Nous ne raconterons pas ici tous les épisodes qui se sont succédés depuis la démission du maire d’Aubusson de son poste de président de Creuse Grand Sud le 19 septembre 2016. Nous vous renvoyons à la page facebook du collectif Ici les habitants et aux 15 numéros déjà parus de son petit bulletin qui raconte presque au jour le jour les épisodes de ce triste feuilleton1.
Pour résumer, disons que Michel Moine, prenant prétexte d’un redécoupage des com com en Creuse qui ne lui convenait pas, s’est dépêché de quitter le navire qui prenait l’eau. Il espérait rejouer le coup qu’il avait réussi en 2014 en fusionnant la com com d’Aubusson-Felletin avec celle du Plateau de Gentioux pour diluer un surendettement prévisible dû à quelques grosses opérations : la piscine ...d’Aubusson, le boulodrome ...d’Aubusson et la Cité de la Tapisserie ...d’Aubusson. En fusionnant dans un espace encore plus grand, la pilule aurait pu être absorbée. Trois mois plus tard, la Direction régionale des finances publiques confirme l’état de faillite de la collectivité : 9,2 millions € d’endettement au 31 décembre 2015 ; un budget 2016 déficitaire de 780 000 € en fonctionnement ; un déficit cumulé prévisible de 3,5 millions € au 31 décembre 2016 ; des factures impayées ou “oubliées“ de 747 000 € en fonctionnement et de plus de 945 000 € en investissement ; un emprunt de plus de 2 millions qu’il faudra rembourser en juin 2017 pour lequel on n’a pas le premier centime... Et cette formule des services de l’État : les comptes étaient “insincères“. Cerise sur le tas de fumier : on découvrait également qu’une fausse délibération avait été réalisée en 2015 (par qui ? La procédure judiciaire qui a été lancée devrait nous éclairer sur ce point) pour emprunter quelques 2,5 millions à la banque !
Un nouveau bureau a donc été élu pour assainir la situation. L’opération qui s’est déroulée le 5 octobre 2016 avait les allures d’une pantalonnade. Le nouveau président, Jean-Luc Léger, s’est vu imposer des vice-présidents qu’il ne désirait pas, ses candidats étant éjectés pour la moitié d’entre eux. Entre vengeances personnelles, solidarités politiques et sans doute un brin d’improvisation, on a même vu l’élection d’une vice-présidente chargée de la démocratie participative en la personne de la maire de Gentioux, connue pour son aversion et son action nuisible envers tout ce qui peut s’en approcher. Moine, le tyran débonnaire, a laissé la place à un curieux attelage où s’affichent, selon les moments et les personnes, bonne volonté, désarroi ou méthode Coué... avec de régulières remontées de réflexes politicards ou partidaires.
Du côté d’un certain nombre d’habitants, on s’est mobilisé. Des réunions publiques, un bulletin d’information, des interventions sur le marché et dans les médias, ils sont quelques dizaines à avoir décidé de faire de cette histoire leur affaire. Après tout ils sont autant concernés que les délégués communautaires censés les représenter et qui les ont menés en réalité au fiasco. Et ce n’est pas fini ! Pour boucher les trous, la collectivité a décidé de vendre une partie de ses actifs, dont le foyer d’accueil médicalisé de Gentioux dont elle espère tirer 4 à 5 millions – mais dont, à l’avenir, elle devra se passer des 250 000 € annuels qu’il lui rapportait. Le collectif intitulé “Ici les habitants“ a donc entrepris de ne pas laisser nos apprentis-sorciers en liberté. Mon papa me répétait : “Confiance mérite contrôle“. Ce précepte pédagogique vaut bien aujourd’hui pour ces élus politiques, non ?
Michel Lulek
Que peut-on attendre d’une élue qui démarche une commune voisine pour une éventuelle fusion sans même en discuter en amont avec l’ensemble de son conseil municipal ? D’une élue qui annonce qu’elle n’a pas l’intention de consulter ses administrés sur ce sujet ?
D’une élue qui organise des “repas citoyens“ dont la majorité des places a été réservée avant l’annonce officielle ? D’une élue qui fait parvenir sa lettre d’information de façon sélective ? D’une élue qui a tenté de retirer le droit de vote à six habitants de sa commune d’après des suppositions, des jugements infondés (et qui a été retoquée par la justice à cette occasion) ?
Comment accorder un quelconque crédit à une vice-présidente chargée de la démocratie participative, alors que celle-ci critiquait cette mission dans l’une de ses lettres d’information (avril 2016) en affirmant : “Lors de consultations dites “participatives“, seules quelques personnes ou quelques minorités agissantes participent. Cela revient à faire prendre des décisions par une minorité de personnes non élues.“ Que peut-on penser d’une élue qui outrepasse ses pouvoirs de police en demandant à la gendarmerie de “dégager“ du marché, des producteurs de sa commune lors de la fête “du village“ ?
D’une élue qui contacte le PNR pour remettre en question des subventions attribuées à la communauté de communes pour des travaux de rivière réalisés sur sa commune ?
D’une élue qui remet en question les financements de la CAF pour un centre social sur sa commune et qui dénigre une association parce que, soi-disant, son activité fait doublon, et parce qu’elle associe activités sociales et économiques ?
Dans son propre fief, à Gentioux, Madame Dominique Simoneau a pratiqué la démocratie participative à SEULEMENT deux reprises :
Était-ce pour calmer les ardeurs d’une partie de la population locale ? Était-ce pour démontrer qu’il n’y avait (d’après ses propres conclusions) pas de solutions ?