La “contribution“ de la commune de Saint Martin-Château au syndicat du lac de Vassivière passerait de 734 € à 4100 € en 2015, après le prochain vote sur les finances ! La dernière innovation du lac de Vassivière pour résorber l’énorme déficit de fonctionnement, 600 000 € en 2014. Bien que cette somme soit énorme, on aurait pu la concevoir comme un investissement sur le territoire, porteur d’emploi et de développement, or ce n’est pas le cas, loin s’en faut, il suffit de regarder dans les communes aux alentours pour se rendre compte des très faibles retombées.
22 décembre 2014, le président du syndicat réunit les maires des communes adhérentes pour leur présenter le projet d’une nouvelle répartition de l’ensemble des participations. Il s’était déjà attaché l’adhésion de maires de petites communes qui ne peuvent refuser cette proposition du président, ce dernier les ayant si généreusement arrosés au cours des agapes nocturnes au départ de la route du rhum à St Malo… L’objectif de notre monarque, pour éponger son ardoise, serait donc de diminuer de 400 000 € les frais de personnel et de fonctionnement et d’augmenter globalement de 13% les participations de la région, du conseil général de la Creuse et des communes adhérentes, ce qui apporterait un supplément de 200 000 €. Les critères de calcul retenus concernent les différents aménagements (plages, ports, villages de vacances, raccordement au réseau d’assainissement). Pour les communes riveraines. Le critère de la population INSEE est appliqué sur la base de 60 € par habitant pour les communes riveraines et 25 € par habitant pour les autres communes. Ce mode de calcul fait donc augmenter la participation de Saint Martin-Château d’environ 458% ! Plusieurs communes se posent d’ailleurs la question de leur présence au sein du syndicat du lac de Vassivière. En effet, quel intérêt à se trouver dans une structure où le droit à la décision n’existe pas ? Face au pouvoir hégémonique du président (64,5% des voix) qui impose sa volonté, aucun moyen de contrôle possible sur les dérives financières du lac.
10 janvier 2015, le conseil municipal de Saint Martin-Château vote à l’unanimité sa sortie du syndicat le lac de Vassivière.
25 février 2015, le syndicat du lac de Vassivière, après une longue séance d’explications tendues, accède aux demandes de Saint Martin-Château et de Féniers en votant leur sortie du syndicat du lac de Vassivière. Belle démonstration d’échec de développement territorial !
Comme d’autres structures locales nous n’avons eu de cesse de dénoncer les agissements antidémocratiques, seuls quelques individus concentrent tous les pouvoirs au mépris de toute une partie du territoire. Ces élus peuvent continuer à “s’émouvoir“ devant les diverses dictatures de notre planète tout en ayant souvent un comportement analogue vis à vis de leurs semblables ! Une fois de plus cette attitude irresponsable de la gestion de l’argent public contraint ceux qui n’ont pas droit à la parole de payer la note. Cette note est salée ! Et la région, benoîtement, a continué de suivre les moindres désirs du président du lac de Vassivière. Dans n’importe quelle entreprise privée ce monsieur aurait pris la porte avec fracas, licencié pour faute grave ! Le conseil d’administration ou le comité de surveillance de cette entreprise aurait depuis longtemps suspendu cet irresponsable. Sauf en politique ! Puisque je suis un élu, je continue à jouer avec l’argent public. Il est insupportable de subir une telle dictature sans finir par crier bien fort notre mécontentement. Lettres ouvertes, articles dans la presse, recours au tribunal administratif, mise sous tutelle ?...
Il semblerait que ce soit bientôt le cas. G. Vandenbroucke, président de la région, vient de mandater Hugues Lauliac, chargé de missions rattaché au pôle aménagement du territoire, d’une mission d’encadrement très précise :
- appréhender les causes structurelles des difficultés de gestion,
- formuler des propositions prenant en compte cette situation à court terme,
- suivre les indications de la trésorerie de Royère de Vassivière,
- informer régulièrement le président du syndicat de l’avancée des travaux, et convenir avec lui des éventuelles initiatives à prendre rapidement dans l’organisation administrative du syndicat,
- veiller à l’adéquation entre les choix stratégiques du Lac et du PNR,
- prendre les contacts nécessaires auprès des salariés,
- présenter un rapport final avant le 30 juin 2015.
Et le président de la région termine : “N’étant pas salarié du Syndicat mixte du Lac de Vassivière, vous ne pourrez pas assurer les responsabilités juridiques d’un directeur. Toutefois, je compte sur votre présence suffisante auprès des salariés de cet établissement pour mettre en œuvre des initiatives de management visant à déterminer, avec eux, les pistes d‘amélioration du fonctionnement du Syndicat“. Une mise en résidence surveillée pour le président du lac de Vassivière?
Si cela a pour effet de réduire les coûts d’investissements surdimensionnés autant que l’égo du président, cela peut être intéressant, mais je doute de l’efficacité de la mesure. On commencera comme toujours par le plus facile : réduire les charges de personnel et ponctionner de plus belle les membres du syndicat.