Devant l'inaction (voire les actions négatives) des pouvoirs publics et du Gouvernement face aux enjeux environnementaux et climatiques que nous avons à affronter, des personnes et des groupes se sont organisés pour tenter de « désarmer » les initiatives nocives que portent les tenants du productivisme économique, de l'agro-business, de l'exploitation industrielle des ressources, que ces initiatives soient portées et soutenues par des entreprises, des collectivités, des structures privées, publiques ou les deux (les fameuses alliances publiques-privées). Parmi ces organisations certaines sont anciennes et bien connues, comme par exemple la Confédération paysanne. D'autres ont été créées dans le cadre d'une lutte bien déterminée, comme les collectifs Bassines non merci. D'autres sont nées plus récemment, comme les Soulèvements de la terre, dont nous avons déjà eu l'occasion de parler dans IPNS (voir dans le n° 75 « Rencontre avec le groupe d'enquêtes Reprise de terre » ou dans le n° 78 « Agir ? Mais comment ? »).
Ces Soulèvements ont fédéré de nombreuses luttes, réussissant à montrer la cohérence d'actions parfois éparpillées. Ils ont aussi contribué à rendre plus largement connues des luttes emblématiques comme celle contre les méga-bassines dans le Niortais dont il fut beaucoup question après la manifestation du 25 mars dernier à Sainte-Soline. Ils sont devenus si visibles, si incontournables et si dérangeants, que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé vouloir interdire ce mouvement en procédant à sa dissolution, dissolution qui, à l'heure où nous écrivons, n'a pas encore été prononcée. Aussitôt une levée de boucliers s'est traduite par 100 000 personnes ou associations qui ont signé une tribune (1) revendiquant « Nous sommes les soulèvements de la terre ». 140 comités locaux ont vu le jour en quelques semaines (dont six en Limousin). Notre article page 3 présente tout cela de manière plus détaillé.
IPNS, comme d'autres journaux, a décidé de signer cette tribune et d'affirmer lui aussi : « Nous sommes les soulèvements de la terre ». Et nous l'affichons donc clairement en couverture de ce numéro.
L'équipe d'IPNS