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Associations, sel de la terre ou bulle de savon ?

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Date
vendredi 1 septembre 2017 12:36
Numéro de journal
60
Auteur(s)
Alain Détolle
Michel Bernard
Visite(s)
3267 visite(s)

Le financement public de la vie associative est parfois considéré comme une dépense somptuaire. Même si chacun reconnaît bien volontiers l'utilité sociale d'un certain nombre d'associations, il n'est pas rare d'entendre ou de lire des propos remettant en cause ces financements. On a même vu évoquer une “bulle associative“, comme on parle de la bulle boursière, laissant entendre par là qu'il s'agit d'un phénomène néfaste pour l'économie, permettant à un certain nombre de personnes de vivre en se la coulant douce aux crochets de la société.

 

Supplément d'âme

Nous ne reviendrons pas ici sur l'utilité sociale des associations et le concours qu'elles apportent à la construction d'un espace de vie dynamique susceptible de conforter la vie des personnes habitant sur le territoire et de drainer de nouveaux habitants. Que serait la vie sans les associations ? Des crèches aux clubs de sport en passant par les associations d'accueil des personnes handicapées ou des personnes âgées, celles développant des activités de formation, de loisir, de culture ou permettant l'expression du spectacle vivant, toutes contribuent au bien vivre, à la rencontre, à l'échange et au brassage des populations. Oui, une vie sans associations est évidemment envisageable et l'on peut penser que laisser les lois du marché régenter l'aménagement du territoire réduirait la dépense publique. Mais à quel prix pour nos territoires ruraux et pour les populations les plus fragiles ? 

 

10% de l'emploi, 4% du PIB

Examinons donc de plus près cette bulle associative qui utiliserait des financements publics de manière dispendieuse et inefficace. Rappelons qu'en France le secteur associatif emploie plus de 1 750 000 salariés, soit 10% de l'emploi salarié (chiffre 2015), à comparer par exemple au 1 150 000 salariés du secteur du bâtiment. Le budget consolidé de l'ensemble des associations représente environ 80 milliards d'euros, soit plus de 4 % du PIB (chiffre 2015). C'est l'équivalent du budget de l'agriculture. Les financements publics représentent, toutes sources confondues (subventions, conventions, prestations de services, etc.) 49% des ressources. Mais ce chiffre cache de grandes disparités suivant les secteurs.

 

  % ressources publiques
Economie et développement local 71 %
Action caritative humanitaire 60 %
Culture 40 %
Défense des droits et des causes 34 %
Loisirs et vie sociale 26 %
Sports 23 %
Ensemble 49 %

 

Si les secteurs caritatif ou celui de l'action sociale et santé sont très dépendants des financements publics, on voit que les secteurs de la culture et encore plus ceux des loisirs, de la vie sociale et des sports s'appuie sur une marge d'autonomie financière produite par leur activité beaucoup plus importante. Un euro d'argent public mobilisé, génère pour ces  derniers secteurs 3 euros de ressources propres. La dépendance du secteur associatif vis à vis de l'argent public est donc globalement à relativiser et, pour les secteurs associatifs les plus autonomes pas si éloignés que cela de ce que reçoivent certains secteurs de l'économie à but lucratif comme celui de l'agriculture par exemple. Rajoutons que pour les secteurs recevant le plus d'argent public (action sociale, santé, action caritative), il ne s'agit pas d'argent «perdu» mais d'investissement réalisé dans des politiques de santé, de solidarité et d'accompagnement de populations exclues.

 

docteur ShadokoEnquête sur le territoire

Qu'en est-il plus précisément sur le territoire de la Montagne Limousine ? Serait-il un lieu de refuge pour égo-centristes impénitents qui détourneraient des fonds publics à leur seul profit et sans effet positif sur la collectivité qui les accueille, comme le prétendent certains ?

Pour mesurer les effets économiques de l'action associative locale, le collectif d'associations “Associations-nous“ a décidé de lancer une enquête auprès de ses membres. Ce collectif regroupe une quarantaine d'associations de tous horizons intervenant dans l'action sociale, la santé, l'animation sociale, la formation, le développement local, la promotion de la culture ou encore l'économie sociale et solidaire. 

Même si le travail d'enquête n'est pas encore terminé, on peut déjà, à partir des données recueillies sur 17 des 40 associations de ce collectif, en tirer les quelques enseignements que nous reproduisons ci-dessous. Précisons que ce collectif ne compte pas dans ces rangs les grosses associations d'accueil et d'hébergement de personnes âgés et/ou dépendantes. On sait que celles ci sont de grosses pourvoyeuses de main-d'oeuvre puisqu'une personne hébergée génère un emploi équivalent temps plein, et qu'elles sont donc un atout précieux pour l'économie globale du territoire. 

 

Acteur économique à part entière

L'enquête confirme qu'à côté de ces associations d'hébergement, la vie associative du plateau de Millevaches est aussi un employeur important du territoire puisque les 17 associations ayant déjà répondu emploient 60 salariés. Et contrairement à une idée reçue, les 2/3 de ces emplois sont des CDI ne relevant d'aucun dispositif d'emplois aidés. 

Du point de vue budgétaire, ces associations se situent un peu au-dessus de la moyenne nationale puisque les financements publics représentent 54 % de leurs ressources. Sur un total de budget de 1,65 millions d'euros, les ressources propres (cotisations, dons, ventes de produits,etc.) de ces associations représentent donc 760 000 euros tous les ans. L'activité produite par ces associations est le fruit du travail des salariés des associations mais aussi celui de leurs nombreux bénévoles. Une moyenne de 50 bénévoles actifs par association ont passé 26 000 heures à la gestion et 33 000 heures à la conduite de projet, soit un total de près de 60 000 heures représentant un apport en bénévolat valorisé de l'ordre de 600 000 €/an. De 24 à 277 adhérents suivent chacune des associations qui touchent jusqu'à 4 500 usagers pour les plus importantes.

 

Agent de développement local

D'un point de vue économique, quelles sont donc les retombées locales de cette activité associative ? Globalement les autres acteurs économiques du territoire sont, de loin, les premiers bénéficiaires  de l'ensemble de cet apport économique de 1,65 million d'euros annuel.Par l'apport des salariés de ces associations tout d'abord. Ils consomment sur le territoire où ils paient aussi leurs taxes et leurs impôts. Soulignons que 2 sur 3 sont propriétaires de leur logement, ce qui veut dire qu'en plus, ils s'inscrivent dans un projet de vie à long terme. Parent d'une centaine d'enfants, ils dynamisent la démographie locale et permettent la pérennisation des écoles.

Par ailleurs, pour exercer leur activité, chaque année, ces associations dépensent 75% des 450 000 € annuels de prestations de service et d'achats auprès de fournisseurs locaux dans leur environnement proche. De même elles réalisent plus de la moitié de leurs investissements (350 000 euros annuels) auprès d'artisans ou commerçants de l'ex-Limousin.

 

Ne pas scier la branche sur laquelle...

Au total, ce sont près de deux millions d'euro par an qui sont injectés dans l'économie locale, au bénéfice de l'activité des  artisans, commerçants et producteurs locaux. Et nous ne parlons ici que de l'apport financier généré par 17 associations ! Notons simplement que sur un territoire comme celui de la Montagne limousine on estime à plus de 1 500 le nombre d'associations vivantes dont au moins 20 % sont employeuses. N'allons pas plus loin dans les chiffres si ce n'est pour confirmer qu'à côté du rôle social incontestable qu'assure la vie associative son impact économique sur un territoire comme le nôtre est considérable. 

Pas question de remettre en cause les autres secteurs économiques que ce soit celui des producteurs agricoles, des commerçants ou des artisans. Nous voulions simplement par cet article alerter l'ensemble des acteurs du territoire sur l'interdépendance économique dans laquelle nous vivons. Alors plutôt que de dénigrer systématiquement ce que font les autres mieux vaut essayer de réfléchir ensemble à la manière d'en faire un atout pour notre vivre ensemble. Chiche ?

 

Alain Détolle

 

Chronique d’une mort annoncée… des associations

Nous pressentions depuis quelques années que le dispositif d’aide aux emplois associatifs mis en place par la région Limousin subirait des modifications importantes à son échéance de 2020. C’était sans compter sur “l’essorage“ de la nouvelle région Aquitaine et d’un PS moribond qui prend le virage du néo-libéralisme macronien.Dans l’univers où tout se monnaye, les associations, comme les entreprises doivent produire si elles veulent survivre. C’est oublier très vite l’état désastreux du monde rural où toutes les structures de service public sont mises à mal, voire inexistantes. Les associations sont parfois les seules qui maintiennent un lien social sur le territoire face à certains élus qui fuient leurs responsabilités (“Vous savez, la crise… “) et se réfugient derrière le dynamisme des bénévoles locaux pour faire croire que tout va bien. L’accompagnement social, les actions culturelles, les radios et télévisions locales, le développement du territoire, l’imagination et la créativité sont supportés par les associations, qui grâce à l’aide régionale de l’emploi associatif, ont pu mettre en place des actions multiples et salarier de nombreuses personnes.
Les exemples sont nombreux. Prenons un cas parmi d’autres. L’association les Plateaux Limousins, à Royère-de-Vassivière, bénéficie d’un emploi associatif (13 080 €/an) avec une convention jusqu’à 2020. Cette aide a permis de mettre en place des actions et de dynamiser l’association. Pour rappel : il y avait un salarié en 2003, l’équipe actuelle est de 5 salariés ! Divers salariés se sont succédés sur ce poste depuis sa création, ce n’était qu’une formalité avec les services de la région de changer le titulaire du poste et le contrat continuait. Mais brusquement, lors d’un changement de salarié en avril 2017, plus question de changer sans passer par une commission d’élus sur instruction de dossier par des techniciens, sous peine de se voir supprimer cet emploi. La dite commission doit se tenir le 3 mai, on se dit attendons un peu… La commission est reportée au 12 mai… On attend toujours, avec un salarié en panne et une structure qui peine ! Fin juin on nous annonce que le contrat est renouvelé, mais pour un an seulement ! C’est quoi le respect des conventions ? Le fait du prince ? Les splendeurs de la région Nouvelle Aquitaine ! Les faits se produiraient en sens inverse nous subirions les foudres de l’enfer et la suppression de toute aide !
Cerise sur le gâteau, pour certaines associations cette aide, auparavant, était versée régulièrement, mais elle est désormais versée en deux fois : 50 % en début d’année et 50 % en fin d’année. Et on fait quoi au mois de juillet ? Les trésoreries des associations étant souvent tendues que va t-il se passer ? Les modalités de versement sont différentes d’une association à l’autre, pourquoi ?
En 2018, une nouvelle aide sera attribuée pour une création de poste : 21 000 € pour 3 ans et dégressive (8 000, 7 000 puis 6 000 €). Etrange le fonctionnement de cette métropole qui connaît vraiment peu les territoires qu’elle gère et qui veut à tout prix uniformiser les aides aux associations sur une région aussi vaste où, selon les lieux, les demandes et les besoins sont différents. C’est l’éternel nivellement par le bas. 

Michel Bernard
  • Thème
    Association
  • emploi aidé | Nouvelle-Aquitaine | emploi associatif | financement | association | montagne limousine
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IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
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