Journal d'information et de débat du plateau de Millevaches Journal d'information et de débat du plateau de Millevaches
  • Accueil
  • Présentation
  • Les numéros
  • Les articles
    • Les articles
    • Les brèves
    • 30 ans qui ont changé le Plateau
    • Hors série La forêt en mal d'orientation
    • Dossier 80 ans après la guerre d’Espagne
    • Dossier Autour des centres d’accueil pour demandeurs d’asile d’Eymoutiers et de Peyrelevade
    • Dossier Bonjour la nuit
    • Dossier Comment ré-habiter les centres bourgs ?
    • Dossier Communauté de communes
    • Dossier Elections municipales 2008
    • Dossier Elections municipales 2014
    • Dossier Entreprendre collectivement
    • Dossier État de l’eau sur le plateau
    • Dossier Exilés, solidarités sur un plateau et au-delà
    • Dossier Fin programmée des feuillus sur le plateau
    • Dossier Il court, il court, le circuit court
    • Dossier Innovation sociale ou précarisation des conditions de travail, les nouveaux contours de l’emploi associatif
    • Dossier La forêt
    • Dossier La montagne Limousine, une forêt habitée ?
    • Dossier L'éducation en question
    • Dossier L'énergie du plateau : l'hydro-électricité
    • Dossier Les municipales
    • Dossier Les sections, nos propriétés collectives ignorées
    • Dossier Lettre ouverte à la préfète de la Creuse
    • Dossier Limousin rebelle
    • Dossier Logement
    • Dossier Loup y-es tu ?
    • Dossier L'usine de la discorde
    • Dossier Millevaches, territoire en mouvement
    • Dossier Mobilité, se déplacer autrement
    • Dossier Notre forêt pour demain n°1
    • Dossier Notre forêt pour demain n°2
    • Dossier Pauvreté et solidarité rurales
    • Dossier PNR : cris et chuchotements...
    • Dossier ­PNR de Millevaches en Limousin : Vous avez dit contrat ?
    • Dossier Produire local, une nécessité
    • Dossier Quand le plateau donne des boutons à Limoges
    • Dossier Quel pouvoir des habitants sur leur environnement ?
    • Dossier Résidences secondaires
    • Dossier Réforme territoriale
    • Dossier Uranium : un limousin très enrichi
    • Dossier Usines à viande, à tomates, à pellets : mêmes lubies, mêmes impasses !
    • Dossier Vassivière, vers un despotisme territorial
  • Abonnement
  • Chroniques
  • Lectures
  1. Accueil
  2. Journaux
  3. Articles
  4. Pierre Paul Danzin (et frère)

Pierre Paul Danzin (et frère)

Réduire Augmenter Taille de la police
Envoyer
Bouton imprimer
Date
lundi 1 juin 2020 14:32
Numéro de journal
71
Auteur(s)
Michel Patinaud

pierre paul danzinJe n’avais jamais entendu Pierre Paul avant un concert des Bistrots d’Hiver à Rempnat. J’en avais juste « entendu parler ». Depuis, je l’ai écouté plusieurs fois. Pas du tout porté vers la chanson française, j’en sors pourtant à chaque fois émerveillé. Si on peut rattacher ce chanteur à diverses filiations, citons Ferré, Brassens, Ferrat ou Leprest, mais ce n’est pas ce que je retiens. J’aime le tout, mélodies, textes et musique un peu jazzy, auxquels colle une humanité tendre et farouche, une attention aux petits, aux déclassés, qui me fait penser à un chanteur si différent pourtant : Woody Guthrie. Avant de laisser la place à l’artiste, son œuvre, ses engagements, je voudrais souligner la place importante que PPD (c’est juste pour le raccourci) s’est assurée dans la vie culturelle régionale, notamment sur le Plateau. Officiellement intermittent du spectacle, il en est plutôt à mon sens, permanent. Tout juste quadragénaire, l’artiste a déjà suivi un très long chemin sur des voies éclectiques, dont voici un résumé.

 

Une vocation dès tout p’tit

Il en est un tombé dans la marmite quand il était petit. Pierre Paul aussi, mais la sienne était remplie de notes de musique. Le gaillard – il est costaud, ses chansons aussi – est né en 1976 dans le Nord. Son CV est riche d’expériences artistiques diverses. La musique d’abord, comme son frangin-complice Alex. PPD joue de la clarinette et du saxo, Alex de la guitare. Un peu de fanfares dans le Nord, des cours de musique, puis à 20 ans, l’aventure musicale d’un tour de France. De concerts en spectacles se forme déjà un style bien à lui. Pierre Paul dit s’inspirer de Léo Ferré, dont l’album La mémoire et la mer l’influence fortement. En 2002, c’est un premier CD Histoire russe, puis deux autres avec ses complices parisiens du groupe Pierrot et les Taktiks. À le suivre sur les scènes ou les bistrots limousins, on pourrait croire que le gaillard est solitaire. Il a pourtant des participations marquantes à des œuvres collectives, comme  le conte musical Pantin Pantine d’Alain Leprest, « le plus connu des inconnus de la chanson française », et Romain Didier. Il y a en effet beaucoup du comédien et du conteur chez PPD, il suffit d’écouter les intermèdes qu’il distille en spectacle. Et en effet, comédien il le fut dans quelques épisodes de la série Le village français ou le court-métrage La braconnière diffusé sur Arte. Sa facette « animateur culturel » a conduit notre artiste à proposer à un EHPAD tout un programme adapté aux pathologies de nos aînés. Une vraie tendresse, qu’on retrouvera, un peu moqués tout de même (du moins, une certaine sorte) dans Le tango des ridés. Au début des années 2010, il fera de nombreuses premières parties, dont celles de Tri Yann ou encore de La Rue Kétanou, sans oublier les festivals. Et puis vint le Limousin, je n’ai pas osé lui demander pourquoi. Nous avons donc la chance de pouvoir l’entendre souvent. C’est ici qu’est né le spectacle Danzibar, créé pour l’ambiance particulière des bistrots, puis Charivaris avec le groupe Les Hurlements de Léo. Tout ceci n’est qu’un résumé, on retrouvera plus de références sur internet, sur sa page facebook, ou sous la plume de Danièle Sala dans Le blog du doigt dans l’œil.

 

Aujourd’hui, c’est demain : album 4

pierre paul danzin sceneTout aussi mordant que Brassens sans en avoir l’air, PPD est un costaud, au sens propre et figuré. Il chante, écrit, compose et conte, sa voix rocailleuse s’efface juste quand il souffle dans sa clarinette. C’est beau, c’est tendre, c’est fort. Pas besoin de se torturer les méninges, ni sortir son dico pour comprendre. Les mots simples suffisent à l’émotion. En spectacle, il ne quitte guère sa casquette façon Gavroche – sur le fond, il en est un aussi. Son dernier album est le résultat de l’envie et des demandes, qui ont conduit PPD à réunir des airs et textes réservés jusque là à la scène. Ses 14 chansons distillent une atmosphère assez sombre mais ô combien poétique. On y suit tout d’abord des femmes, l’enfant qui vient à la vie : « Faut bien admettre, quelle merveille quand tu souris à la fenêtre… Tes parents viennent de naître aussi. » Un autre sourire tiens, celui de celle qui le suit dans ses virées en camionnette (Un sourire se dessiner) : « Ce qui le plus me touche, c’est d’ivoire et revoir sur ta bouche, un sourire. » Une autre femme mystérieuse et maléfique : « Depuis, quand je pousse la grille de l’agence qui trouve pas d’emploi, je regarde bien dans la file, pour voir si elle s’y trouve pas. » Plus loin, celle qui « a vendu des bouquets sur les terrasses, sur les quais » promenant sa Mano de pepe. « La » femme occuperait donc la première place chez PPD ? Ce serait faire fi du reste : la nature tiens, avec ses hirondelles, ses cigognes, dont les ailes effleurent ou écorchent le monde des hommes, PPD serait-il écolo ? C’est à croire, écoutez son Mal de terre : « Mal à la peau de phoque, la corne du rhino, et j’accuse l’époque de tuer les moineaux. » Le voyage enfin : « Vogue donc Caravelle, l’Indien est océan, l’Afrique en est plus belle. » Pierre Paul est souvent doux-amer mais pas vraiment méchant. Sauf quand il ajoute à sa palette un cri, comme dans Allô ici Satan, qu’il reconnaît dans « l’humiliation quotidienne des gosses de la Palestine », ou dans Maintenant : « Les enfants qui naîtront penseront en rebelles. » Engagé notre ami, qui vit tout près du village d’un célèbre maçon de la Creuse. Martin Nadaud serait fier de toi, Pierre Paul. Ces chansons forment un beau cortège, en fait une leçon de vie : « La vie, c’est l’épine de rose, la petite ecchymose juste au creux de la main. Ce rien d’hémoglobine, au goût de grenadine, le parfum du jasmin. » Tous ces mots en guirlande prennent vie sous les notes de l’auteur lui-même, bien secondé par le frangin pour huit morceaux à la guitare : Alex, le si discret. 

pierre paul danzin scene 02L’engagement, dans le sens, « je prends position sans ambiguïté », affleure dans la plupart des textes : ainsi l’hommage à Pépé Mujica, dans la chanson la mano de Pépé, l’ex président révolutionnaire uruguayen, à la fois guérillero, puis prisonnier, paysan–président.  Le titre « Mal de Terre » a aussi un double sens : ces oiseaux, ce sont aussi les migrants, et leur douloureux périple. Évoquant ensuite une autre figure, symbolisant la dépression, mystérieuse et maléfique, Pierre-Paul égratigne sans en avoir l’air, le (Paul)-emploi :  « Depuis, quand je pousse la grille de l’agenc’ qui trouve pas d’emploi, je regarde bien dans la file, pour voir si elle s’y trouve pas. »

 

Les gilets jaunes 

Soyons clair, je n’ai jamais vu PPD en scène avec un gilet jaune, en dehors non plus. La chanson que je souhaite évoquer ici ne se trouve pas sur l’album, elle a été écrite après. Comme beaucoup d’entre nous, j’ai eu longtemps du mal à me faire une idée juste sur ce phénomène social dit « des gilets jaunes ». Eh bien la petite chansonnette intitulée simplement Les beaux slogans des gilets jaunes m’a réconcilié avec cette image un peu brouillée. Encore une fois, des mots simples suffisent à mieux comprendre ce mouvement révolutionnaire (n’est-ce pas PPD ?) plein de paradoxes. Une nouvelle utopie, douchée, rincée, raillée, méprisée, et pourtant, écoutez donc ce titre : « Maintenant stop on n’en peut plus, de la valse des corrompus, de leurs rollex, de leurs couronnes. C’est samedi, et ça nous dit de braver enfin l’interdit. » « Du très bon ce Danzin, je vous l’assure ! », signait un journaliste culturel  présentant l’album. J’ai oublié son nom, je me souviens juste qu’il n’était pas de Télérama.

 

Michel Patinaud

Contacts et infos : www.danzin.fr 
https://www.facebook.com/danzin/posts/4996549028413/ 
https://www.youtube.com/watch?v=PK_V2XVqOso (chanson)
https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/tag/pierre-paul-danzin/ 

 

Thème(s)

Chanson française

Tag(s)

Bistrots d'Hiver | musique | Pierre Paul Danzin | gilets jaunes

Visite(s)

77 visite(s)

Publication

Créé
lundi 11 janvier 2021
Etat
  • Brève n°71 - 06/2020
  • MSA : le paysan chez Kafka
  • Coronavirus : du confinement au déconfinement
  • Se (ré)approprier les questions de santé
  • Lettre de cachet
  • Le gendarme et l’écolo
  • Forêt limousine : ça se bouge de partout !
  • Des contestations des années 1970 contre l’enrésinement à celles contre l’industrialisation de la forêt aujourd’hui
  • Il était 3 bergères...
  • Vassivière Dystopia
  • Pierre Paul Danzin (et frère)
  • Bruno Maillé
  • Une curieuse histoire de jumelles
  • Le Blaireau à la une
  • Pavlova aux fruits rouges... d’été !
  • Chroniques : étrangers au temps du coronavirus
  • Épidémies : avez-vous déjà attrapé le « mal populaire » ou le « mal à la mode » ?
  • Abécédaire du cyclisme limousin : M Comme Mazeaud
  • Montagne ou Plateau, il y en a pour tous les goûts !
  • Moine enfin en procès ? Patience, patience...
  • Mineur·es non accompagné·es en Creuse : non à une prise en charge au rabais !
  • Masttac à La Courtine

Recherche

Lettre d'infos

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire

Fichiers téléchargeables

dossier
  • Lettre d'information
  • Contact
  • Plan du site
  • Liens sur la région
  • Agenda du Plateau
  • Glossaire
  • Pétition
  • +

IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
©2011 le journal IPNS - Journal d'information et de débat du plateau de Millevaches - Publication papier trimestrielle.

Accompagnement et hébergement : association info Limousin

Bootstrap is a front-end framework of Twitter, Inc. Code licensed under MIT License. Font Awesome font licensed under SIL OFL 1.1.