Depuis sa diffusion sur Telim TV il y a un an, le film “Ambiance Bois, le travail autrement” que j’ai réalisé s’est promené un peu partout en France dans une douzaine de festivals de documentaires, séances toujours suivies d’échanges avec le public, en présence de salariés d’Ambiance Bois.
Il y a ceux qui découvrent ce type de fonctionnement, coopératif, égalitaire et qui trouvent que “le travail, ça devrait être ça” et qui aimeraient que “d’autres choses comme ça” existent, et s’interrogent sur “qu’est-ce quon pourrait faire chez nous qui ressemble à ça ?”
Dans l’ensemble les gens sont très curieux : les rapports avec la banque, avec l’inspection du travail, si les salariés sont amis en dehors du travail, s’ils ont une vie de famille…
Un public exclusivement lycéen approuve l’égalité des salaires, est plutôt sceptique sur l’absence de hiérarchie et déplore qu’“ils n’ont pas d’évolution de carrière”… Peu de gens connaissent le statut juridique de la SAPO (Société anonyme à participation ouvrière) et ceux-là soulignent son caractère subversif (le travail a une valeur en capital dans l’entreprise au même titre que des actions en monnaie sonnante et trébuchante).
La question de la transmission et du passage de témoin à la jeune génération revient souvent, le public voyant là le seul échec possible de cette alternative.
Enfin, un ancien et éminent journaliste, soutien du Parti communiste français, élu CGT à France Télévisions, demande à Ronan, d’Ambiance Bois, si “ça ne leur manque pas d’avoir un salaud de patron à qui casser la gueule !”… Dur dur, pour certains, de changer de représentation !
Sophie Bensadoun