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Nathalie Torselli

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Date
dimanche 1 mars 2020 11:14
Numéro de journal
70
Auteur(s)
Michel Patinaud
Visite(s)
3420 visite(s)

Nathalie Torselli peintureNathalie Torselli peint. Elle a eu longtemps un pied à Nantes, un autre en Limousin, où elle est désormais installée à Eymoutiers, au pied de la Montagne et du Plateau. Nous vous présentons son travail et ses engagements.

 

Du dessin à la peinture

Dès l’enfance, Nathalie s’était inventé une vie imaginaire en Norvège, régulièrement nourrie de multiples dessins. L’amour du trait l’amena à vouloir intégrer de prestigieuses écoles d’art. Reçue au concours des Beaux-Arts, elle renonça, pour des raisons qu’elle ne s’explique pas aujourd’hui, la peur sans doute. De la région parisienne, puis nantaise, au Limousin, sa vie fut partagée entre famille, travail (du secrétariat, « sur les conseils de papa »), et dessin. C’est à Nantes qu’elle commença à peindre, où s’ouvrit une première période « fruits et légumes», des pommes, des oignons, des citrouilles, souvent et sous toutes les formes. Durant ces années, les vacances familiales se passaient en Limousin, du côté de Rempnat. Là, une rencontre orienta son activité et son inspiration. Brigitte Marvier, hôtelière à Nedde, fit comprendre à Nathalie qu’elle pouvait trouver un public. Des expositions régulières, furent organisées au « Verrou », elles eurent du succès, au point que toutes les œuvres trouvèrent un acquéreur. Dans cette expérience motivante, Nathalie trouva confiance et volonté d’oser. S’ouvrit alors une deuxième période picturale, dite « de la basse cour», inspirée par l’observation des volatiles – poules, coqs – d’une voisine de Chez Chapelle – « J’ai une affection particulière pour les poules qui, dans la vraie vie, vont, viennent, se promènent, se disputent, jouent, discutent, se racontent des histoires, … Dans mon monde à moi, elles sont beaucoup plus fantaisistes ». Ces bestioles gambadent sur de nombreux murs dans les environs d’Eymoutiers. 

 

Les Princes Paumés 

Nathalie TorselliNathalie Torselli inaugura une troisième vie artistique avec la réalisation de personnages, tous regroupés autour de ce thème générique : « les Petits Rois et les Princes Paumés». Des fruits et légumes aux poules et enfin aux humains, bonjour Darwin ! Au début, il s’agissait de personnages seuls, assez colorés, dont une caractéristique est de porter un joli chapeau, ou une couronne : « ils ont perdu leurs illusions ou se retrouvent chargés d’une couronne ou d’un royaume trop grands pour eux. » Jamais entiers, comme une photo mal cadrée, les personnages évoluent. Aujourd’hui, il ne reste plus que des hauts du corps. Les tableaux sont peints sur bois : la technique mélange collage et 0peinture acrylique, le tout appliqué sur un fond de base foncé, « le blanc me fait peur » dit Nathalie. C’est la Galerie De Arte qui, à Nantes, hébergera et vendra avec succès ces Princes Paumés. L’évolution de cette longue série de tableaux a été marquée, bousculée même, par l’irruption d’un dramatique événement, en l’occurrence la mutilation effroyable infligée à l’œil d’un fils de Nathalie, par un tir policier, affaire évoquée dans IPNS n° 47 (juin 2014). On connaît ça depuis quelques années, et – parait-il – les policiers ne ciblent jamais le visage ! À l’occasion de ce drame, Nathalie – comme Fred, son mari – sont entrés dans un autre monde. Dès lors, une rupture est visible dans l’oeuvre, je vous livre mon interprétation : les visages, devenus pluriels, reflètent un triple sentiment : inquiétude, incrédulité, ironie. Les couleurs changent, plus de couleurs vives, mais une atmosphère grise, visible sur les fonds, et les vêtements. Nous observons des duos ou des trios, comme celui-ci (image), intitulé : « les guetteurs ». Que peuvent comprendre ces regards inquiets, innocents et naïfs, à la violence de notre société ? Le travail de Nathalie s’emplit de gravité.

 

Les victimes des violences policières Nous entrons là dans une autre dimension. Notre-Dame des Landes, Sivens, Gilets Jaunes... Une déjà longue liste de victimes d’une répression aveugle avait été affichée brièvement sur le monument aux morts pacifiste de Gentioux (IPNS n° 53), le 11 novembre 2014, quelques semaines après la mort de Rémi Fraisse. Depuis, la liste s’est allongée, il suffisait pour s’en convaincre de venir écouter le journaliste David Dufresne, présent aux premiers Ecrits d’Août à Eymoutiers. Nathalie Torselli a donc été touchée, comme la chair de son enfant, par un épisode de répression ignoble. Dès cet événement, générateur de beaucoup de souffrance et de colère, Nathalie a pris une part active dans la lutte contre les violences policières, la demande de justice et l’établissement des responsabilités. C’est dans ce contexte que sont apparus « les guetteurs ». 

« L’Assemblées des Blessés », « Désarmons-les », « Face aux armes de la police » les initiatives sont multiples, d’autres familles dans nos coins sont concernées. Lors de l’audition de l’Assemblée des Blessés par la Commission d’Enquête Parlementaire sur le maintien de l’ordre en manifestation, diligentée par Noël Mamère en 2015, Nathalie a déclaré : « nous n’étions pas révoltés, nous le sommes devenus. » Il est facile de trouver son bilan, qui incline à se poser cette question : l’État veut-il la vérité ? 

N’oublions pas de rester des guetteurs.

 

Michel Patinaud

Contacts et infos : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. site internet : nathalietorselli.com 

Assemblée des Blessés – Désarmons-les 
https://desarmons.net/index.php/tag/assemblee-des-blesses

Face aux armes de la Police
https://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com

Collectif 8 juillet
https://collectif8juillet.wordpress.com

Commission d’enquête parlementaire
www2.assemblee-nationale.fr/14/autres-commissions/commissions-d-enquete/missions-et-modalites-du-maintien-de-l-ordre-republicain-dans-un-contexte-de-respect-des-libertes-publiques-et-du-droit-de-manifestation/(block)/10156 
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