L’approche sylvicole classique se trouve télescopée par les deux soucis environnementaux majeurs que sont le changement climatique et la chute de la biodiversité. Comment dans l’état actuel des connaissances -à supposer qu’elles soient accessibles -peut-on les prendre en compte dans la gestion forestière ? Dans quelle mesure celle-ci est-elle remise en cause ou nécessite-t-elle des inflexions ? Est-elle dans certains cas contradictoire avec la prise en compte des phénomènes ? Si oui, quels compromis élaborer, ou si ce n’est pas possible, quels choix adopter et quels risques prendre ?
La diversification des essences productives, leur plantation et leur conduite en mélange, la place faite (au moins pour un temps au début du cycle) aux essences secondaires et aux sous-bois, constitue certes une réponse beaucoup plus satisfaisante aux deux défis que la monoculture du douglas. Mais cela n’épuise pas le sujet.
Rien ne dit que certains éléments de l’association végétale mise en place résisteront aux effets du changement climatique (coups de chaleur, épisodes de sécheresse…). Toutefois la diversité des espèces devrait permettre de mieux absorber les épisodes de mortalité, et la diversité des âges de mieux repartir après. On serait toutefois ravi de pouvoir disposer pour les plantations, de sujets adaptés aux grandes tendances prévisibles : résistance à la sécheresse pour les espèces couramment plantées (douglas…) ou de nouvelles espèces que l’on pourrait introduire en anticipation (cèdre du Liban etc.). Mais rien de tel ne paraît disponible pour le moment au niveau du terrain. Si les enjeux du changement climatique pour la forêt ont été rapidement identifiés, (changements potentiels de la distribution des essences en France), en revanche il semble que beaucoup de temps ait été perdu dans la mise en oeuvre des solutions. Par exemple, si les variétés de douglas résistantes à la sécheresse (origine Oregon) ont été faciles à identifier, on en est juste à la création des vergers à graines correspondants, ce qui signifie que les premiers plants ne seront disponibles que dans une quinzaine d’années. On aimerait également disposer de quelques mises en garde : par exemple, est-il exact que le sapin de Vancouver est plus sensible que d’autres conifères au manque d’eau ? On l’entend occasionnellement mais on aimerait savoir si ce diagnostic est réellement fiable.
La communauté des forestiers a compris qu’elle était concernée par le changement climatique (voir l’abondante littérature disponible à travers le GIP Ecofor), même si les conseils applicables directement au niveau du terrain ainsi que le matériel tardent à venir ; l’intégration des enjeux de la biodiversité dans la gestion forestière paraît moins avancée. Les tenants de la monoculture industrielle n’en ont cure et contrairement au changement climatique ne voient pas pourquoi ils devraient la prendre en compte. Le positionnement intellectuel est le même que celui en vigueur dans le monde de la grande culture : on envisage de planter des taillis à courte révolution, à des fins énergétiques ou autres, comme on mettrait en place une culture de céréales ou une prairie artificielle. Toutefois on note une certaine évolution dans les instances dirigeantes des coopératives qui me paraît associée à l’apparition d’un enseignement hors paradigme dominant, influençant le personnel, et une sociologie des instances dirigeantes comportant un certain nombre de « jeunes retraités » avec des formations intellectuelles de haut niveau et un certain sens critique.
Au niveau du terrain, du côté des institutions en charge de l’environnement et du développement local (de type PNR) la situation n’est pas non plus brillante. On est en principe conscient du problème mais on ne sait pas vraiment l’évaluer et le gérer sur le terrain. La position bancale du PNR vis-à-vis du projet d’usine à pellets de Bugeat il y a quelques années en a fait la démonstration: communication sous pression des organismes de tutelle, avec des fondements scientifiques proches du terrain forestier inexistants ou fragiles. Les conservatoires d’espaces naturels qui ont pour pratique d’acheter et de gérer s’intéressent d’abord à d’autres types de milieux (tourbières, milieux remarquables) et de toutes façons ont des moyens qui seraient trop faibles pour prendre en charge une portion significative des milieux forestiers. Au final ce sont les associations de protection de la nature qui peuvent paraître les plus efficaces à défaut d’être toujours totalement pertinentes. Certaines disposent de réseaux de scientifiques en particulier locaux (ce qui ne met pas totalement à l’abri de prises de positions dogmatiques ou scientifiquement mal assurées), ainsi que de compétences en matière de recours juridiques, ce qui constitue sans doute la voie la plus efficace pour faire prévaloir un argument.
Au final, les deux préoccupations, changement climatique et biodiversité, sont manifestement d’importance majeure mais on est très loin de savoir les prendre en compte de façon satisfaisante. Elles mettent en lumière un important dilemme. Faut-il assigner à la forêt un objectif dominant de production de bois dont le carbone sera en partie stocké dans des usages pérennes (charpente, etc.) ? Dans ce cas, le carbone relâché par l’exploitation est récupéré ultérieurement par la photosynthèse, mais cela prend plusieurs décennies. À l’inverse, si on veut stocker un maximum de carbone, et pour cela la forêt est sans doute le moyen le plus efficace et le plus rodé dont nous disposons, il vaut sans doute mieux laisser les forêts capitaliser du bois et moins faire tourner le stock. La biodiversité y trouverait également son compte...
On pourrait penser qu’on est plus avancé en ce qui concerne le risque tempête dont la prise en compte devrait disposer de connaissances bien assises dans les milieux forestiers.
Notons d’abord qu’aucune influence notable du changement climatique sur la fréquence de la violence des tempêtes dans les régions du centre de la France n’a été décelable sur les décennies qui viennent de s’écouler. À ma connaissance, la modélisation pour le futur (violence des vents…) ne donne pas jusqu’ici d’orientations claires et fiables, même s’il semble logique que les caractéristiques méditerranéennes du climat progressent vers le nord et que la charge en humidité à certaines périodes de l’année devrait s’accroître. Vu ce que l’on sait, il paraît prudent de ne pas exclure que les risques liés à la tempête puissent s’accroître dans le futur.
La tempête de 1999 reste encore vive dans les mémoires 20 ans après. À la suite de cet événement un ensemble de conseils pour la mise en place des plantations et leur conduite a été prodigué : planter des espèces adaptées à la station, bien sûr ; planter moins serré, de façon à obtenir des arbres moins hauts et plus robustes ; planter en mélange et récolter les arbres plus jeunes.
On peut se demander, 20 ans après, si ces consignes ont été appliquées. On note certes une tendance à couper les arbres de plus en plus jeunes mais cela paraît tenir avant tout à la pression des transformateurs. Je ne note pas de progression depuis quelques années de la plantation en mélange dans la sylviculture dominante. On peut néanmoins voir à Saint-Setiers sur la propriété de M. Nadalon des plantations en ligne alternant plusieurs rangs de mélèzes et d’une autre espèce de conifères ainsi que, plus récemment, des expérimentations sur les terrains d’intervention de la CFBL. Rien de tel ou d’approchant sur la forêt de Rochefort, gérée par l’ONF.
Pour ma part, j’ai certes été frappé par cet épisode et ses conséquences sur mes parcelles et je suis attentif à en tirer les conséquences pour limiter les dégâts de futures tempêtes. Je regarde toutefois les conseils précédents avec circonspection. La mise en place d’une population en mélange, d’âges diversifiés s’accorde fort bien avec ma pratique : plantation dans les espaces libres de rémanents, limitation des achats de plants… Par contre je reste peu enthousiaste à l’idée de diminuer l’âge de la récolte ; je me demande, même en ne tenant pas compte des motivations issues de la demande des industriels, si cette consigne n’est pas plus adaptée à des plantations homogènes qu’à une gestion plus diversifiée des peuplements.
Le plateau de Millevaches ne fait pas pour le moment partie des régions où le risque d’incendie forestier est considéré comme élevé, en raison sans doute de la pluviosité et de la fraîcheur relative liée à l’altitude. Pourtant, à l’échelle d’une vie, quelques incendies ont été marquants. Je crois me souvenir qu’il y en a eu pendant mon enfance et je me rappelle de celui qui a sévèrement touché le domaine de Rochefort il y a une quarantaine d’années. On a eu également, plus récemment, des épisodes de feux de tourbières au printemps (il y a 10-15 ans). Les périodes de sécheresse que nous avons eus jusqu’ici n’ont pas dégénéré en feux de forêt. Il n’en reste pas moins que lorsqu’on compare la carte du risque de feu de forêt en France pendant la canicule de 2003 et la carte d’une année normale à la même époque, on se rend compte que le risque encouru dans ces circonstances est du même ordre que celui de l’arrière-pays méditerranéen en année normale.
La préparation face au risque d’incendie est à peu près nulle et il n’y a pas de culture du feu de forêt comme c’est le cas en Provence ou dans les Landes. Tout au plus constate-t-on la création de quelques points d’eau dans les forêts gérées par l’ONF. Par ailleurs, les lignes à haute tension dont les abords sont débroussaillés et les prairies constituent des coupe-feu, à défaut d’une vision d’ensemble les articulant. Des pistes forestières construites avant tout pour l’exploitation, assurent une accessibilité partielle des massifs. L’incertitude sur la façon dont un feu majeur pourrait être géré avec les éléments de dispositifs en place me paraît élevée. La dévastation récente de la Nouvelle Galles du Sud en Australie, région pourtant réputée arrosée et verdoyante, attire l’attention sur la rapidité possible des évolutions en cours avec le changement climatique.
Les possibilités d’intervention des petits propriétaires comme moi face à un risque de cette nature sont très limitées. De plus, le maintien d’un sous-bois, justifié par le modèle alternatif de gestion forestière mis en place et par la biodiversité entraîne peut-être un certain accroissement du risque et ne facilite pas la lutte contre l’incendie éventuel. Le seul dispositif à la portée des petits propriétaires paraît être l’assurance ; pour l’instant je fais l’impasse sur cette question.
Avec l’arrivée à maturité des plantations de résineux sur le plateau de Millevaches, il était inévitable que la mécanisation fasse son apparition. Un tournant décisif s’est produit lors de la tempête de 1999. On a vu alors venir des pays du nord ces engins impressionnants dont nous n’avions encore pas connaissance et dont, les exploitants forestiers locaux se sont équipés. Après un temps de latence, des questionnements critiques sont apparus ; le débat ne prend pas toujours un caractère apaisé. L’incendie volontaire en 2018 des installations de Mecafor en est une illustration extrême qui ne facilitera pas le dialogue ou l’écoute d’une critique rationnelle.
La mécanisation s’applique à la fois aux coupes rases, aux éclaircies et à la plantation. Les problèmes constatés concernent la déstructuration des sols, touchant en particulier la couche superficielle. Ce ne sont pas essentiellement les engins lourds utilisés pour l’abattage qui font le plus de dégâts. Tant que les racines restent en place, qu’ils roulent sur les branchages des arbres abattus, leur impact reste souvent acceptable. Le débardage pose plus problème : les engins sont lourds en eux-mêmes, ils sont chargés, sont utilisés par tous temps, rentabilité oblige. Travaillant dans de mauvaises conditions ils laissent à l’intérieur des parcelles des traces de passage pouvant atteindre 1 mètre de profondeur, ce qui déstructure le sol et perturbe l’écoulement des eaux.
Si les dégâts sont en principe réparés sur les chemins d’accès - on se contente souvent d’un passage de lame et d’un comblement avec de la terre meuble - ils ne le sont pas à l’intérieur de la parcelle. Le dessouchage et la mise en andains des souches et des branchages, pilier de la replantation en sylviculture classique, ont un impact qui peut être jugé encore plus sérieux. Une partie de l’humus et de la matière végétale (souches et branches) est emportée dans les andains ; entre les andains le sol est appauvri d’autant. Sur le Plateau, on constate que les andains sont mis en place le plus souvent perpendiculairement aux courbes de niveau ce qui favorise l’érosion et l’ensablement des ruisseaux. L’argument selon lequel ce travail peut être effectué avec plus ou moins de soins et de compétences me paraît faible par rapport à l’ampleur de l’impact généré.
Quels sont les alternatives à une mécanisation à outrance et les moyens d’atténuer ses impacts ? Le premier élément de réponse est de planter sur un terrain d’où les branchages et les souches n’ont pas été éliminés. Reste à s’interroger sur la manière de débarder les bois coupés. On peut penser à utiliser des engins les plus légers possibles. Concernant les grumes, l’utilisation d’un tracteur tirant deux ou trois grumes attachées par des chaînes jusqu’en bord de route atténue peut-être l’impact ; le recours au débardage animal est évidemment sur le plan environnemental une solution tentante, elle est employée notamment pour sortir des arbres de valeur dans le PNR des Vosges. Reste à savoir si la solution serait raisonnable économiquement en Limousin (certaines tentatives paraissent néanmoins exister). Pour les bois de plus faible diamètre le porteur paraît rester la solution ; existe-t-il différentes sortes de porteurs plus ou moins lourds, sachant que chez les exploitants la course au gigantisme des engins est moins évidente ces derniers temps? Le point décisif me paraît être de travailler dans de bonnes conditions météorologiques. Est-il possible de négocier cela avec les exploitants ? Je n’en suis pas sûr.
Ce printemps 2020 pendant lequel j’ai été confiné à Sornac, avec toutefois la possibilité d’exercer mon activité « d’exploitant forestier », a permis de constater à quel point cette occupation est physiquement et intellectuellement saine et équilibrante. Un individu peut y trouver son compte et, pourvu qu’il se forme et s’informe, éventuellement mettre en œuvre un projet dont le degré de finesse dépassera celui des professionnels, nécessairement soumis à des contraintes de temps et de rentabilité ; mais sans doute cela se discute-il…
Une dizaine d’hectares ou un peu plus, sont à l’échelle de ce que peut assumer un amateur engagé. Mais, la micro-propriété est-elle un cadre viable pour la mise en place d’une forêt d’essences et d’âges diversifiés ?
On peut souhaiter préserver l’initiative individuelle qui, on peut le rappeler, a joué un rôle essentiel dans la constitution d’une forêt sur le plateau de Millevaches, tout en l’accompagnant par des institutions de coordination pour accroître la taille des unités de gestion et fournir un relais alors que les initiatives individuelles risquent de s’éteindre avec l’individu qui les porte (une forêt ne se pense que sur plusieurs générations).
Une telle orientation soulève deux problèmes majeurs :
Pourquoi 21 % de l’électricité produite en Europe doit-elle être d’origine renouvelable d’ici 2012 ?
Pour respecter nos engagements du protocole de Kyoto, c’est-à-dire pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de lutter contre le changement climatique.
Si son objectif premier est de réduire ses émissions de GES, la France a-telle choisi la bonne voie ?
Pour réduire nos émissions de GES, il est nécessaire d’effectuer les calculs en valeurs absolues et non pas en pourcentages afin de faire apparaître les émissions réelles de GES ; il faut donc accorder une place très importante à la réduction de nos consommations d’énergie.
En effet, non seulement des pourcentages ne font pas apparaître nos émissions réelles, mais calculer un pourcentage de réduction d’émissions à partir d’une consommation sans cesse croissante d’énergie ne garantit pas la réduction de ces mêmes émissions. Nous pouvons augmenter la part de production d’électricité d’origine renouvelable tout en continuant à augmenter nos émissions de GES. C’est ainsi que dix ans d’installations éoliennes au Danemark ont tout juste absorbé l’augmentation de la consommation électrique d’une année. (Site de Jancovici : manicore)
Pourquoi avoir choisi de faire de l’électricité renouvelable ?
En France où les tenants du nucléaire sont fiers des qualités de cette énergie, ils n’ont même pas vu que faire de l’électricité avec des énergies renouvelables ne réduirait pas nos émissions, notre électricité étant peu émettrice. Il faut promouvoir la production d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables, pour remplacer celle produite à partir d’énergies fossiles ; il faut prendre des engagements sur la production d’énergie et pas seulement sur la production d’électricité.
En effet, la production de chaleur et les transports sont très consommateurs d’énergies fossiles qui sont la cause première du réchauffement climatique.
Que penser des projets de biomasse retenus en Limousin ?
A l’heure où l’on parle d’économies d’énergie, 60% de l’énergie produite à partir de ces projets de biomasse seront relâchés dans l’atmosphère sous forme de chaleur.
En effet, ces projets ne produiront que de l’électricité et ne valoriseront pas la chaleur en venant satisfaire des besoins existants. D’une part, la consommation électrique augmentant sans cesse, cette production ne viendra se substituer à aucune source d’énergie existante, elle la complétera seulement. Puisque ces installations ne fourniront pas de chaleur, elles ne participeront que très peu à la réduction de la consommation des énergies fossiles et à la réduction des émissions de GES.
D’un point de vue économique, Jean-François Pressicaud a développé le problème de distorsion de concurrence dans son article dans IPNS.
En effet, dans une économie de marché, surpayer une production entraîne forcément des réactions en chaîne pernicieuses.
Comment parvenir à réduire notre consommation d’énergies fossiles ?
Une taxe sur les énergies carbonées augmentée graduellement et définitivement avant que leurs prix n’augmentent spontanément présenterait beaucoup d’avantages par les incitations qu’elle engendrerait, à savoir : une réduction spontanée de la consommation, une augmentation de la recherche de solutions alternatives aux énergies fossiles qui soient locales, à coûts réduits et accessibles à court terme, ce qui aurait pour effet de rendre progressivement les énergies renouvelables concurrentielles sans les artifices que sont les subventions ou sur-paiements. Cette taxation pourrait se faire à pression fiscale égale en allégeant d’autres charges.
Le produit de cette taxe pourrait aussi servir à la reconversion de secteurs économiques touchés par les évolutions inévitables de nos sociétés pour lutter contre le changement climatique.
Alors que faire de notre gisement de biomasse en Limousin ?
Actuellement, la forêt limousine est sous exploitée et pourrait être mieux valorisée : Le bois-énergie utilisé dans des réseaux de chaleur atteint 80 % de rendement.
Lorsque les sites de consommation de chaleur sont proches des ressources cela permet de réduire les transports et de générer ainsi des économies financières et énergétiques et de diminuer la pollution atmosphérique.
Dans ce cas, le bois remplace les énergies fossiles et participe à la réduction de nos émissions de GES.
L’utilisation du bois-énergie est aussi génératrice d’emplois locaux, dynamisant l’économie locale.
A l’heure de la régionalisation, le Limousin aura-t-il accès à ses ressources d’énergies locales ?
En Haute-Vienne, la ressource bois-énergie ne parvient pas à émerger à cause d’une politique de non-partage de la ressource de la part de l’industrie de la trituration. Si ces projets de biomasse voient le jour, la filière bois-énergie en sera plombée pour des années.
Nous devons changer de culture énergétique, la grandeur des projets et la production centralisée ne sont pas gage d’efficacité.
Les habitants se doivent de réagir devant une décision du gouvernement qui les concerne d’aussi près et qui va peser lourd sur l’avenir de la région. Ces projets de biomasse répondent à des critères européens, mais ne tiennent pas compte des problèmes locaux et de la réalité du terrain.
En ces temps de désordres provoqués par la pandémie de Covid 19 et de ses « variants », il est difficile de se poser des questions qui risquent de vous faire accuser de « complotisme ». Malgré la foi universelle dans les miracles de la technoscience, on est pourtant bien obligé de constater aujourd’hui une situation inquiétante pour l’avenir de l’humanité... Cela est vrai pour la pandémie comme pour le réchauffement climatique. Faut-il d’ailleurs rappeler que ces deux questions, bien que distinctes apparemment, sont étroitement liées et qu’elles représentent à ce titre un défi que l’humanité n’a jamais connu depuis ses origines.
L’humanité doit faire face à ce que le « Progrès » semble lui avoir fait oublier : sa condition éternelle dépendante de la toute puissance de la nature. Il y a là un constat dérangeant pour notre culture historique héritée des Lumières qui a convaincu l’homme moderne qu’il avait définitivement vaincu la Nature grâce à la puissance des moyens inventés par la Révolution industrielle.
Quand je parle de nature, je pense autant à celle qui nous entoure avec ses cours d’eau et sa faune, qu’à notre condition terrestre animale exposée à la souffrance et à la mort. Il semble qu’on ait oublié la sagesse humaine proclamée jadis par le philosophe anglais Francis Bacon pour qui, avant de dominer la nature, il fallait d’abord apprendre à lui obéir. Une vérité aujourd’hui impossible à faire enregistrer par nos plus « grands esprits » ! La découverte récente des conséquences écologiques de nos activités illustre parfaitement cette vieille vérité née de l’expérience millénaire de notre relation à la nature dont malheureusement nous n’avons pas voulu tenir compte. L’irruption mondiale de l’épidémie de Covid a mis à mal notre croyance un peu folle dans la toute puissance de nos moyens d’intervention dont fait partie la médecine moderne.
C’est ainsi que nous vivons depuis un an en Europe un confinement des populations censé nous protéger les uns les autres de tout risque de contamination. Un choix politique censé faire reculer la maladie mais qui interdit toute forme de vie sociale et économique. Le paradoxe fait que pour survivre, on nous empêche de vivre ! Ce régime qu’on pourrait qualifier de dictature sanitaire repose sur le postulat de l’efficacité des mesures contraignantes. Après un an de ce régime, l’apparition des variants fait cependant naître un doute. On peut se demander si les progrès scientifiques épidémiologiques ne se heurtent pas à la complexité du réel organique et à l’absence de retour d’expérience relative à l’ampleur de cette pandémie. Il y a là un questionnement qui renvoie aux origines de la démarche scientifique, surtout si l’on pense aux causes environnementales de l’apparition du virus.
Ici se situe le lien avec les causes environnementales des désordres climatiques. Selon les spécialistes, ce sont les déboisements massifs sur la planète qui ont sans doute libéré de tels virus tout en limitant l’absorption du CO2 par les forêts. Il y a là un exemple particulièrement éclairant d’impuissance à maîtriser le réchauffement climatique malgré le flot de discours officiels tenus lors des sommets consacrés à la question. Tout le monde peut le constater : les engagements pris par les États les plus pollueurs lors des diverses COP n’empêchent nullement le réchauffement inexorable de la planète. L’impuissance politique est ici manifeste.
Cette impuissance est à mon avis un signe symbolique de la toute puissance de la nature dont le commun des mortels ne veut pas entendre parler ! Le deuxième facteur liant la pandémie au réchauffement climatique réside dans le fait paradoxal que toutes les mesures destinées à lutter contre la maladie contribuent largement à l’expansion du numérique qui favorise un « monde sans contact » où l’usage d’internet se généralise. Outre la déshumanisation radicale que cela crée, il est évident, comme le démontrent très bien Gérard Dubey et Alain Gras (dans La servitude électrique : du rêve de liberté à la prison numérique, éditions du Seuil, 2021) que cela contribue à la croissance de la consommation d’énergie qui est à l’origine du réchauffement climatique. Il n’y a même plus le souci de lutter contre ce dernier puisqu’au contraire on encourage les processus destructeurs en cours. Ceci étant dit, il faut aussi reconnaître que le grave impact économique du confinement a eu des conséquences sur le taux de croissance des pays les plus développés, ce qui ne peut que contribuer à faire baisser, au moins temporairement, le réchauffement. Comme quoi il existe une certaine ambivalence des liens existant entre les deux formes de désordre...
Si l’on réfléchit à ces deux formes d’impuissance anthropologique, on s’aperçoit qu’elle nous renvoient toutes les deux à nos responsabilités fondées sur ce que Günther Anders appelait l’esprit prométhéen de l’homme moderne qui est la vraie cause de la situation tragique à laquelle nous devons faire face. C’est pourquoi la seule réponse est celle d’une vraie révolution anthropologique destinée à faire comprendre que la direction à prendre, c’est de renoncer à notre aveuglement prométhéen.
Sur un plan météorologique, l’année 2022 ressort d’ores et déjà comme une année exceptionnelle. Elle se caractérise par un déficit de précipitation marqué notamment sur les mois de mai et de juillet 2022, les plus secs jamais enregistrés en France.Par ailleurs, plusieurs vagues de chaleur se sont succédé dès le printemps jusqu’en octobre. Ce mois d’octobre 2022 est d’ailleurs le plus chaud enregistré en France depuis 1900 avec des températures moyennes supérieures de 3,5°C à la normale. Ces conditions ont eu des répercussions directes sur les milieux aquatiques. Ainsi fin août 2022, 45% des petits cours d’eau suivis à l’échelle du bassin de la Vienne par l’Office français de la biodiversité (sur 330 points de mesures) étaient en assec ou sans écoulements visibles.
Afin d’évaluer plus largement l’évolution du climat et les effets induits sur la ressource en eau à l’échelle du bassin de la Vienne, EPTB Vienne a initié une étude prospective sur les effets du dérèglement climatique dans le cadre d’un programme européen LIFE Eau et Climat.Cette étude vise à caractériser l’évolution passée du climat et également à projeter à partir de modèles climatiques et hydrologiques les évolutions futures. Les résultats de l’étude ont été publiés au cours de l’été 2022. Ils mettent en évidence que la singularité de l’année 2022 n’est pas isolée. Elle s’inscrit en effet dans la continuité des années précédentes. Ainsi, à ce jour, les années 2020, 2018 et 2019 correspondent respectivement aux années les plus chaudes jamais enregistrées en France. Ces évolutions marquent ainsi une tendance de fond qui reflète une accélération des effets du dérèglement climatique. Elle préfigure un glissement progressif de la typologie du climat actuel du bassin de la Vienne. Ce dernier évolue ainsi d’un climat océanique altéré dont les températures moyennes annuelles sont de l’ordre de 12 à 13°C en plaine vers un climat à dominante méditerranéenne avec des températures supérieures à 2°C à l’horizon 2050.
Concernant les dernières décennies, l’augmentation des températures moyennes de l’air est significative à partir des années 1990 et ne cessent de progresser pour atteindre +1,86°C depuis 1951 à la station météorologique du Palais-sur-Vienne (87).
L’une des répercussions de l’augmentation des températures de l’air est un accroissement de l’ordre de 20% de l’évapotranspiration depuis 60 ans. L’amplification de l’évaporation au niveau des sols et des végétaux est un facteur d’accroissement du stress hydrique sur le territoire.
Ainsi, au cours des 30 dernières années nous pouvons observer une baisse quasi généralisée des débits, en particulier en période estivale. A l’échelle de l’ensemble du bassin de la Vienne cette baisse est particulièrement significative sur les territoires amont du bassin, les têtes de bassin où l’on enregistre des diminutions de l’ordre de - 20 à - 30% de débits par rapport aux mesures antérieures.
Afin d’évaluer l’évolution du climat et les effets induits sur la ressource en eau au cours des prochaines décennies, une modélisation climatique et hydrologique a été réalisée à l’échelle du bassin de la Vienne jusqu’en 2100. Deux scénarios issus de GIEC ont été pris en compte dans cette analyse. Il s’agit du scénario RCP 4. 5, dit médian, qui reflète une stabilisation à un niveau bas des émissions de gaz à effet de serre avant la fin du siècle et du scénario RCP 8. 5 considérant une absence de politique de diminution des émissions de gaz à effets de serre.En appliquant ces hypothèses, l’augmentation des températures du bassin de la Vienne par rapport à la période 1976-2005 serait de 1,6 °C pour le premier scénario et de 2,2 °C pour le second, à l’horizon 2050. Les écarts entre les deux scénarios s’amplifient à la fin du siècle avec respectivement une augmentation de température de 2,6 et 5,1° C.
Concernant l’évapotranspiration une augmentation de l’ordre de 10 à 15 % est également relevée pour le scénario médian en 2050. À la différence des années passées où nous n’observons pas d’évolutions significatives de la pluviométrie, dans les projections climatiques établies, une diminution des précipitations estivales et à contrario une augmentation des pluies en hiver est mise en évidence avec un accroissement de plus en plus marqué lorsque l’on s’approche de la fin du siècle.
Comme précédemment une évaluation les impacts générés sur la ressource en eau a été étudiée. Sans surprise, la baisse généralisée des débits est confirmée et amplifiée en particulier sur les têtes de bassin versant où des diminutions de l’ordre de - 40 à - 50% des débits à la période 2040-2060 en comparaison à la période 2000-2020 sont identifiées. Ces évolutions sont majeures pour le territoire et de nature à remettre en cause en profondeur des usages, notamment la distribution d’eau potable et plus globalement le fonctionnement de l’hydrosystème. Différentes pistes d’adaptation pour faire face à ces évolutions sont possibles. Présentées en détail dans l’étude de l’EPTB, ces pistes s’articulent principalement autour des économies d’eau et de l’aménagement de l’espace.
Deux autres mesures inscrites dans le texte de loi nous font tiquer : l’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique français d’ici à 2035 est abandonné, tandis que le Sénat a fait rajouter un durcissement des sanctions à l’encontre des militant·e⋅s antinucléaires en cas d’intrusion dans une centrale. La peine encourue est portée à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. La justice aura également la possibilité de priver les associations d’aides publiques si ses membres se rendaient coupables d’une telle infraction.
Si le nucléaire effectue un retour en force dans l’actualité, ce n’est hélas pas seulement dû aux nombreux problèmes de sécurité causés par le vieillissement des réacteurs : le travail de fond des nucléocrates y est aussi pour beaucoup. Le plus médiatique d’entre eux, Jean-Marc Jancovici, fondateur de The Shift Project et scénariste de la BD « Un monde sans fin », le livre le plus vendu en France en 2022, déverse inlassablement sur tous les tons (et tous les plateaux télé) son discours nucléariste, tel un pèlerin du XXIe siècle. Et même si tout le monde n’est pas encore tombé dans le panneau (photovoltaïque), une majorité de la population est désormais convaincue que le nucléaire est LA solution d’avenir pour fournir une énergie « décarbonée » et qu’il suffira bientôt de troquer sa Dacia Diesel contre une Dacia Electrique pour sauver la planète…
Mais peut-être, cher⋅e lecteur⋅ice, fais-tu toi aussi partie des nouveaux nucléaristes convaincus. Alors permets-moi, si tu le veux bien, cette petite piqûre de rappel :
Alors, tu crois toujours que le nucléaire-repeint-en-vert va contrer le réchauffement climatique ? Je peux le comprendre, car on nous rabâche les oreilles à longueur de journée avec ce mantra et des milliers d’autres cerveaux l’ont également bien assimilé. D’ailleurs aujourd’hui, « relancer notre filière nucléaire, c’est être écologiste», comme l’a fait remarquer la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. George Orwell n’aurait pas fait mieux.
En 1974, dans le cadre d’un projet d’aménagement global, la commune de Peyrelevade se dote d’équipements de loisirs à destination de la population : terrains de foot, de tennis, de camping, etc. La digue de l’étang communal est créée en barrage du lit de la Vienne. La mise en eau de l’étang de 10 hectares est faite en 1986.
Le plan d’eau a alors le statut d’« eaux libres » : les poissons y sont res nullius (qui n’appartient à personne), dans une eau définie comme « patrimoine commun de la nation ». L’eau de la Vienne qui traversait le plan d’eau est res communis : les propriétaires riverains peuvent en user sous réserve qu’il n’y ait pas d’incidence sur son débit.
La commune, en plus de son investissement de départ, a dû équiper l’étang au fur et à mesure d’une réglementation évoluant avec la connaissance et la prise de conscience des enjeux liés à la nature. À la création de l’étang, la Vienne était notamment classée cours d’eau à poissons migrateurs (article L 432-6 du code de l’environnement), ce qui a impliqué la création d’une passe à poisson en 1986, néanmoins jugée non fonctionnelle dès le départ. En 2000, la commune créé une pêcherie et un bassin de décantation pour minimiser les risques de pollution et permettre la gestion du poisson lors des vidanges. En 2000, c’est aussi un cadre européen sur l’eau qui augmente le niveau d’exigence pour maintenir ou restaurer « le bon état écologique » des milieux aquatiques. La directive-cadre sur l’eau maintient le principe de libre circulation des poissons, l’étend aux organismes aquatiques et introduit la nécessité du libre transfert des sédiments d’amont en aval. La transposition en droit français correspond à l’évolution de la loi sur l’eau en 2006. Les lois Grenelle (2009 et 2010), participent également à démocratiser le principe de la continuité écologique. Les obligations réglementaires s’intensifient pour la commune en 2012, en application de la loi sur l’eau, lorsque la Vienne est classée « Liste 2 » en juillet 2012, et imposent une mise en conformité dans un délai de 5 ans de la continuité écologique au niveau du plan d’eau.
L’ancienne digue du plan d’eau correspond à une limite (arbitraire) entre deux bassins hydrographiques pour lesquels « l’état écologique » est mesuré depuis environ 20 ans. Il est calculé sur la base de paramètres biologiques (poissons, invertébrés, algues, herbiers) et physico-chimiques, tout en définissant les pressions qui s’exercent sur le bassin (continuité écologique, morphologie, hydrologie, phytosanitaire…).
La Vienne perd deux classes de qualité entre l’amont et l’aval, en passant du très bon état écologique à un état moyen. L’étang créait une perturbation thermique majeure par réchauffement des eaux du plan d’eau envoyées vers l’aval : en été la différence thermique entre l’aval et l’amont montait jusqu’à +12°C, soit des températures régulièrement supérieures à 25°C en aval (cf. figure 1). La température létale pour la truite est de l’ordre de 20°C (cf. figure 2).
Figure 1 : Schéma des effets du plan d’eau sur le substrat, la température et l’état écologique - © PNR ML, 2020.
Figure 2 : Effet de l’étang sur le peuplement piscicole - © FDPPMA 19, 2017.
La digue bloquait les sédiments dans le plan d’eau : des sédiments fins qui à chaque vidange venaient colmater les substrats en aval, en particulier les frayères à truites, les habitats de moules perlières et autres espèces. Les sédiments plus grossiers comme les sables et graviers, bloqués eux aussi, inhibaient les dynamiques physiques du cours d’eau, avec notamment un important déficit de sédiment.
En parallèle, à l’heure où les incertitudes climatiques génèrent de plus en plus d’angoisse, confirmée par les constats de tension sur l’eau (périodes d’étiages prolongés et répétés, voire d’assecs), il est nécessaire de visualiser que l’étang de Peyrelevade est le premier obstacle d’une longue série jusqu’à l’océan. Les surfaces d’eau en amont des digues sont soumises à une forte évaporation comprise entre 0,51 et 6 litres par seconde et par hectare. À hauteur de 0,5 l/s/ha, l’évaporation de l’étang de Peyrelevade correspond a minima à la consommation annuelle d’eau potable de 700 foyers2.
Toutes ces raisons se cumulaient pour arriver à une conclusion radicale : il faut supprimer l’étang de Peyrelevade.
Faire évoluer son cadre de vie, changer le paysage, perdre un patrimoine, une incompréhension de la réglementation, autant de raisons pour une partie des habitants et des élus de Peyrelevade de refuser la perte du plan d’eau. Plusieurs études3 de la FDPPMA (Fédération départementale de pêche et de protection des milieux aquatiques) pour proposer des scénarios d’évolution du plan d’eau en réponse au cadre réglementaire ont été menées (contournement par la rivière, suppression). En 2013, le Parc naturel régional de Millevaches a conduit une étude socio-paysagère(4) pour mesurer notamment l’attractivité du plan d’eau, ses aménités, et le niveau d’acceptation d’un projet de suppression du plan d’eau. En 2015, une réunion publique en présence d’une cinquantaine d’habitants a permis de lever certains freins à l’acceptation de la suppression comme étant la solution la plus économique, la mieux financée et la plus efficace pour les milieux aquatiques. Le coût des travaux (dont maîtrise d’œuvre) s’élève à 311 000 € HT financés à 60 % par l’Agence de l’eau et 30 % par l’Europe (FEDER). L’opportunité du renouvellement du programme Sources en action (www.sourcesenaction.fr) pour la période 2017-2022, coordonné par l’Établissement public territorial du bassin de la Vienne et le PNR de Millevaches pour contractualiser les financements de l’opération (Agence de l’eau) sous maîtrise d’ouvrage de la commune a été saisie en 2016. Avec l’accompagnement technique de la FDPPMA de la Corrèze et du PNR, une dernière étude de dimensionnement des travaux (déplacement des réseaux de la digue, devenir des matériaux bétons, maintien du droit d’eau du moulin du Luguet...) a été menée en 2016-2017.
Les travaux ont débuté en juin 2019. La maîtrise d’œuvre est assurée par le bureau d’étude Impact Conseil basé en Creuse. La première étape a été la création de bassins provisoires pour récupérer les boues charriées en période de travaux et les sédiments fins de l’étang. Les travaux ont été interrompus sur la période estivale pour éviter les dérangements sur l’activité touristique, notamment sur le camping. Une présentation du projet a été faite en juillet 2019 auprès d’une soixantaine d’habitants du bourg. De septembre à novembre, les réseaux (haute-tension, assainissement, eau potable) ont été déplacés et désamiantés. Le déversoir (passe à poisson) a été démoli et les matériaux de la digue ont été profilés pour obtenir un paysage sans rupture depuis la route.
Dans le courant du printemps 2020, une végétalisation de la zone de travaux sera effectuée dans l’esprit d’un remplacement progressif par les espèces locales. L’ancienne digue sera plantée de quelques arbres et arbustes (bouleau, genévrier, pin sylvestre). Les 100 premiers mètres de la rivière en amont du pont seront consolidés par des fascines de saules pour la protection du pont. Le canal du moulin de Luguet sera recréé à ciel ouvert pour permettre son alimentation en eau (droit d’eau historique) et le chantier se terminera par la remise en état des bassins de décantation en aval pour retrouver la zone humide d’origine.
Bien qu’il ne s’agisse que d’une approche qualitative basée sur quelques témoignages, l’acceptation sociale du nouveau paysage semble désormais bonne et plus unanime. Un sentiment de fierté s’exprimera peut-être bientôt.
Le développement de l’offre touristique sur et autour du camping, la réhabilitation du sentier d’interprétation de Rebière-Nègre, le développement des activités halieutiques sur le lac du Chammet, la conservation des zones humides sur l’emprise du plan d’eau, les travaux pour maintenir une avifaune typique du Plateau, le développement d’une activité pêche de la truite sur la rivière restaurée, la gestion paysagère globale autour de l’opération « Habiter mieux les bourgs », le développement de l’activité pastorale sur les zones humides sur et autour du plan d’eau sont autant de projets en réflexion.