À l’initiative d’un “collectif éducation“, plusieurs rencontres sur le thème de l’école ont eu lieu dans le sud de la Creuse au cours des derniers mois, avec à chaque fois une participation conséquente.Cette effervescence rappelle les débats des années 1970 sur la pédagogie, le rôle et les finalités de l’école, la critique de l’autoritarisme et du conformisme de l’enseignement traditionnel. Cette période fut aussi celle où fleurirent de multiples (et éphémères) écoles parallèles.
Pour mieux comprendre les réflexions et projets actuels, nous avons demandé à Émilie Roudier, co-animatrice avec Claire Chouvelon de ce “collectif éducation“, de nous présenter le travail qui a été fait.
Émilie : Voici les réunions qui ont eu lieu :
IPNS : Il a souvent été question dans ces réunions de Felletin particulièrement, “d’école de 3ème type“. Peux-tu nous définir de quoi il s’agit ?
Émilie : Ce n’est pas une nouvelle méthode pédagogique qui succéderait à Freinet, Montessori ou Steiner, et éventuellement les concurrencerait. C’est un mouvement, porteur d’une conception globale de l’éducation, qui, tout en s’appuyant sur les acquis des “méthodes actives historiques“, cherche à les dépasser (par exemple en s’attachant moins aux outils que Freinet).
Les axes principaux de cette réflexion concernent :
Quand l’enfant en ressent le besoin, la communication avec l’extérieur se fait grâce à des correspondants et aux classes du réseau Marelle3.
Les anciens élèves viennent régulièrement à l’école, ils parlent du collège et ces échanges les préparent aussi à la vie collégienne. La liaison école-collège est ainsi réelle et spontanée.
Dans l’école du 3ème type, on vise à développer l’initiative, l’autonomie, la responsabilisation, l’épanouissement, à permettre que chacun augmente sa confiance en lui-même, obtienne la reconnaissance du groupe et s’appuie sur celui-ci pour son développement personnel et ses apprentissages. La mise en valeur des réussites et des progrès est facilitée par ce fonctionnement collectif.
L’enseignant a un rôle très important par sa manière de faire, par ce qu’il montre, souvent plus parlant que ce qu’il peut expliquer. Venir à vélo à l’école est plus démonstratif pour les enfants qu’un discours sur l’écologie. De même, sa parole a souvent plus d’impact par la manière dont elle est exprimée que par son contenu.
IPNS : Tu as parlé de la réunion à la Naute sur la communication non violente. Peux-tu nous en dire plus ?
Émilie : Ce thème a été abordé avec un intervenant, formateur en communication non violente. Ce n’est pas une technique miracle, mais une conception qu’on cherche à mettre en œuvre à l’école, et aussi dans la vie quotidienne des adultes. On peut résumer le contenu en 4 phases :
On vise à initier les enfants à ce type d’attitude dans les cours d’école; on espère ainsi aider les jeunes à être capables d’écoute, à exprimer leurs demandes, leurs réactions, leurs besoins. On peut ainsi aider les parents et les éducateurs à communiquer avec les enfants, ces derniers apprenant par là même à pratiquer ce type de communication.
IPNS : Quelle est la prochaine réunion publique du collectif ?
Émilie : Elle aura lieu le 17 septembre 2011, à Felletin, encore sur la communication, avec pour animatrice Isabelle Lequitte qui explore la méthode Faber et Mazlish4.