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Présidentielles 2012

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Date
vendredi 1 juin 2012 14:47
Numéro de journal
39
Auteur(s)
Christian Vaillant
Jean-François Pressicaud
Visite(s)
3104 visite(s)

En auscultant, commune par commune, les résultats du premier tour des élections présidentielles, Christian Vaillant dresse le portrait des évolutions politiques sur le plateau. Hégémonie du PS et déconfiture de la droite qui peut se lire comme la relève de la Chiraquie par la Hollandie, une Creuse beaucoup plus droitière, y compris dans le vote Front national, que la Corrèze et la Haute-Vienne, et un plateau coupé verticalement en deux entre un plateau de gauche à l’ouest, et un plateau moins marqué à l’est.

 

De la Chiraquie à la Hollandie

En 2002, nous écrivions dans IPNS que si les résultats du 1er tour n’avaient pas éliminé le candidat de la gauche, celui-ci aurait assez largement été battu au second tour sur notre plateau. En effet, Chirac obtenait au 1er tour 34 % des voix à lui seul et la droite parlementaire 41 %. Certes, la gauche, toutes tendances confondues, obtenait 42 % des suffrages, alors même que Jospin faisait à peine 15 %. Mais les 9,4 % obtenus par l’extrême droite (Le Pen et Mégret) et surtout les 7,7 % de Chasse, pêche, nature et tradition ne laissaient aucun doute sur l’issue d’un éventuel 2e tour droite contre gauche. Nous étions encore sur le plateau de Millevaches en pleine Chiraquie. La situation a aujourd’hui complètement basculé. Déjà au second tour des présidentielles de 2007, Ségolène Royal avait obtenu 53 % des suffrages, faisant basculer la majorité de la Montagne limousine à gauche (cantons de Bugeat, de Corrèze, d’Eygurande, de Meymac, de Sornac, de Treignac et d’Ussel-Ouest pour la Corrèze, cantons de la Courtine, de Crocq, de Felletin, de Gentioux-Pigerolles et de Royère-de-Vassivière pour la Creuse et canton d’Eymoutiers pour la Haute-Vienne). En 2012, nous pouvons dire que, de la Chiraquie, nous sommes passés à la Hollandie : François Hollande obtient en effet au second tour 63,6 % des suffrages ! Il est évidemment difficile d’extrapoler quels ont été les reports de voix des votes Bayrou et Le Pen, mais en tout état de cause ils n’ont guère été favorables à Sarkozy. On notera simplement que les votes blancs augmentent de 4 points entre les deux tours, ce qui représentent 1/5 des votes Bayrou et Le Pen cumulés.

 

La gauche hégémonique

Au second tour, dès 2007, la gauche était majoritaire dans 72 des 123 communes du plateau, mais il en restait tout de même une cinquantaine à la droite. Aujourd’hui, c’est 112 communes qui sont majoritairement à gauche (dont 83 à plus de 60 %) et il n’en reste que 11 à la droite ! La gauche ne régresse, de façon minime, que dans 7 communes. Elle progresse de plus de 10 % dans 59 communes, de plus de 15 % dans 24 et de plus de 20 % dans 8 communes.

 

Quelles forces politiques en 2012 ?

Pour mesurer les rapports de forces politiques et leurs évolutions, il convient de s’intéresser au 1er tour de l’élection présidentielle. De ce point de vue, la comparaison de 2012 à 2002 apparaît plus pertinente que celle de 2012 à 2007 tant l’effet Bayrou en 2007 (il obtient 18 % comme à l’échelon national) perturbe la lecture des évolutions de fond. En fait, il est probable que la progression de 15 points (!) du vote Bayrou entre 2002 et 2007 était déjà un signe du glissement à gauche du plateau. L’effondrement du vote Bayrou (7,5 %) en 2012 dévoile le nouveau rapport de force.
Droite/Gauche. Alors qu’au premier tour l’ensemble de la gauche fait 42 % en 2002, elle a bondi à 55,5 % en 2012. En revanche, la droite (hors extrême-droite et hors centre) passe de 44,4 % à 23,4 % ; presque une division par 2 !

 

Le PS

Même si en 2002 on ajoute au score de Jospin ceux des candidats du parti radical et du MDC, on arrive péniblement à 20 %, alors que Hollande en fait 36,6, plus encore qu’en faisait Chirac.
Le PS progresse dans 121 communes sur 123, de plus de 10 % dans 88 communes et de plus de 20 % dans 39 communes. Si le PS n’est majoritaire à lui seul que dans 3 communes, il est à plus de 30 % dans 90 communes (ce n’était le cas que dans 6 communes en 2002 !) dont 33 à plus de 40 % (une seule en 2002). Un nombre de bastions autrement important. Seuls le sud de la Creuse et une partie du centre du plateau paraît échapper à l’hégémonie du PS.

 

L’hégémonie du PS

Presidentielles 2012 PS

 

La gauche de la gauche... à gauche sur la carte

Presidentielles 2012 GG

 

La gauche non PS

Alors que la gauche non PS était à 22 % en 2002, contre 20 % au PS (+ MDC et radicaux), elle recule à 19 % en 2012 contre 36,6 % pour le PS. Le rapport de force s’est plus qu’inversé. Toutefois, la gauche non PS progresse dans 40 communes. Elle faisait un score supérieur à 20 % dans 69 communes en 2002 (dont 23 à plus de 30 %), ce n’est plus le cas que dans 49 communes (dont 22 à plus de 30 %). Elle conserve donc de forts bastions et est partout indispensable à une majorité de gauche. La carte montre que son implantation est presque entièrement à l’ouest du plateau.

 

La nouvelle géopolitique du plateau

 

La droite

Les comparaisons entre 2012 et 2002 sont ici particulièrement ardues. Que faire du vote Bayrou qui a probablement fortement changé de nature entre les deux élections ? Que faire également du vote Chasse, pêche, nature et tradition de 2002 (8 %) et absent en 2012 ? Quelles parts dans ces votes de 2002 attribuer à la droite parlementaire, à l’extrême-droite, voire à la gauche ? Nous avons retenu la comparaison la moins défavorable à l’effondrement de la droite en ne comptabilisant pour 2002 que les votes Chirac, Boutin et Madelin face aux votes Sarkozy et Dupont-Aigan pour 2012.
La baisse de la droite n’est alors “que“ de 13,3 %. Elle régresse dans 113 communes sur 123, de plus de 15 % dans 51 communes et de plus de 20 % dans 30. Son score moyen passe de 36,7 à 23,4 %. Il était supérieur à 40 % dans 46 communes et supérieur à 30 % dans 83 communes. Il n’y en a plus respectivement que 3 et 19 ! Un nombre de bastions égal à celui de la seule gauche non PS ! Pour ne pas faire disparaître totalement la droite sur la carte, nous avons retenu les paliers de 35 % et 25 %. La droite n’est plus véritablement implantée qu’au nord-est du plateau (le sud-est de la Creuse) et dans quelques zones éparses de la Corrèze.

 

Une droite déconfite qui résiste dans le Sud-Est de la Creuse

Presidentielles 2012 DP

 

Une implantation durable du FN surtout en Creuse

Presidentielles 2012 FN

 

Le FN

Autre surprise de 2012 : les 13,5 % de Marine Le Pen, en très nette progression par rapport aux 9,4 % de l’extrême droite en 2002, alors même que cette extrême-droite a légèrement reculé au niveau national si l’on cumule les scores Le Pen et Mégret en 2002. On aurait pas d’ailleurs dû être moins surpris : on a un peu oublié depuis que si elle reculait de 9 points au niveau national en 2007, elle ne reculait que de moins de 2 points sur le plateau. Le score de l’extrême-droite sur le plateau devenait ainsi pas si éloigné de son score national : presque 8 % contre un peu plus de 10 %. Ainsi, l’implantation durable du FN était déjà en partie faite, et sa progression 2007- 2012 est de ce fait inférieure à la progression nationale (5,8 points contre 7,5 points). Le FN progresse donc de 4 % entre 2002 et 2012. Il progresse dans 103 communes sur 123, de plus de 4 % dans 63 communes et de plus de 8 % dans 22.
Avec 13,5 % des suffrages, son implantation est aujourd’hui très significative. Il fait plus de 14 % dans 51 communes (20 seulement en 2002), et surtout il fait plus que la moyenne nationale de 17,9 % dans 24 communes (6 seulement en 2002). Il n’est en dessous de 10 % que dans 31 communes (76 en 2002). Pour la carte, nous avons retenu les paliers de 20 % et de 15 %. L’implantation du FN est particulièrement significative au nord du plateau (sud de la Creuse) ainsi qu’à l’est. Si la gauche a réussi à conquérir sur la droite la quasi totalité de la moitié ouest du plateau et une bonne part du quart sud-est, c’est le FN qui vient concurrencer la droite dans ses zones de prédilection.

 

Christian Vaillant

 

La percée du FN dans le Limousin rural
Le scrutin du 22 avril a produit une grosse surprise pour ceux qui s’intéressent au monde rural : la montée du Front national dans des secteurs où il n’y a guère d’immigrés et pas d’insécurité. Voici quelques scores du FN remarquables dans le sud de la Creuse : - Soubrebost : 37,1% (39 votants, 105 exprimés), 
  • La Pouge : 29,5% (18/61), Clairavaux : 24,5% (27/110), Pontarion : 23,6% (62/263), St Agnant-près-Crocq : 23,4% (33/141).
  • Faux-Mazuras, St Marc à Loubaud, Monteil-au-Vicomte, Saint-Amand-Jartoudeix et La Nouaille sont toutes à plus de 20%.
Alors qu’au même moment le vote FN a tendance à diminuer dans les banlieues, dans cette Montagne limousine de vieille tradition de gauche, laïque et républicaine, il n’est plus honteux, pour une part de l’électorat, de donner ses voix à l’extrême-droite. Que conclure de ce constat ? D’abord que Marine Le Pen a réussi son pari de dé-diaboliser le FN. Ensuite que c’est un vote de protestation, de désespoir, qui exprime un sentiment d’abandon. La dégradation des services publics, l’affaiblissement de l’activité économique traditionnelle, les difficultés de l’agriculture profitent plus au FN qu’au Front de Gauche, les deux faisant leurs meilleurs scores dans les bastions traditionnels du communisme rural. Mais, alors que ce dernier exprimait un vote protestataire appelant à la lutte, le vote FN est l’expression d’une colère impuissante et mortifère qui se contente de stigmatiser des boucs-émissaires : immigrés, politiques (“tous pourris“), “élites“ diverses... Arracher ces électeurs du FN à leur sentiment d’exclusion politique et sociale nous parait constituer une priorité pour ceux qui aspirent à un développement de la démocratie.
J.-F. Pressicaud

 

Poussée à gauche sans précédent ou permanence du clientélisme ?
Les scores de la présidentielle analysés ici par Christian Vaillant montrent un mouvement très net vers la gauche. Ce vote massif en faveur du président du conseil général de la Corrèze dénote-t-il une radicalisation idéologique portant les électeurs vers les idéaux progressistes ou traduit-il simplement le pragmatisme de ceux qui, constatant la stature nationale de François Hollande, se rallient à lui en se disant que “ce ne peut qu’être bon pour la Corrèze“ ? Il est probable que les deux explications ne sont pas exclusives l’une de l’autre et coexistent avec des incidences variables. Mais on ne peut malgré tout qu’être frappé par la facilité avec laquelle une bonne part de l’électorat radical dévoué à Henri Queuille a ensuite soutenu Jacques Chirac et se retrouve maintenant derrière François Hollande. On peut voir là la permanence d’un rapport à l’élu de type clientéliste : l’électeur est fidèle à une personnalité à qui il apporte son vote et dont il attend en retour un certain nombre de services. 

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