Le CH est à l'heure actuelle sur quatre sites : un au Mont composé de l'aile administrative et de plusieurs services : les Soins de suite et réadaptation (SSR) pour les patients sortis d’une hospitalisation mais dont la convalescence nécessite un accompagnement, l’Unité de soins de longue durée pour personne âgées (USLD) et d'un Ehpad. Dans Aubusson il y a aussi un site à Saint-Jean composé d'un Ehpad et du Service de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Le site de la Croix-Blanche est une ancienne clinique privée dont nous avons empêché la fermeture en l’intégrant à l’Hôpital public. On y trouve des urgences, de la radiologie, des consultations, de la médecine et de la chirurgie ambulatoire. Enfin un site à la Courtine qui est un Ehpad moderne. Sa fermeture aurait été un non-sens absolu.
Le CH est un hôpital public financé par l'État, notamment via l’Agence régionale de santé (ARS) dont un des rôles est de planifier l’offre de soins, et le conseil départemental. Mais comme toute structure publique il a aussi une part en auto-financement lié aux activités.
Combien y-a-t-il de salariés et les postes sont-ils pourvus ?
Il y a environ 300 agents, mais il manque beaucoup de personnel notamment au niveau soignant. Il y a plusieurs annonces d'emploi en cours qui restent sans réponse. Nous avons les mêmes problèmes que partout : manque de personnels formés et perte d’attractivité de l’hôpital public à cause des non-revalorisations des salaires et de la dégradation des conditions de travail.
La pétition a été lancée à la suite de la crise ouverte par le refus du conseil départemental de donner son autorisation pour le début des travaux de restructuration. Le conseil départemental avait fait plus ou moins une menace au CH : s'il « ne trouvait pas de solution pérenne pour la Courtine » il ne signerait pas le projet. La suite nous la connaissons : il y a eu une menace de fermeture, oubliant l'aspect humain, les élus n'ont pensé qu'argent et guéguerre politique. Il a fallu que le personnel, et la population se mobilisent à deux reprises le 10 août et le 11 septembre, pour que la non-fermeture soit actée. Mais nous savons très bien que l'épée de Damoclès sera toujours au-dessus de la Courtine tant que la reconstruction du CH ne sera pas lancée réellement. Je rappelle au passage que c'est une structure neuve (10 ans) avec 40 résidents, dont le taux de remplissage est bien au-dessus des moyennes départementales soit environ 80% voire 85% et avec une vingtaine d’agents (moitié titulaires, moitié contractuels).
Beaucoup de bâtiments sont, à ce jour, obsolètes et les conditions de travail des agents sont très difficiles. Et il faut remettre à niveau les normes de sécurité, en particulier à la Croix-Blanche. Quant à St-Jean, logé dans un bâtiment classé au patrimoine, mieux vaut la construction d’un nouveau site.
Plusieurs dizaines de millions d’euros suivant les travaux qui seraient réalisés, ou pas.
Je pense sincèrement qu'il n'y a aucun sacrifice à faire au niveau des bâtiments. Mieux vaut pour les agents et les résidents deux petits Ehpad à taille humaine qu’une grosse structure. Et toute suppression d’activité, outre qu’elle affaiblirait l’offre de soins pour les habitants du territoire, menacerait l’équilibre financier général du CH. Cependant, à mon sens, 150 lits d'Ehpad à Aubusson c'est peut-être trop ambitieux sachant qu'il y a des dizaines de lits actuellement disponibles sur le département de la Creuse depuis la crise Covid et que les deux sites d'Aubusson n'ont pas forcément un bon taux de remplissage. Certes les locaux délabrés ne sont pas en leur faveur, mais je pense que géographiquement c'est compliqué de faire plus, surtout avec la politique affichée qui vise à laisser au maximum les gens à leur domicile, pour leur bien-être mais aussi pour faire des économies.
Salaires, effectifs, conditions de travail… Et puis une pression bureaucratique tatillonne. Il y a de plus en plus de « têtes pensantes » mais de moins en moins de soignants et on nous demande de plus en plus sur le terrain de faire de la qualité, en remplissant des tas et des tas de fiches, dossiers... au détriment du temps passé auprès de nos patients ou résidents et personnellement je trouve cela vraiment déplorable. Le personnel a lancé une pétition avec le soutien de la CGT et de la CFDT du CH pour demander le début de la reconstruction, puisque le projet architectural existe. Mais les deux manifestations ont été un peu précipitées et peu suivies du coup. C’est pour ça que la pétition de l’Union locale CGT est importante et qu’il faut la faire signer dans les entreprises, sur les marchés, dans les commerces des villages, à vos voisins. Il faut faire bouger enfin tous les élus du territoire dans le même sens et obtenir du ministère et du Gouvernement une réaction rapide à la hauteur des enjeux. Ne laissons pas mourir le CH à petits feux !
Vous pouvez vous procurer la pétition à l’adresse suivante :