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Retour sur le dossier "cochons"

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Date
mardi 1 juin 2004 17:03
Numéro de journal
8
Auteur(s)
Alain Carof
Visite(s)
1689 visite(s)

Le vendredi 30 avril 2004 les agriculteurs creusois étaient nombreux à se rassembler à Gioux au village de Teiffoux. Ils répondaient à l'invitation de MC PORC (Coopérative des producteurs de porcs du grand Massif Central et de Rhône-Alpes) pour une journée portes ouvertes sur l'installation porcine du GAEC de Pierre Pointe (Composé du couple Bonifas et d'un salarié). A partir de quelques schémas, de vidéos et d'un circuit plongeant sur les bâtiments que l'on ne visitait pas, le but de l'opération était de démontrer les performances de l'exploitation. Les chiffres présentaient davantage les coûts d'investissement que les résultats financiers ! En première page l'historique de l'exploitation ne manquait pas de surprendre. En 1990 M Bonifas reprend l'exploitation de son beau père avec 47 Ha, 80 brebis et 23 vaches allaitantes. En 2004 le Gaec de Pierre Pointe c'est 220 Ha, 100 vaches allaitantes et un atelier porcs naisseur-engraisseur avec 120 truies, pour trois travailleurs.

 

porcs

 

Après l'installation de l'atelier naisseur "plein air" en 1999 pour 100 truies, le Gaec sollicitait en 2001 l'installation d'un atelier d'engraissement complémentaire. Une enquête publique est alors diligentée et donne lieu à une réunion d'information à la mairie de Gioux. A quelques exceptions près, les participants, agriculteurs, citoyens et riverains, démontraient l'aberration du projet. Il obtenait toutefois l'autorisation préfectorale malgré toute la fragilité de son argumentaire économique. Sans compter le danger pour l'environnement, bien que sur litière paille et sciure de bois. Il a donné lieu à un vote négatif du conseil municipal de Felletin soucieux de préserver la qualité de ses captages proches de la porcherie.

En 2004, les bâtiments terminés on est rendu à 120 truies ! Une belle illustration de la triste constatation "il n'y a pas trop d'éleveurs de porcs, mais trop de porcs dans certains élevages" . A combien sera-t-on en 2006 ? Le Gaec deTeiffoux est situé sur le périmètre du PNR de Millevaches, dont la charte s'est donnée pour objectifs d'accueillir de nouveaux agriculteurs et de les encourager à une production porcine de terroir ! Avec cet agrandissement en douceur, on mesure toute la fragilité de la charte du PNR. Elle n'est pas suffisamment claire sur ses objectifs (1 ). Tout est laissé à la trop libre interprétation des industriels de la filière porcine, même et peut-être plus encore quand ceux-ci revendiquent une démarche de qualité pour "un cochon bien élevé".

 

De la Creuse à la Corrèze

Sournoisement mais sûrement les 4 centrales d'achat et les 4 salaisoniers qui font la loi sur le marché porcin français transfèrent le "modèle breton" vers les terres du Massif central et du Limousin. On connaît trop bien ses dégâts en matière d'environnement, de pollution des eaux, de bien-être animal, etc. et surtout d'éliminations d'éleveurs : 5 % par an depuis les années 1990 en Bretagne ! Et comme ils ne manquent pas de sel, ils présentent leur pénétration insidieuse dans l'espace vert du Massif central comme une "alternative au modèle breton".

Une preuve supplémentaire de ce harcèlement des industriels de la filière porcine nous est fournie par l'ADESE (Association de Défense Environnementale, Sociale et Economique de Saint Hilaire les Courbes en Corrèze, Viam et des Environs). Le 4 mai 2004 était le jour de clôture d'une enquête publique pour l'installation d'une nouvelle porcherie naisseur-engraisseur de pJus de 100 _ truies sur la commune de St Hilaire. Voyons, juste quatorze jours avant la promulgation du décret fixant la création du PNR de Millevaches ! Et on voudrait nous faire croire qu'il n'y a pas connivence entre tous les promoteurs de la filière porcine, y compris malheureusement les agriculteurs piégés par les organisations professionnelles dominantes, pour imposer les normes de la charte Porlim sur le périmètre du PNR ! Avec cette nouvelle installation, St Hilaire les Courbes deviendra la commune limousine la plus "encochonaillée".

Avec quatre élevages porcins dont trois porcheries industrielles, elle s'engage allègrement sur le chemin de sa vassalité bretonne. Et pour achever d'exterminer les éleveurs bretons, puis limousins, nos bons salaisonniers industriels, acoquinés sinon frères jumeaux de la grande distribution, poursuivront leurs importations de viande de porcs en provenance du Brésil et de la Chine.

 

Des drames économiques en préfiguration

A la réunion de Gioux en 2001 les professionnels de la filière porcine estimaient le prix de revient du kilo de porc à 1,22 Euro à la production. Aujourd'hui l'estimation tourne autour de 1,35 Euro. Or depuis le mois de novembre 2003 le cycle du porc est entré dans une énième crise. De novembre 2003 à ce jour le prix du kilo de porc payé à l'agriculteur au marché oscille entre 0,85 et 1 Euro. Les spécialistes annoncent déjà une prolongation en profondeur de cette crise en France et en Europe. La consommation de viande de porc stagne après la croissance de la période de la vache folle. On est en surproduction et les lobbies industriels du porc font pression sur l'Espagne et la Pologne où les coûts de production sont moins élevés pour développer de nouvelles formes de concentration. Une firme nord-américaine a racheté une vingtaine d'anciennes fermes d'Etat en Pologne pour produire plusieurs centaines de milliers de porcs, à des prix défiant toute concurrence, même espagnole. Avec des dégâts environnementaux alarmants elle élimine petits abattoirs, petits producteurs et marchés locaux. Et pour comble, avec les soutiens financiers de la BERD (la banque européenne pour la reconstruction et le développement) !

 

Alain Carof

illustration Laurent Vanhelle
1 Concernant la production porcine, des dispositions particulières seront à appliquer sur le territoire du parc, dont la qualité des eaux, des sols et des paysages est un enjeu fort de développement.
Le territoire est donc à protéger contre toute concentration de production polluante, sans nuire à la nécessaire diversification des activités agricoles familiales, dont l'élevage porcin, sous signe officiel de qualité, fait partie.
Dans cet objectif, sur le territoire du parc, les normes définies par la charte PORLIM devront être sensiblement améliorées." (Charte du PNR, juin 2003).
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  • charte PORLIM | porcherie | filière porcine | porc | Gioux | débat | cochon | agriculture | agro-industrie
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IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
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