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Projet touristique à Vassivière, entre dialogue et autisme !

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Date
mercredi 1 juin 2005 12:28
Numéro de journal
12
Auteur(s)
Francis Laveix
Visite(s)
1944 visite(s)

“Les humain-e-s doivent cesser de considérer la politique comme un domaine séparé et spécialisé…”

Cornélius Castoriadis (1922-1997)

 

revue territoiresVassivière, un mot qui va avec lac et tourisme. En effet depuis sa création au début des années 50, le lac devait être un des phares du tourisme de la région du plateau des Millevaches. Le démarrage fut assez lent mais assez vite certains crurent avoir trouvé avec lui une prolifique poule aux œufs d'or. Or, au fil des années, ce fut plutôt la désillusion qui se trouva au rendez-vous avec des situations budgétaires qui ne firent qu'empirer. On chercha alors des responsables : un climat qui n'en faisait qu'à sa tête avec une nette tendance à devenir un peu trop humide au goût de nombre de touristes, une administration bien souvent désinvolte qui n'avait pas l'air de trop se soucier des comptes qu'elle aurait à rendre, des municipalités prises dans les arcanes d'un jeu politicien  qui parfois les dépassait, des commerçants qui n'étaient pas toujours au sommet de leurs compétences (d'ailleurs cela déclencha une vive polémique l'année dernière dans certaines communes) … Mais n'aurait-on pas les coupables que l'on mérite ?

De solutions bancales en solutions trompe l'oeil, les habitants de la région virent passer les années, mécontents puis indifférents et pour finir affligés par ce gâchis annoncé. Avant que cela ne devienne irréversible, il fallait sauver le tourisme local. Alors se prépara un énième "réaménagement touristique de Vassivière" par le Syndicat mixte interdépartemental et régional de Vassivière (Symiva). A l'occasion du changement des responsables, un certain espoir sembla renaître parmi les habitants et les associations qui s'intéressaient au problème et qui espéraient en avoir fini avec une certaine forme "d'autocratisme" provincial. Beaucoup avaient cru déceler les premiers signes, les premiers frémissements d'un retour aux sources d'une timide démocratie "directe".

Vassivière allait-il être le premier exemple d'une "démocratie participative" si attendue et si courtisée (du moins en apparence) par les politiques-citoyens ? IPNS avait consacré dans son numéro 8 un dossier à cet épineux problème qu'est le tourisme à Vassivière et avait alors évoqué l'inquiétant projet d'aménagement touristique concocté par le "fameux" cabinet Détente, plus connu pour ses honoraires (il semblerait qu'ils se soient montés à 150 000 euros environ !) que pour, semble-t-il, d'après certains, sa compétence en matière de réflexions et de propositions sur le développement touristique ! Les vives réactions qu'engendrèrent la publication de ce dossier, incitèrent les organisateurs du Forum Social Limousin (FSL) à consacrer un atelier à l'avenir touristique de Vassivière en présence de membres du Symiva dont sa nouvelle présidente.

Dans les propos que les élus du Symiva présents ont pu tenir lors de ce débat (octobre 2004), certains crurent déceler quelques velléités de "participatisme". IPNS s'en fit l'écho dans son numéro 9 par l'intermédiaire d'un petit article dans lequel on pouvait lire : "les élus du Symiva présents ce jour là ont eu une oreille (plus) attentive. Ils ont indiqué que le projet Détente n'était qu'une proposition, que d'ores et déjà certaines de ses préconisations étaient écartées (…) et que rien n'était encore définitif. Renée Nicoux (présidente du Symiva) a également annoncé que cet automne des réunions auraient lieu (à l'échelle communale…) pour présenter le débat et l'enrichir des propositions de tous".

Face à de tels propos, c'est vrai que l'espoir d'un dialogue entre responsables politiques et acteurs divers dont les simples habitants pouvait paraître tout ce qu'il y a de plus réaliste. D'ailleurs, certains rêvaient et voyaient déjà " le Symiva (prêt à ) reprendre le dossier touristique de Vassivière à zéro pour définir avec tous les acteurs locaux, un vrai projet touristique porté par tous les habitants du territoire".

 

Le réveil dut être assez douloureux, tant pour ceux qui avaient caressé un vain espoir que pour les quelques habitants encore pétris d'illusions. L'arrivée dans les foyers de "La lettre de Vassivière" n°5 eut vite fait de remettre les pendules à l'heure ! "L'éditorial de la présidente" est édifiant. Derrière quelques affirmations gratuites ("être à l'écoute des habitants, […] prendre le temps de la réflexion,…"), il est facile de pointer la philosophie "politique" qui ressort de cet éditorial. Le cabinet Détente, tant décrié (il est indiqué dans un doux euphémisme que l'étude Détente "n'a pas fait l'unanimité dans l'opinion"), est mis à l'honneur et contredisant en partie ce qui avait pu être annoncé lors du FSL d'octobre (voir ci-dessus), il est clair que cette étude reste "essentielle" et devrait fournir (a déjà fourni ! Voir un peu plus loin) les grandes lignes du projet prévu pour l'aménagement touristique de Vassivière et même, n'ayons pas peur des mots, s'inscrire dans une "logique de développement durable".

On croit rêver ! De qui se moque-t-on ? La construction du fameux centre aqua-récréatif d'Auphelle, une de ces "pistes" qui a germé dans la bouillonnante imagination du cabinet Détente, est plus que d'actualité. Fortement contesté, ce projet apparaît comme une véritable aberration à de nombreuses personnes tant sur le plan économique que sur le plan touristique. C'est dans  ce genre de choix que l'on voit que différentes conceptions du tourisme s'affrontent souvent entre les habitants, certains acteurs économiques et quelques politiques ou technocrates élitistes. Aujourd'hui ce n'est plus à proprement parler un projet car la réalisation de ce centre aqua-récréatif est déjà retenu dans le plan de développement du tourisme à Vassivière. Ce n'est pas tout, on apprend, de plus, que cela a été entériné "conformément aux décisions prises par le précédent comité syndical". Tout (ou le principal) avait été déjà décidé !

Où sont passés "l'enrichissement des propositions de tous, l'écoute des habitants, le temps de la réflexion,…"? Ne nous prendrait-on pas pour des gogos ? Et rien ne semble pouvoir arrêter notre entreprenante présidente dans sa démarche démocratique car elle continue d'affirmer qu'il faut "aller à la rencontre des habitants du territoire, de récolter leur avis,…". Ce n'est pas la dernière réunion (le 17 juin 2005 à Peyrat le château) organisée par l'association "Le canton d'Eymoutiers Espace d'espoir" avec des membres du Symiva sur le thème : "Vassivière : quel avenir ?" qui nous encouragera à croire à toutes ces belles paroles. On a pu y constater que le projet était complètement verrouillé dans ses grandes lignes. Les seules possibilités d'interventions (mineures) restent à la marge. Et il est clair que les choix arrêtés le furent sur la base des conclusions du cabinet Détente malgré toutes les vives réactions qu'elles avaient déclenchées et des possibilités de discussions qui avaient été évoquées voire annoncées. On a pu aussi appréhender le poids des investisseurs privés dans ces choix : ils ont posé de véritables préalables (par exemple, un centre aqua-récréatif) avant engagement de tout fonds. En faisant bref, des privés "dictent" en quelque sorte le type de réaménagement qu'ils souhaitent pour pouvoir rentabiliser le mieux possible leurs investissements, et les pouvoirs publics (Symiva) s'exécutent. Que feront-ils aux prochaines difficultés budgétaires ? Quelle belle leçon de démocratie ! Je ne ferai qu'évoquer l'idée de "comités de pilotage" qui a été proposée par la présidente du Symiva. Qu'y a-t-il à piloter ? Le ridicule ne tuerait-il plus ? Nous ne devons pas avoir, sans doute, la même approche de certains concepts politiques. Et que l'on ne vienne pas nous ressortir cet "insultant" populisme mis à toutes les sauces, ni nous faire des leçons de morale politique !

Un nombre conséquent d'habitants originaires de la région, de personnes "revenues au pays", de "néo-ruraux",… n'ont pas attendu la "bonne" parole du Symiva pour rendre vivante une région qui se mourrait peu à peu. Contrairement aux touristes, eux sont là toute l'année affrontant le froid, la neige, la pluie, la chaleur… et tout cela ne les a pas empêchés de construire des réseaux d'entraide, de créer des lieux conviviaux, d'initier de nombreuses soirées culturelles ou artistiques et encore beaucoup d'autres choses sans des budgets colossaux. Le projet touristique à Vassivière se fera sûrement sans eux, il faut espérer qu'il ne se fasse pas contre eux. Plus vraisemblablement cela se fera à côté. Dommage ! Mais dans un sens, ne vaut-il pas mieux que cela se passe ainsi, les acteurs sociaux formant deux mondes tellement différents ?

 

Francis Laveix
(simple habitant de la commune de Royère-de-Vassivière)
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IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
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