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Pectinatella magnifica
Pectinatella magnifica
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Date
samedi 1 juin 2013 10:21
Numéro de journal
43
Auteur(s)
Dominique Alasseur
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A la fin de l’été 2012, nous allons sur le lac de Vassivière profiter d’un dernier bain. Surprise ! Sur la plage nous découvrons des trucs bizarres. De loin cela ressemble à des bouses de vache, de près on dirait des méduses, c’est translucide, vaguement gélatineux, de taille variable, maronnasse, mais il n’y a pas de corolles et puis nous n’avons jamais entendu parler de méduses d’eau douce. Il y en a plein qui flottent entre deux eaux. Nous n’avons pas osé toucher et sommes courageusement allés nous baigner à la Vaud-Gelade, et là c’était épatant !
Après quelques recherches, nous avons trouvé le nom de la bête : Il s’agit de Pectinatella magnifica ou bryozoaires d’eau douce.
Les bryozoaires sont des animaux invertébrés de petite taille (inférieure à 0,5mm) dotés essentiellement d’un tube digestif orné d’une couronne de tentacules. Ils peuvent vivre en mer ou en eau douce. Ils s’organisent en grandes colonies qui peuvent se fixer sur des supports divers. Chaque bryozoaire est contenu dans une petite loge calcaire ou cornée. Ils se nourrissent de microparticules et de bactéries en suspension dans l’eau qu’ils filtrent.
Made in USA
Les Pectinatella magnifica sont originaires de lacs d’Amérique du nord où elles ont été décrites en 1861 par Joseph Leidy. Le nom complet est bryozoaire phylactolaemate (du fait de la forme particulière de sa couronne de tentacules) pectinatella magnifica. On les repère en Europe au milieu du siècle dernier : en 1929 en Allemagne et en 1994 en Franche-Comté. Elles tendent à se répandre actuellement.
Les Pectinatella magnifica ont besoin, pour se développer d’une eau chargée en nutriments, riche en oxygène, non polluée, et relativement chaude (supérieure à 20°C). Elles préfèrent donc les lacs, canaux et rivières à faible courant. On leur attribue de grandes capacités d’épuration et elles seraient un indicateur de la bonne qualité des eaux.
Les formes jeunes adhèrent aux branches, rochers, coques de bateaux (à condition qu’ils ne soient pas trop encrassés par les sédiments) et peuvent former des manchons gélatineux pouvant atteindre 1m de long. Certaines colonies peuvent flotter librement, entre deux eaux, sous forme de grosses masses arrondies ou en boudin. On a observé des boules jusqu’à 1 m de diamètre. Ces masses comportent plusieurs millions d’individus.
En zone tempérée, le maximum d’activité des colonies se situe au milieu de l’été. A l’approche de l’automne, elles produisent des statoblastes, capsules à coque chitineuse (analogues à la carapace des crevettes et araignées), qui servent à la multiplication et la dissémination. Celles-ci sont munies d’un anneau flotteur et d’un petit crochet, leur permettant de se fixer aux plumes, poils, pattes des animaux (et probablement aux coques de bateaux) permettant ainsi la colonisation d’autres plans d’eau.
Envahisseurs
Pectinatella magnifica est considérée comme une espèce invasive dont la multiplication actuelle pose problème. Elle occupe des espaces importants empêchant ainsi l’implantation d’autres animaux. Les propriétaires de certains plans d’eau ont ainsi pu constater jusqu’à 50% d’envahissement du volume de certains étangs. Cette situation inquiète les sociétés de pêche.
Elle a de plus la mauvaise idée de se développer dans les conduites de pompage d’eau avec les conséquences qu’on imagine.
C’est une espèce difficile à éradiquer. Les tentatives de lutte (récolte manuelle, mise à sec, chauffage) sont inefficaces car la manipulation des masses gélatineuses entraîne une dissémination des statoblastes. Une destruction des colonies avant la formation des statoblastes serait peut être plus efficace.
Un congrès intitulé “A propos de l’introduction du bryozoaire phylactolaemate pectinatella magnifica (Leidy 1851) dans le lac de Vassivière en Limousin“ a été organisé autour du lac en 2009 par la Société française de zoologie, avec pour objet, “suite à la découverte de cette espèce invasive dans le lac de Vassivière en Limousin, de permettre de graduer les étapes de la progression en Europe et plus particulièrement en France de cette espèce dulcicole (d’eau douce) d’origine nord-américaine et ainsi de brosser une synthèse des connaissances sur sa distribution géographique“.
Dominique Alasseur
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