Festival en Herbe, ou comment Saint-Agnant-près-Crocq se met à la musique classique, au jazz et au marché campagnard

Il y en aura pour tout le monde ! Malgré les vents de tempêtes qui soufflent sur la culture, un petit bateau a pris le large pour une singulière aventure. Battant pavillon de l’art et du commerce, il transporte dans ses cales un marché de campagne, avec sur le pont de la musique classique et du jazz, quelques peintures en figure de proue, et un équipage qui grandit au fil des escales... Cap sur Saint-Agnant près Crocq, petit village d’un pays de légendes et de mystères, pour un festival en herbe, dans le vent.

Tout a commencé lors d’une discussion avec Alain Fauriaux durant une des balades de Pays’Sage bien avant l’an 2000 ; “notre idée était de faire une halte peinture au détour d’un chemin à Saint-Agnant“ racontent Françoise Palemon, originaire du village et Georges Guigonis, peintres habitant tous deux le bourg. L’idée a suscité rapidement l’inspiration d’autres artistes originaires du pays pour la plupart et qui ont été touchés par le caractère unique de Saint-Agnant, sa petite place comme une scène de théâtre, son église restée intacte.

Un défi a alors été lancé : contribuer à la redynamisation de ce petit village du plateau de Millevaches avec le levier culturel. Notre objectif est notamment de faire travailler les acteurs économiques locaux conformément au souhait de M. Robert Chaussat, le maire du village. En effet, l’art et le commerce sont intimement liés depuis l’antiquité. Nous avons donc commencé avec l’aide des gérants picards du multiservice. Puis, un marché campagnard incluant des bio devrait avoir lieu. Nous venons juste aussi d’apprendre que le comité des fêtes vient de se recréer pour l’occasion. Un festival et un marché dans un petit village, permet de renouer avec ces fêtes d’antan où l’on pouvait se rencontrer facilement.

Les admirateurs d’arts ne seront pas déçus car le programme est varié, partant du classique, avec des interprètes et compositeurs d’une rare sensibilité, en passant par du jazz New Orleans pour danser, de la chanson française, et des peintures de grande qualité qui invitent au voyage. Cette offre professionnelle qui peut sembler large pour un petit village s’explique par l’importance de se diversifier. De plus, afin d’anticiper les risques, les concerts sont confirmés au fil des financements.

C’est un “festival de crise“ créé avec de tous petits moyens puisque les artistes acceptent de jouer gracieusement pour le simple bonheur de partager sauf en cas de bénéfices bien sûr. Certains concerts sont malgré tout payants car les charges demeurent importantes. Cette aventure a d’ailleurs pris l’allure d’une véritable “chasse au trésor“ : pour diminuer les coûts, on se rend réciproquement des services (c’est l’objet de notre partenariat avec Pays’Sage concernant la diffusion). D’autre part, il est fait appel au mécénat en parcourant les routes.

Nous remercions déjà un mécène qui souhaite rester anonyme.

Deux mois avant, les premières ventes de tickets du récital de piano du 17 juillet 2010 ont déjà commencé et les réservations sont recommandées.