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Habiter ensemble ou nettoyer les marginaux ? L’affaire des yourtes de Bussière Boffy

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Date
lundi 1 juin 2009 10:18
Numéro de journal
27
Auteur(s)
Jacques Malnou
Alex Boyet
Visite(s)
3593 visite(s)

Ils veulent vivre dans ce petit village du Limousin : Bussière-Boffy, 350 habitants, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Limoges. Certains y sont installés depuis près de 15 ans, d’autres viennent tout juste d’y poser leur valise. Quinze familles avec des itinéraires variés, parfois radicaux ou marginaux, qui  ont voulu créer ici un lieu de vie à l’image de leurs envies ou de leurs rêves et donner des racines à une vingtaine de jeunes enfants. Il y a un marionnettiste, des maraîchers, un ouvrier agricole, une éducatrice, des profils différents…

 

yourte

 

Ici, pas de projet économique réellement collectif, mais le désir de  partager un mode de vie volontairement simple, en cohérence avec des idées, la volonté de pratiquer au quotidien une solidarité de voisinage, le jardinage collectif, une participation forte à la vie locale associative et économique. Cinq de ces familles logent dans des “habitats légers“, cabanes ou yourtes, sur des terrains leur appartenant. Ils cherchent, ils vivent, ils s’interrogent, ils créent ; ils contribuent à faire bouger les choses.

 

“Nettoyer les marginaux“

Dans d’autres communes, on aurait pris la mesure de l’intérêt de leur présence et des réponses qu’ils peuvent apporter aux problèmes actuels de logement, de revitalisation du milieu rural et aux préoccupations écologiques. Mais ici ce n’est pas vraiment le cas. A la suite des dernières élections municipales, le maire, Jean-Paul Barrière, s’est engagé à “nettoyer les marginaux“ et leur inflige une politique de harcèlement continue qui se traduit notamment par une menace d’expulsion des 5 familles qui vivent en habitats légers.

 

La municipalité avait préalablement exclu leurs terrains de la carte communale, sans tenir compte de l’ancienneté de leur implantation dans la commune, ni de l’avis très favorable du commissaire enquêteur nommé par le tribunal administratif. Il recommandait clairement le rattachement des parcelles en question aux zones constructibles : “La forte demande d’un groupe de personnes ne semble pas avoir été prise en compte dans le projet de la carte communale… le projet ne tient pas suffisamment compte de la volonté de certaines populations souhaitant améliorer leurs conditions de vie et de fixation sur la commune… Ces terrains sont aisément viabilisables pour peu que la commune en ait la volonté.“.

Par contre, 9 hectares ne répondant à aucune demande ont été, eux, rendus constructibles au titre de zone d’éventuels futurs lotissements… Les diverses déclarations du maire et les multiples atteintes aux droits des familles ne laissent aucun doute sur le caractère discriminatoire des décisions, et sur ce qu’il faut bien appeler une politique déterminée d’exclusion :

  • Août 2008 : refus de scolarisation d’un enfant résidant en yourte.
  • Février 2009 : Après avoir refusé d’inscrire trois habitants sur les listes électorales, le maire y est contraint par le tribunal administratif.
  • Février 2009 : Le maire fait voter la fermeture de l’école du village, devançant en besogne l’inspection d’académie ; il est vrai  qu’une majorité des enfants sont de familles de “marginaux“. Un recours est déposé.

 

Bussière Boffy yourteUn comité de soutien est créé en début d’année 2009 ; des centaines de lettres sont adressées au maire et au préfet pour demander une “révision simplifiée“ de la carte communale, en quelque sorte une régularisation des “sans papiers“. Le 14 mars 2009, 350 personnes manifestent devant la mairie de Bussière-Boffy et une pétition est signée par plus de 2500 personnes.

Médiatisation locale et nationale, Internet, réseau associatif, la mobilisation s’amplifie, de plus en plus soutenue par les élus. A l’initiative de Cyril Cogneras, conseiller vert de Limoges, une centaine d’élus font part au maire de leur indignation et de leur souhait que soit respecté le droit de chacun à vivre selon ses choix et reconnu l’intérêt et la cohérence de la démarche des habitants. Pour être dans les premiers à avoir réagi, Thierry Letellier, maire de La Villedieu, a reçu une réponse qui à elle seule permet de se faire une idée juste de la gestion municipale de Bussière-Boffy :

“Pour l’instant, vous êtes le seul maire à avoir “mordu“ au piège.
Relisez le code de l’urbanisme avant de soutenir les BOBO des régions Parisienne et Londonienne qui se croient en terrain conquis.
Si cela vous intéresse, vous pouvez les récupérer, cela ne me gênera pas du tout et de plus vous aurez notre soutien…“

 

Dialogue sous pression

Place de la préfecture à Limoges, samedi 18 avril 2009 : le comité de soutien aux yourtes de Bussière-Boffy organise un pique-nique et la remise de la pétition à la préfecture. On apprenait alors par voie de presse qu’une “réunion technique“ tenue la veille en présence du sous-préfet de Bellac, de la DDE et du maire aurait permis de trouver pour certaines des familles “un cadre réglementaire pour sortir de cette situation“ (source Le Populaire). Le 5 mai 2009, une seconde réunion à laquelle participaient cette fois-ci les habitants, confirmait un engagement de “régularisation“, mais seulement pour quatre des cinq familles concernées (les plus anciennement implantées dans la commune).

La détermination, le souci de conciliation des habitants, la forte mobilisation de militants, d’élus, d’anonymes, la médiatisation, l’actualité des questions soulevées (habitat, écologie, mode de vie respectueux de l’environnement) vont peut-être contraindre la municipalité à ouvrir enfin un dialogue productif.

En attendant, la mobilisation est plus que jamais nécessaire, car il s’agit bien d’obtenir pour toutes les familles une décision pérenne basée non sur une prescription mais sur un reclassement des terrains en carte communale.

 

Jacques Malnou

 

Que dit la loi ?

Il n’existe pas de législation spécifique sur les yourtes en France.
Les yourtes, étant des tentes, elles ne sont ni des caravanes, ni des mobile-homes, puisqu’elles ne disposent pas de moyens de mobilité.
Une yourte dépend donc de la législation du camping si elle ne comporte pas de bloc cuisine ni de sanitaires. Elles sont assimilées à des habitations légères de loisirs (HLL) si elles sont équipées de tels aménagements intérieurs. L’article R421 du code de l’urbanisme stipule que les HLL mesurant moins de 35 mètres carrés sont exemptées de permis de construire. Seule une déclaration à la mairie est requise.

 


 

Un habitat écologique

entree yourte

Aujourd’hui, on se retrouve à Bussière-Boffy avec des problèmes qui concernent l’implantation de 3 ou 4 yourtes. Mais ailleurs, il n’y a aucune résistance à la construction de banlieues pavillonnaires, qui posent des problèmes autrement plus préoccupants, avec le même crépi homogène, aseptique, et la DDE ou les Bâtiments de France donnent des leçons sur l’adéquation avec l’environnement.

Avec l’habitat léger, qu’il soit nomade ou sédentaire, l’empreinte écologique est minimum. Si on le démonte, l’herbe repousse 2 mois après.

Les yourtes sont des habitats qui ont fait leurs preuves à travers le monde. Elles peuvent être très confortables, bien adaptées à des conditions rigoureuses. L’hiver, avec un poêle à bois, la chaleur y circule merveilleusement. Et pour nous, ce qui est important, c’est le lien qui existe entre intérieur et extérieur de l’habitation. Il y a quasiment une fonction thérapeutique. Ça pousse à une vie plus saine, plus simple.

Alex Boyet
habitant d’une yourte à Bussière-Boffy

 


 

L’habitat choisi

Quel que soit le type de logement, beaucoup subissent leur habitat.

Aujourd’hui, des milliers de personnes ont décidé de choisir leur habitat en sortant des sentiers battus. Vie proche de la nature, éco-construction, financement léger et mobilité sont des critères de plus en plus retenus pour son lieu de vie.

Ce sont des jeunes et des moins jeunes, des personnes seules et des familles, des plus ou moins intégrés socialement et économiquement… Chacun a ses raisons : la proximité de la nature, la décroissance, l’autosuffisance, une vie saine, ou des raisons économiques…

Une démarche commune : prendre la liberté de choisir son mode de vie, d’habitat et de subsistance en toute autonomie, et sans accepter d’être victime de discriminations pour autant.

 

Habitat choisi
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