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La Renouée, presque prête à prendre racine

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Date
lundi 1 juin 2015 17:08
Numéro de journal
51
Auteur(s)
Loïc Bielmann
Jean-Baptiste Koudrine
Antonia Mezquida
Visite(s)
4693 visite(s)

RenoueeEntretien réalisé par courriel avec trois des membres de l’association, Loïc Bielmann, Jean-Baptiste Koudrine et Antonia Mezquida

Dans quel contexte est née l’idée de La Renouée ?

En deux mots, l’idée a été semée il y a une poignée d’années et elle a germé en 2012 sur un terreau à l’époque assez favorable:

La commune de Gentioux voit alors arriver de nouveaux habitants chaque année : ceux qui travaillaient à l’antenne du Parc naturel régional (PNR) dans le bourg, aujourd’hui déménagée à Millevaches, ceux embauchés à la Communauté de communes du Plateau de Gentioux, d’autres encore venus à Gentioux pour y monter ça et là leurs activités de travaux forestiers, d’agriculture, d’artisanat. Fils et filles de familles longuement installées ou nouvelles et nouveaux venus. Plutôt installés dans les villages, une partie d’entre eux imagine fixer dans un futur proche leur activité dans le bourg pour être moins isolée et lui redonner un peu de vie.

En même temps, un marché d’été, le mardi soir, retrouve une nouvelle jeunesse avec la présence de producteurs nouvellement établis sur la commune (produits laitiers, pain, pâtes fraîches, plantes médicinales, galettes de sarrazin, légumes...) tandis que la dernière municipalité y finance des animations.

Des habitants, dont nous sommes, ont l’envie de prolonger l’ambiance qui anime le bourg l’été... pendant l’hiver. Parmi les idées : organiser un marché d’hiver, des moments de rencontre autour du jeu, des visites de fermes, etc. Et pourquoi pas ouvrir un lieu qui hébergerait ces activités et serait ouvert à tout le monde. De-là naîtra plus tard l’association La Bascule.

A l’initiative de la Commune, une étude d’urbanisme est menée par L’Arban à l’hiver 2013 sur le bourg de Gentioux. Des ateliers ouverts à tous les habitants esquissent quel pourrait être le devenir du bourg tant sur les aspects paysagers que des déplacements et de la localisation des services. Couplés à des entretiens individuels, ces ateliers mettent en avant le besoin d’un lieu de centralité et de convivialté dans le bourg. La vingtaine d’habitants qui y participen régulièrement place même ce projet en tête des priorités.

Ce besoin constaté lors de l’étude d’urbanisme légitime alors une réflexion menée chez une partie des habitants arrivés d’abord sous la forme de collectif ou de colocation ces dix dernières années, et qui commencent à louer des fermes ou acheter des terrains. L’intense circulation entre les villages de cette petite immigration, sans passer par le bourg de Gentioux, amène vite une interrogation : comment ne pas s’enfermer dans un archipel de lieux perdus au bout des routes communales mais faire profiter, et se nourrir, de la vie encore existante mais fragile d’un bourg central, où les services encore présents (poste, épicerie, école) brassent toutes les générations et les origines sociales ?

Tout cela conduit en juillet 2013, à la création de l’association La Bascule et au projet de trouver une maison qui accueillerait ses activités, d’autres à venir et fortifier la vie sociale du bourg.

 

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

La Bascule a bien avancé. Le marché d’hiver et dépôt-vente de produits locaux ont trouvé place dans un petit local à la belle vitrine rouge de la rue principale du bourg. De plus en plus de monde en franchit le seuil et son offre de produits s’accroît. L’association organise d’autre part des événements toute l’année : foires aux artisans, visite de ferme, soirées-repas à thème, ateliers d’échange de savoirs... Ce sont, à chaque fois, de cinquante à deux cent personnes de toute la commune et bien au-delà qui font le déplacement pour y participer.

Mais, faute de local assez grand, La Bascule doit limiter l’ampleur du marché d’hiver et ne peut réaliser son projet de lieu de rencontres et d’activités. Tous les événements ont ainsi lieu dehors ou dans la salle polyvalente (pas toujours adaptée).

 

interieurUne brasserie associative, La Bière en chantier, et une entreprise individuelle de cueillette et transformation de plantes médicinales, Les Filles de la Terre, toutes deux de Gentioux, sont freinées dans leur développement faute de locaux adaptés. Elles n’attendent qu’une opportunité pour s’installer dans le bourg.

Des associations, comme Le Comité des fêtes, nous ont aussi contactés car elles cherchent un endroit où installer classeurs, archives, tenir leurs réunions et stocker du matériel.

Enfin, des personnes à la recherche de bureaux nous ont demandés un espace de travail partagé sur le modèle de ce qui existe à Faux-la-Montagne avec l’association Travailler à Faux (TAF). Ils constatent les limites du travail à domicile et visent des locaux dédiés, bien équipés, dont ils puissent partager les charges tout en profitant de la compagnie et des bonnes idées de chacun.

 

Après un premier montage pour acquérir l’ancienne épicerie Couturas, finalement abandonné au cours d’une campagne municipale tendue, nous nous sommes rapidement remobilisés pour acquérir une grande et belle maison à vendre dans la grande rue. C’est le projet La Renouée.

 

Qu’avez-vous en commun au-delà des problèmes de locaux ?

Nous nous inspirons de ces multiples endroits de la Montagne limousine, bars-restaurants, commerces d’alimentation, salles ou arrières salles d’associations et lieux de fêtes en tout genre, qui sont bien souvent le dernier espace ouvert, en dehors des lieux sous-entretenus par l’État (mairie, école, poste), et où davantage que le café, c’est un certain appétit de rencontres, une soif d’échanges, fussent-ils rugueux, que l’on vient satisfaire. Qu’il est bon, les soirs d’hiver, de trouver lumière et chaleur chez Laliron à Millevaches, au Magasin général à Tarnac, au Bar du monument à Gentioux, à l’Atelier à Royère-de-Vassivière, à Vasi Jeunes à Vidaillat, pour n’en citer que quelques uns.

Nous partageons, avec eux et beaucoup d’habitants, une manière d’habiter la montagne, une manière qui existait avant nous, qui nous inspire et dans laquelle nous nous inscrivons.

Nous sommes ainsi attachés à l’idée de la survie, de la liberté et de l’autonomie de ce territoire. Cela passe, pour nous, par se connaître, discuter, s’organiser ensemble pour avoir de la prise sur ce que nous vivons, sur ce que nous voulons, pour que nos vies, nos relations sociales, nos paysages, nos activités ne dépendent pas de décisions prises par d’autres loin d’ici.

Il s’agit ainsi de travailler à pouvoir satisfaire nos besoins localement pour limiter les transports, avoir un lien avec les personnes qui produisent, soutenir l’installation d’activités qui nous manquent, prendre soin de ceux qui nous entourent, de ce qui fait notre monde. Faire que ces productions et ces services rendus soient de qualité et que la façon de les produire enrichisse notre environnement et la vie sociale. Il s’agit aussi de se donner les moyens de décider et faire ensemble sans attendre toujours quelque chose d’”en haut”.

Par-delà le prétexte d’un marché, d’un café, le lien, les échanges sont ainsi des choses qui nous tiennent à coeur : aller à la rencontre de l’autre, d’où qu’il soit et comment il vit. Une certaine disposition à l’accueil et à la solidarité que porterait encore la Montagne limousine ?

Ainsi, La Renouée sera un lieu ouvert, où chacun pourra s’y retrouver dans la multiplicité des manières d’y entrer, d’y rester un moment, d’y participer : faire son marché, réparer son vélo, se former à l’informatique, réaliser un reportage pour Radio-Vassivière, tenir une permanence du dépôt-vente de produits locaux, organiser une projection, jouer, manger à la cantine des travailleurs le midi, boire un verre...

Bref, mettre toujours plus de distance avec la société industrielle, en construisant des alternatives au monde effrayant qu’elle nous propose, un monde triste et insoutenable, qui condamne l’ensemble au désastre pour la richesse et le pouvoir de quelques uns.

 

Vous êtes dans l’air du temps. La ”démocratie participative”, les ”tiers lieux”, le ”consommer local”, le ”programme d’investissement immobilier” pour accueillir des activités sont tous au sommaire du dernier En Commun, le journal de la nouvelle communauté de commune Creuse-Grand Sud... Cela doit faciliter le montage financier du projet.

Ce n’est pourtant pas le soutien des collectivités locales qui nous étouffe. En attendant, nous avons choisi de commencer seuls avec les habitants qui nous suivent. Nous avons trouvé des appuis dans des structures de l’économie sociale très proche de chez nous : la SCIC L’Arban et le fonds de dotation La Solidaire, toutes deux sises à Faux-la-Montagne. Sous réserve d’être suffisamment recapitalisée pour financer l’opération, L’Arban achètera la maison et nous la remettra en location.

Nous avons donc sollicité nos amis, voisins, relations de travail pour qu’ils prennent des parts sociales dans la SCIC ou fassent des dons à La Solidaire. Nous avons par ce biais récolté 95 000 € au 1er juin. Il faut au moins 100 000 € pour que le projet soit viable. La moitié des donateurs et souscripteurs habitent Gentioux, un autre quart les communes alentour. A côté des principaux intéressés (nous), figurent des adhérents de La Bascule, des amis, de la famille, des habitants concernés par le devenir du bourg, des familles installées à Gentioux depuis plusieurs générations.

 

Quelles sont les prochaines étapes ?

En juin, nous ferons avec L’Arban le bilan de la campagne de récolte de fonds. Si les sommes reçues d’ici-là sont suffisantes, et si le conseil municipal apporte, a minima, son soutien moral ou nous appuie auprès d’autres financeurs, nous achèterons la maison à la rentrée 2015 et commencerons les travaux dans la foulée. Certaines activités pourront s’installer rapidement, d’autres, comme celles de La Bascule, devront sûrement attendre le début de l’année 2016.

 

Pour suivre l’avancée de la Renouée, http://renouee.millevaches.net/  
Par courrier, la Renouée, le bourg, 23 340 Gentioux-Pigerolles.

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