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Biodiversité des chiroptères et gestion forestière en Limousin

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Date
mardi 1 septembre 2020 15:41
Numéro de journal
72
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Les chauves-souris sont des mammifères insectivores nocturnes repérant leurs proies grâce à un sonar très performant. Leur position de prédateur situé au sommet de la chaîne alimentaire et le nombre important d’espèces (26 en Limousin) à l’écologie plus ou moins spécialisée en font d’excellents indicateurs de la biodiversité de leurs milieux de chasse. La plupart des espèces sont plus ou moins étroitement liées à la forêt.

grand murin

 

Grâce à des détecteurs d’ultrasons permettant de transformer leurs signaux sonar en sons audibles et analysables, les spécialistes de la bioacoustique savent reconnaître les espèces et comptabiliser leur activité de chasse, selon une méthode créée en Limousin et diffusée largement en Europe à l’heure actuelle. C’est ainsi que les cortèges d’espèces (notamment celui des spécialistes forestières) et leurs indices d’activité (en nombre de contacts par heure) peuvent être utilement comparés entre différents types de milieux forestiers, afin de juger de leurs qualités écologiques.

Le groupe mammalogique et herpétologique du Limousin a réalisé, en 2011 et 2012, une étude sur les chiroptères dans les forêts limousines. Des sites d’inventaires ont été sélectionnés au sein de sept grandes zones forestières représentatives de la diversité des forêts régionales (monts de Châlus, monts d’Ambazac, monts d’Auriat, région de Pontarion, plateau de Millevaches, massif des Monédières, bassin de la Dordogne) auxquelles s’ajoutent quelques massifs plus isolés, en plaine (Basse-Marche : bois du Ratier et lande de Thiat), sur pentes (gorges de la Grande Creuse) ou reposant sur des substrats géologiques particuliers (gabbros, éclogites) comme la forêt d’Epagne et la forêt de Blanchefort.

Les résultats montrent que la biodiversité des forêts est très fortement dépendante de leurs richesses structurelles et compositionnelles : richesse en strates végétales (herbacées, arbustives, arborées intermédiaires et supérieures) et en essences (mélanges feuillus-résineux). La maturité est également un élément clé.  Ainsi, ce sont les futaies irrégulières mélangées avec maintien de semenciers âgés qui donnent les meilleurs résultats.

Cette étude permet de formuler des orientations utiles à prendre par les différents acteurs de l’espace forestier (administrations, collectivités locales et territoriales, conservatoires des espaces naturels, professionnels de la filière bois, propriétaires) désireux de concilier biodiversité et production de bois. Elle conforte les résultats de nombreux travaux démontrant une corrélation positive entre la biodiversité et le degré de naturalité des forêts ; mais elle précise à l’échelle d’une région, ce qui semble être novateur, les interactions entre les chiroptères (richesse spécifique et niveau d’activité) et de nombreux types de peuplements forestiers (structuration, mixité, essences…). Elle apporte aussi des éléments originaux sur des essences exogènes actuellement prisées par les gestionnaires forestiers limousins, à savoir le Douglas et dans une moindre mesure le Chêne rouge.

 

zone chiroptere limousin 2019

 

À l’échelle du paysage 

  1. Favoriser la concertation entre propriétaires et gestionnaires pour créer ou maintenir une mosaïque compositionnelle (essences feuillues et résineuses différentes au moins d’une parcelle à l’autre) et structurelle (variation des modes de traitement d’une parcelle à l’autre), selon les exigences des essences concernées et les objectifs de production ;
  2. Au sein des massifs forestiers voués (ou susceptibles de l’être à terme) à la production de bois, mettre en œuvre l’acquisition d’îlots forestiers matures ou âgés dans un but conservatoire. La surface de ces îlots, selon la surface globale du massif, devra être au minimum cinq hectares, jusqu’à plusieurs dizaines d’hectares ; ils seront si possible dispersés dans le massif. À l’échelle d’une entité biogéographique, la surface cumulée de ces réserves biologiques devrait être de plusieurs centaines d’hectares pour prétendre à une conservation efficace de la faune forestière spécialisée. Le principe de gestion sur ces parcelles sera principalement basé sur la non intervention pour permettre l’évolution naturelle des successions et assurer à la faune et à la flore spécialisées un minimum de refuges non perturbés. Les organismes propriétaires et/ou gestionnaires de ces zones peuvent être très variés : CEN Limousin, PNR, ONF, collectivités, GDF, etc.

 

À l’échelle de la parcelle 

  1. Limiter l’usage de la coupe rase à des surfaces inférieures ou égales à un hectare (l’optimum étant de 0,4 ha environ) ;
  2. Pour les propriétés de grandes surfaces ou les regroupements de propriétaires, tendre soit vers des unités de gestion de petite surface (un hectare ou moins) avec une diversité d’essences et de classes d’âge d’une parcelle à l’autre (irrégularité par bouquets), soit vers la régénération naturelle et l’irrégularité pied par pied ;
  3. Favoriser la transition des futaies régulières actuelles (douglasaies, sapinières, pessières, hêtraies) vers la futaie irrégulière pied par pied, en favorisant le mélange d’essences ;
  4. Lors des coupes rases ou d’éclaircies, conserver les feuillus morts ou sénescents ; ils ne gênent jamais la production et maintiennent une capacité d’accueil en gîtes pour les oiseaux et les chiroptères cavernicoles forestiers ; 
  5. Lors des coupes d’éclaircies, épargner les tiges de pionniers (ou post-pionniers), notamment les feuillus (bouleau, saules, tremble, merisier, châtaignier, chêne, etc.) ; ils ne gênent jamais l’essence de production (ils la soutiennent même au départ) et augmentent la biodiversité. Pour ces deux mesures (4 et 5), un effort particulier d’information auprès des entreprises de bûcheronnage doit être mené de la part des gestionnaires et propriétaires, car c’est souvent de la propre initiative des bûcherons que ces arbres sont éliminés pour « nettoyer » la parcelle de tout ce qui n’est pas jugé intéressant ;
  6. Ne jamais éliminer l’étage arbustif d’un peuplement ; dans le cas où la densité de cet étage gêne la régénération naturelle (cas fréquent avec le houx), réduire la couverture arbustive par taches sans élimination complète.

 

En savoir plus : Barataud M. & Giosa S., 2012, Biodiversité des chiroptères et gestions forestières en Limousin, Rapport d’étude GMHL, 32 p.
Barataud M., Giosa S. & Lagarde F., 2019, Inventaire des chiroptères dans les forêts feuillues jeunes versus matures du bassin Vienne amont (Parc naturel régional de Millevaches en Limousin), Plume de Naturalistes 3 : 175-194 
http://www.plume-de-naturalistes.fr/index.php/numeros/articles-et-essais/ 
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