Un syndicat de la « presse pas pareille » titillé par les journalistes racisées

IPNS s'est rendu en avril 2023 à Paris aux rencontres publiques de fondation du Syndicat de la presse pas pareille (SPPP). On y a côtoyé L'Empaillé (trimestriel d'Occitanie), Le Mouais (journal dubitatif de Nice), l'Âge de Faire (info écologiste, situé dans les Alpes-de-Haute-Provence, à diffusion nationale), le pti ZPL (Palaiseau), le Chiffon (Île-de-France), Inf'OGM, Radio Parleur... C'était une discussion décousue sous le soleil sur la terrasse d'une belle librairie de Ménilmontant. Une des questions qui est revenue pour beaucoup de médias est l'opacité du "fonds de soutien aux médias d'information sociale de proximité". Certains médias reçoivent ainsi de l'État 20 000 euros par an, d'autres beaucoup moins. Les critères sont gardés secrets par le ministère de la Culture. Le SPPP, quand il sera officiellement fondé, entendra faire la lumière là-dessus, et aussi faciliter l'attribution des cartes de presse aux journalistes de ces petits médias souvent déconsidérés.

L'après-midi a été agréablement secouée par la toute nouvelle Association des journalistes antiracistes et racisées (Ajar) (*), avec des journalistes de Africultures, du Bondy Blog et d'ailleurs. Les fondatrices de cette association, pour l'instant presque seulement en Île-de-France, posent quelques questions importantes aux médias, qu'ils soient mainstream ou "pas pareils" : Pourquoi, journalistes racisées, sommes-nous si isolées dans nos rédactions ? Pourquoi dans vos rédactions y a-t-il aussi peu de Non-Blanches et de Non-Blancs ? Pourquoi entre Blancs vous ne voyez pas forcément le problème ? Pourquoi vous ne publiez pas vos offres d'emploi, pourquoi vous fonctionnez uniquement par cooptation sachant que ce mode de fonctionnement ne produit pas de diversité ? On sait que la hiérarchie de l'information est fondamentalement raciste, alors pourquoi vous n'y pensez pas quand vous faites le sommaire de votre prochain numéro ?

IPNS n'a aucune raison de se penser épargné par ces critiques. Alors : Bienvenue à toutes et tous, envoyez vos remarques, propositions à Journal IPNS Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Et ces questions ne valent pas que pour les médias, aussi pour à peu près tous les secteurs d'activité, mainstream ou alternatifs. Nous pouvons tous nous les poser là où nous sommes.