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Les luttes en pays limousin au cours des siècles

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Date
mardi 1 juin 2004 09:06
Numéro de journal
8
Auteur(s)
Georges Guingouin
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C'est dans les Commentaires de Jules César qu'apparaît le nom celtique de Lémovices désignant la population de cette région, mélange de Celtes, de Ligures et d'ibères, et dont la capitale était Ritu, à l'emplacement de Limoges.

 

le cyclope eymoutiers rebeyrolleL'invasion romaine

Les Lémovices luttent avec acharnement contre les "légions romaines". Lors du siège d'Alésia où s'était retranché Vercingétorix (52 ans avant J.C.) ils répondent à l'appel au secours de ce dernier comme toutes les tribus gauloises coalisées, le prince Sédulix à leur tête. Mais cette tentative désespérée tourne au désastre et Sédulix est tué parmi des milliers d'autres braves. Vercingétorix se rend. Les légions romaines occupent la région lémovique. La dernière défense des Lémovices sera le bastion d'Uzerche. La répression des légions romaines est terrible, beaucoup de bourgades sont incendiées, leurs habitants massacrés ou réduits à l'esclavage.• Sous les "Proconsuls romains" le Limousin devient galloromain, Ritu devient Augustoritum et comptera jusqu'à 20 000 habitants.

Soldats et centurions romains, leur temps fini, s'installent dans la région, deviennent propriétaires de vastes étendues de terrain au centre desquelles s'élèvent d'imposantes villas dont on retrouve de nos jours de nombreux vestiges.

Le parler populaire constitué d'un mélange de celte et de latin donnera la langue d'Oc, langue parlée dans cette région couverte de forêts aux noms de localités évocateurs Chateauneuf-la-Forêt, Saint Gilles-les-Forêts ...

 

L'invasion des Wisigoths

Les Wisigoths venant d'Espagne s'emparent de toute l'Aquitaine en 418. Ils poussent leur conquête jusqu'à la "Marchia lemovicia" qui tombe en leur pouvoir et l'occupent. Mais Clovis, à la tête des Fràncs, bat les Wisigoths à Vouillé près de Poitiers en 507, les refoulant en Espagne.

 

L'invasion anglaise

Au Moyen âge, les guerres étendent leurs ravages. Pour y échapper la population se réfugie dans de grands souterrains (étymologie de "La Souterraine'', survivance de l'époque ; étymologie de "Sussac", futur haut lieu du Maquis limousin, "A sus et à sac", mot de ralliement des guerriers). Le vicomte de Limoges est vassal du duc d'Aquitaine. La fille de ce dernier, Aliénor d'Aquitaine, répudiée par Louis VII, épousant Henri Plantagenet, le duché d'Aquitaine devient vassal du roi d'Angleterre. Le vicomte de Limoges refuse cette suzeraineté. Le fils d'Henri Il Plantagenet, devenu le roi "Richard Coeur de Lion" trouvera la mort au siège de Châlus en 1199.

Plus tard, pendant la guerre de Cent ans, le fils d'Edouard Ill, le Prince Noir, s'emparera de Limoges et passera toute la population au fil de l'épée (il avait capturé à Poitiers, en 1356, le roi de France Jean le Bon).

 

L'invasion allemande

Le 11 novembre 1942, dans le cadre de l'occupation de la zone dite "libre" les unités allemandes déferleront sur le Limousin. Dans la région R5, les résistants lèveront une véritable armée comptant à elle seule 67 250 combattants : sur 20 régiments FFI formés en France, elle en fournira 9.

Dès mai 1944, le commandement allemand ordonnera à ses troupes de ne plus "circuler que dans des convois bien armés comprenant au moins trois véhicules" dans cette zone.

La terre limousine connaîtra les représailles de l'ennemi exaspéré : ce seront les pendus de Tulle (Corrèze), les fusillés de Combeauvert (Creuse), l'holocauste d'Oradour sur Glane (Haute-Vienne) où les hommes étant massacrés, femmes et enfants seront brûlés vifs dans la petite église. Il faut noter le rôle important que jouera la Résistance limousine en retardant la llème division blindée SS "Das Reich" dans sa marche sur la Normandie. Alors que le général Lammerding avait reçu le 9 juin après-midi à Limoges l'ordre impératif de rejoindre cette zone, ce n'est ni le 10, ni le 11 , malgré un rappel pressant du Haut commandement allemand, mais le 12 que la division put faire mouvement vers le front de la Normandie. 48 heures avaient été perdues par elle alors que les heures étaient si précieuses, décidant du succès du débarquement. donc du sort de la guerre.

Le général Von Choltitz qui commandait le 84ème Corps d'Armée face débarquement évoquera, non sans amertume, dans mémoires : "l'absence de deux à trois divisions blindées qui auraient suffi à rejeter l'assaillant à la mer''. Et le généralissime américain Eisenhower dans son livre Les opérations en Europe des forces expéditionnaires alliées notera : "un certain nombre de renforts allemands furent envoyés sur le front de Normandie mais les perspectives de notre ennemi n'étaient pas brillantes ...

Dans le sud de la France, il n'avait que 12 divisions dont 7 ou 8 seulement étaient disponibles pour garder la côte, grâce à l'action du maquis à l'intérieur du pays". Malgré un armement dérisoire face aux blindés, comme jadis les faux paysans contre les cuirassés des seigneurs féodaux, une automitrailleuse est enlevée au 4ème régiment blindé de grenadiers "Der Führer'' à Sainte Anne Saint Priest et la "Das Reich" perdra en Limousin le "héros de la division", le Sturmbannführer Kampfe, décoré successivement de la Croix de Fer de 2ème classe, de celle de 1ère classe, puis de la plus haute distinction militaire allemande, la "Ritterkreuz" (Croix de chevalier).

Le général Eisenhower déclara également, rendant justice à la Résistance française qui aida beaucoup à la victoire : "Notre quartier général estimait que, par moments, la valeur de l'aide apportée par les FFI à la campagne représentait l'équivalent en hommes de 15 divisions et grâce à leur assistance, la rapidité de notre avance à travers la France fut grandement facilitée".

La Résistance limousine, de plus, libérera par ses propres forces tout son territoire et, alors qu'unanimement les résistants reconnaîtront Lyon pour "la capitale de la Résistance" française, Limoges peut revendiquer le titre de "Capitale du Maquis" aux yeux des générations futures.

 

L'insurrection des "Croquants"

Outre les luttes de résistance aux invasions ennemies, il faut noter le mouvement d'émancipation paysanne qui souleva cette région en 1592. Exaspérée par la misère, les pillages et les crimes commis par des troupes d'aventuriers, tantôt papistes, tantôt huguenots qui rançonnaient le pays, le peuple se souleva. Ce furent les gens de Crocq, une paroisse près d'Aubusson en Creuse, qui furent les initiateurs de cette révolte paysanne. Bientôt trente à quarante mille laboureurs et manouvriers armés de fourches et de faux se dressèrent contre les soldats mercenaires sur le plateau de Millevaches, les paysans appelèrent le peuple des villes à prendre les armes : "Communes assemblées, nous vous prions vous armer incontinent comme nous pour la juste et saincte occasion que nous en avons et nous empêcherons et éviterons mille voleries et assassinats, exactions, pilleries et pétardements qu'ont accoutumé de faire cy devant un tas de voleurs et bridevaches et nos bergers garderont nos vaches et nous, nous mangerons notre pain sans être plus gêné et tyrannisés comme nous l'avons été par cy devant et ce faisant nous ne pourrons faillir que ne tenions la province en paix".

Les Croquants se posaient en réformateurs de la société. Lambert, gouverneur du Limousin, d'Albain, gouverneur de la Marche, puis le général de Matignon écrasèrent l'insurrection. Les troubles prirent fin en 1596. Les insurgés furent de nouveau soumis au joug féodal mais ils obtinrent cependant la remise des "tailles arriérées". La taille était un lourd impôt payé au roi, équivalent environ au dixième des revenus. Les nobles et les membres du clergé en étaient exemptés.

 

Georges Guingouin

Nous remercions Gérard Monédiaire de nous avoir communiqué ce texte. Illustration : Paul Rebeyrolle, Le cyclope, hommage à Georges Guingouin (Espace Rebeyrolle d'Eymoutiers)

 

Quand Georges Guingouin évoque l'histoire limousine

Georges Guingouin a été un héros de l'histoire limousine et a fait du combat sa principale raison de vivre. Dès lors, il est bien naturel qu'il lise l'histoire du Limousin à travers le prisme de la lutte. C'est ce qu'il a fait dans les années 70, dans un texte resté inédit que nous publions aujourd'hui. Pour lui, l'histoire de la région est d'abord celle des invasions et des guerres, mais aussi, parallèlement des révoltes et des refus. Se replaçant lui même dans cette histoire aux allures d'épopée, il se situe de manière révélatrice, sans souci de chronologie, entre la chevauchée sanglante du Prince Noir de 1356 et l'insurrection des "croquants• de 1592.
Bien sûr, certaines assertions pourraient être controversées : la capitale gauloise Ritu, qui aurait précédé la romaine Augustoritum (Limoges) n'a peut être jamais existé; il n'est pas certain que les "croquants" doivent leur nom au bourg creusais de Crocq ; Ce n'est pas à Uzerche que résistèrent les derniers gaulois mais au Puy d'lssolud près de Brive ; etc.
Mais là n'est pas le plus important. L'histoire limousine exposée par Guingouin est comme la légitimation de sa propre lutte contre l'occupant nazi et de sa résistance à toutes les formes d'oppression.
Cette "leçon d'histoire" est la revendication d'un héritage. Des valeureux Lémovices qui "répondent à l'appel au secours" de Vercingétorix aux maquisards qui ralentirent les années allemandes et contribuèrent à la victoire de 1945, en passant par les révoltes paysannes du XVlème siècle et les guerres médiévales où, comme lui de 1940 à 1944, les populations se réfugièrent dans des "souterrains", Guingouin tisse la toile haute en couleurs de toutes les résistances limousines.
Du coup ce texte nous apparaît comme le manifeste d'un lutteur acharné et fidèle, y compris à la longue histoire de sa région.
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IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
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