Affirmation : « Il n’y aura pas plus d’épandage qu’à l’heure actuelle. »
Faux ! Des déchets d’abattoir, des eaux pluviales polluées provenant des silos d’ensilage et des matières végétales (CIVE : cultures intermédiaires à vocation énergétique) en quantités massives sont mélangées aux effluents d’élevage traditionnels (fumier, lisier) dans le méthaniseur. Mécaniquement, le volume des matières à épandre augmente, et ce de manière considérable. Au total, le plan prévoit 20 300 tonnes de digestat à épandre annuellement.
Affirmation : « Un fertilisant naturel appelé « digestat ». Il sera épandu sur les exploitations en remplacement des produits phytosanitaires. »
Faux ! Le fertilisant soi-disant naturel est riche en ammoniac volatilisable et contient des pathogènes (car aucun procédé d’hygiénisation n’est mis en œuvre en sortie de méthaniseur) ainsi que des micropolluants (résidus d’antibiotiques et autres médicaments vétérinaires, métaux lourds comme cuivre et zinc, issus de l’alimentation industrielle du bétail, sans parler des résidus de pesticides…).
Affirmation : « Le méthaniseur sera alimenté à 65 % par des effluents d’élevage (fumier et lisier) des neuf exploitations partenaires. » « Des matières végétales seront aussi introduites. «Il s’agit de cultures intermédiaires à vocation énergétique : du seigle ou du triticale», indiquent les associés. Ils assurent que ce sont des cultures qui ne sont pas valorisables autrement. »
Faux ! Chacune des neuf exploitations partenaires ne produit pas des effluents d’élevage ; un exploitant partenaire (S. Pinthon à Evaux-les-Bains) est purement céréalier. Un calcul fondé sur les données présentées au dossier ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement) montre un rapport CIVE / effluents d’élevage de 50% – soit une tonne de CIVE pour deux tonnes d’effluents d’élevage. Peut-on prétendre que ces cultures ne sont pas valorisables autrement, quand on est éleveur ? L’ensilage de maïs n’est-il plus un fourrage de choix pour l’alimentation des bovins ?
Affirmation : « Les maisons les plus près sont à 300 mètres. »
Faux ! D’après Geoportail, l’habitation la plus proche se situe à 182 m, au sud du périmètre du futur site industriel. Nota bene : la plupart des nouvelles installations de méthanisation devront être situées à au moins 200 mètres des habitations environnantes, à partir de 2023.
Affirmation : « Le digestat n’a pas d’odeur. »
Faux ! Le digestat contient de l’azote minéral sous forme d’ammoniac. En raison du pH élevé du digestat, cet azote ammoniacal est facilement volatilisable. L’ammoniac est un gaz irritant, à forte odeur piquante et souvent désagréable. Lors des épandages, les pertes d’azote ammoniacal par volatilisation varient de 30 % à 100 %, suivant l’équipement d’application, les conditions météo, l’état du sol… Compte tenu de la teneur en azote ammoniacal du digestat, on estime prudemment les pertes par volatilisation à 17 tonnes par an (estimation basse), dans le cadre du plan d’épandage du projet de Saint-Julien-la-Genête.
Affirmation : « […] le maire de Saint-Julien, qui fait partie des associés : « Nous allons essayer de trouver des solutions. »
Attention ! L’obligation de prévention des conflits d’intérêts résulte de la loi n°2013-907 du 11 octobre 2013. Si le maire estime se trouver en situation de conflit d’intérêts, il doit prendre un arrêté mentionnant la teneur des questions pour lesquelles il estime ne pas être tenu d’exercer ses compétences et désigner la personne chargée de le suppléer.
Pour une analyse approfondie de ce dossier, voir https://noporch23.wordpress.com/methagenete