation de service public de plus de 20 ans. C'est Axione-Sogetrel qui a été retenu. C'est une très bonne nouvelle ! Reste à voir comment dans les faits, la desserte majeure, puis la capillarité, seront assurées. L'enjeu est majeur pour l'avenir de notre territoire. L'absence de haut débit, c'est rendre impossible l'installation d'entreprises, de télétravailleurs, de nouveaux habitants… Les collectivités, les habitants, les acteurs socioéconomiques ont besoin de ces outils : ces tuyaux associés à des services de qualité sont essentiels pour assurer l'attractivité de nos communes.
Au-delà des aspects techniques qui deviennent vite complexes, la mobilisation de tous est nécessaire pour exiger un vrai service haut débit en Limousin. Le Plateau de Millevaches autant, pour ne pas dire plus, que les autres, a besoin d'être équipé. Après les tuyaux ce sont les usages qui sont essentiels. Inventons ensemble ce qui sera demain une valeur ajoutée pour notre territoire : un usage intelligent des nouvelles technologies au service de nos projets !
David Daroussin