Et oui IPNS reparle de Viam. Comme l'avait promis Bernard Bouche, leur président, "Les gens de Viam" ont tenu leur pari de rassembler dans un livre la mémoire photographique de la vie à Viam de 1890 à 1970. Après le très grand succès de l'exposition photo de l'été 2003, la grande famille de Viam se devait d'aller plus loin. Et comme le dit si bien Richard Millet dans sa préface cette mémoire photographique "participe de l'immortalité de l'écrit ". En puisant dans le trésor de leurs photos de famille les gens de Viam ont tenu la chronique du changement de leur village au moment où il entre dans la modernité du vingtième siècle. A partir de quelques symboles significatifs ils en restituent une certaine atmosphère. VIAM eu Millevaches raconte son passé ...
L'introduction de l'école en 1882, sa pénétration dans les villages en 1908 par la création d'une école de hameau au Bas tronchet, puis la fermeture de toute école en 1968 après la grande vague de l'exode rural à la suite de la seconde guerre mondiale. La construction du barrage, avec sa lente gestation, sa construction laborieuse et périlleuse en pleine guerre. La transformation des activités agricoles et forestières, où l'on passe des nombreuses petites exploitations de polyculture-élevage à l'agrandissement et à la spécialisation de l'élevage bovin ; comme dans l'expansion forestière les plantations de résineux ont supplanté progressivement toutes les autres essences feuillues avec le concours abondant de l'Etat.
La transformation de la société viamoise témoigne de la fin d'un autre monde, comme celui de l'église retracée à travers les écrits de l'un des derniers prêtres résidents. Elle rappelle aussi le caractère éphémère de quelques vecteurs de la modernité dans la société viamoise tels que le bureau de Poste, la gare SNCF, ou les investissements du tourisme populaire autour du lac.
Cette chronique de la convivialité viamoise, se souvient aussi des heures difficiles des deux guerres mondiales de ce vingtième siècle. N'ont elles pas le plus contribué à cette précipitation de l'exode villageois ? La liste des 52 jeunes hommes gravée sur le monument aux morts en témoigne. Ils ont été fauchés par la tuerie monstrueuse de la guerre 14-18. Et les pages émouvantes des carnets du poilu Paul Travers évoquent "l'épouvante" et l'absurdité de la violence de la guerre. Elle forge "l'action militante pour la paix" des viamois d'aujourd'hui. N'est elle pas le meilleur gage de leur avenir?
Association Les gens de Viam : VIAM en Millevaches raconte son passé (Préface de Richard Millet) Viam, 2004, à la Mairie 19170, (18 Euros)