Après une première phase de déploiement ayant duré 5 ans (de 2016 à 2021), Enedis a fièrement annoncé que 90 % de ses abonnés étaient désormais équipés d’un compteur communicant Linky... ce qui veut donc dire que 10 % ne le sont toujours pas ! Pour tenter de convaincre les quelques 3,8 millions de récalcitrants encore non-équipés, le gestionnaire du réseau d’électricité est entré cette année dans une seconde phase, dite de déploiement « diffus » (comprenez : au cas par cas), qui durera jusque fin 2024. Depuis le début de cette année, Enedis remet donc un coup de pression sur ces nombreuses et nombreux réfractaires au progrès en les contactant directement par e-mail, téléphone ou courrier (simple ou recommandé) et en les menaçant de leur faire payer la relève à pied de leur compteur… Mais qu’en est-il réellement ?
Suite à une délibération de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) datant du 17 mars 2022, nous savons qu’une « composante de comptage spécifique à la relève résiduelle » sera bientôt appliquée à tous les usagers qui « malgré les diverses tentatives d’Enedis, continueraient à empêcher la pose du compteur Linky ». C’est-à-dire qu’une surtaxe sera facturée à partir du 1er janvier 2023 aux abonnés sans Linky qui ne relèvent pas leur compteur eux-mêmes et à partir du 1er janvier 2025 à tous les abonnés sans Linky, qu’ils relèvent leur compteur eux-mêmes ou pas.
Donc, en clair :
Plusieurs collectifs anti-Linky ont décidé de se regrouper et de déposer des recours au Conseil d’État pour contester la mise en application de cette surtaxe.
Pour les soutenir, vous pouvez aider au financement de cette procédure grâce à une cagnotte en ligne1 ou en envoyant un chèque à l’ordre de Stop Linky 88 à l’adresse suivante : Stop Linky 88, 4 rue Jacquard, 88000 Épinal (n’oubliez pas d’indiquer au dos du chèque : « Contre la taxation discriminatoire des sans-Linky »).
Dans la bataille contre Linky, nous pouvons compter sur d’improbables alliées : les fourmis. Près d’un millier de compteurs seraient attaqués chaque année par nos amies à six pattes au retour des beaux jours, provoquant des coupures de courant à répétition. Le Canard Enchaîné a mené l’enquête et a découvert que « les circuits à l’intérieur sont recouverts d’une substance à base d’amidon, ce sucre que l’on trouve dans des végétaux. Ça attire les fourmis, elles s’agglutinent, le compteur détecte l’équivalent d’une surtension et provoque la coupure »2… Si ce n’est pas fourmidable !
Ygor