L'argumentaire est le suivant : “Dans le contexte de reconstitution du massif landais après les tempêtes de 1999 et 2009, où plus de 200 000 hectares doivent être reboisés, et de réflexion sur l'introduction de nouvelles essences et de nouvelles formes de sylviculture, en prenant en compte l'évolution de la demande de l'industrie locale, l'utilisation de l'eucalyptus pour le reboisement de petites surfaces peut permettre la mise en place d'un programme expérimental de pré-développement. Il sera fait à la suite de cette phase un bilan avec les acteurs du massif Landais. Compte-tenu de son adaptation et de sa forte croissance juvénile, l’eucalyptus constitue une essence pouvant répondre à ces enjeux. Un programme de pré-développement permettrait de mieux cerner les conditions d’utilisation des 2 clones “gundal“ hybride gunnii x dalrympleana FCBA-208 et FCBA-645, admis provisoirement en catégorie testée depuis le 16/11/2012, et pour une durée de 10 ans.“
Pour les membres du RAF, Réseau des alternatives forestières, l'introduction de l'eucalyptus dans la nouvelle région relève de l'absurdité. “Consternant !“ réagit Gaëtan du Bus, ingénieur forestier installé dans l'Aude et membre actif du RAF : “Nous avons subi les mêmes inepties en Midi-Pyrénées, mais heureusement de grosses gelées avaient calmé l'engouement pour l’eucalyptus.“ Pour la DRAAF, par contre, l'essence a tous les avantages : “Cette démarche permet la diversification des essences et des itinéraires sylvicoles utilisés jusque là par les propriétaires et opérateurs assurant des rentrées de trésorerie mieux étalées dans le temps et la contractualisation avec un industriel assurant à la fois la sécurité vis-à-vis des débouchés pour les sylviculteurs et la sécurité d’approvisionnement en ressource ligneuse pour l’industriel (aussi bien en bois d’industrie qu’en bois énergie).“ Bref une alliance réussie entre industrie et écologie ! On a la même démarche avec le “Fonds Carbone“ qui classe haut les projets de remplacement de “taillis feuillus“ par des plantations résineuses, sous prétexte que ces dernières fixent plus de carbone !
C’est ce qu’on appelle du développement durable...