Le marteau de Gentioux
Mesdames, Messieurs ! En direct de la renommée place de Gentioux.
Déposée aux pieds de la mairie, devant notaire, une curiosité, symbole de l’ingéniosité de la maîtrise des maçons de la Creuse. Un objet précurseur du design, fonctionnalité, économie des formes, simplicité d’utilisation mais surtout efficacité. L’inventeur génial parti pour en déposer le brevet a vraiment pensé à tout: : un antivol est intégré au système. Je veux parler du range-marteau créé par M. Faucille qui en partant nous avait dit: “si cet instrument ne sert pas à tous, alors, foi de Faucille, je m’arrête de travailler pour le bien de l’humanité“.
Laurence
Noël à l’Elysée
Librement adapté de Christmas in Washington (Steve Earle) par Alain Lamy
C’est Noël à l’ELysée
les socialistes se sont plantés
On est dans la merde encore quatre ans
Les choses n’peuvent pas êt’pire
Les UMP boivent du p’tit lait
Remerciant leur bonne étoile
Ils pensent: on aura pas d’autre chance
Plus jamais de couilles en or
J’étais chez moi à Millevaches
Les yeux rivés sur l’écran
J’en avais gros sur la patate
Me demandant à quoi ça rime
Refrain:
Reviens donc Coluche
Nous aider maintenant
Sèches tes larmes du paradis
Et renais d’une façon ou d’une autre
Si tu te cognes à Jésus
Peut-être qu’il peut t’aider à sortir
Reviens nous maintenant
J’ai suivi tes pas une fois dans l’temps
Où je galèrais j’ai sûrement
Echoué à trouver ta trace
Et maintenant je titube dans la brume
Gare aux tueurs sur la route à c’t’heure
Comme un homme ne peut pas vivre seul
J’ai vendu mon âme aux capitalistes
Maintenant je suis scotché ici dans ce patelin
Les renards sont dans l’poulailler
Et les cochons courent dans le maïs
Les syndicats ont été cassés
Leurs fières bannières rouges déchirées
Si on écoute la radio, on croit que tout va aller mieux
Mais toi et moi et Brassens savons
Qu’on va directement en enfer
Aussi, reviens nous Jacques Brel
Relève toi vieux Ferré
Des barricades seront dressées
Ils ne peuvent pas briser notre volonté
Revenez Louise-Michel et Rosa
Nous défilerons dans Paris
Et les cloches de la liberté résonneront
ISBN : inquisition spécule, brocardent nouvellistes
Jeux du Brin de Plume
Réponse à la consigne : les phrases commencent par je, tu, il, etc
Je, seule au bord du monde regardant le soir déposer son ombre
Tu, perdu de l’autre côté, marchant le long des rochers
Il est des histoires auxquelles nul ne peut échapper
Nous avons bu au calice des fleurs le nectar de rosée
Vous, silencieux et moqueurs, avez cru pouvoir nous séparer
Ils resteront pourtant là, nos cœurs émerveillés.
Arbre de Claveyrolas
A l’angle de la route il y a un chemin
et le chemin doit être sinueux
Le long du chemin, il y a des maisons
et les maisons doivent être belles
au bout du chemin se trouve une forêt
et les arbres doivent être nombreux
pour abriter les nids et les oiseaux
Et le plus grand doit dire au soleil :
Va chercher quelques nuages
et le soleil voilera son image
pour que l’arbre puisse rêver
et quand il aura fini de rêver
et que le soleil sera fatigué
il lui dira d’aller chercher la lune
et l’astre doré viendra le voir
il se mettra en quatre, en croissant
et lui dira qu’il est le plus grand
qu’on ne voit que lui du haut du ciel
et l’arbre doit être heureux.
Alors l’oiseau de nuit se posera sur sa tête verte
et avant de s’envoler dans son monde d’étoiles
aile contre aile avec le vent,
il poussera son cri et le voyageur du soir
mélancolique et solitaire
lèvera la tête pour entendre le chant de l’arbre
qui connait si bien la terre et le ciel, le soleil et l’orage
et l’homme désenchanté lui racontera son histoire
ses tendresses et ses meurtrissures, ses regrets et ses joies
et l’arbre doit le regarder, l’écouter
pour lui donner le courage de rentrer chez lui.
Claudine Lesire-Ogrel
Le texte à plusieurs mains :
voici un début, à vous de trouver la suite.
Le mien, je l’ai scié avec la petite scie. Lui, en me laissant scier, est allé un peu plus loin, et est revenu un peu plus tard avec son sapin, qu’il avait délicatement, je le connais, défait de sa terre et pris sous son bras. Il est venu vers moi, et je les ai vus, lui et le sapin, lui, avec dans ses yeux tout ce que ça voulait dire, d’avoir un sapin sous le bras, et le sapin, moins ordinaire que le mien, le tronc faisant un virage juste en haut des racines. Ils allaient bien ensemble, lui et son sapin.