Les besoins accrus en matériel (notamment en poudre) et en hommes (qui furent les fameux « soldats de l'an II ») amenèrent la Convention à décréter le 22 août 1793 la « levée en masse ».
Chez nous, la conséquence des décisions prises par le Comité de Salut Public, où dominaient les amis de Robespierre, fut la mise en route d'une fabrication de salpêtre. La principale source des poudres à fusil et à canon étant l'Inde anglaise, il fallait trouver une autre solution. Chaque commune reçut donc une réquisition pour recueillir le « sel vengeur », c'est-à-dire le salpêtre. La commune d'Eymoutiers, créée en 1790, fut ainsi mise à contribution. C'est ce que nous explique le texte qui suit. En voici les mots, avant les commentaires. On remarquera l'absence de ponctuation, et la présence d'apostrophes bien que les lettres soient liées et l'orthographe curieuse.
Ceci est relativement clair. Les autorités locales du conseil municipal (appelé alors « conseil général de la commune ») devaient mettre en application la réquisition gouvernementale. Nous apprenons que le citoyen La Bachellerie était devenu propriétaire de l'église paroissiale. C'était une conséquence de la vente des biens du clergé au titre des biens nationaux. La commune souhaitait donc louer l'église pour y entreposer le salpêtre, « l'opération (étant) urgente ». Nous avons le détail du projet, mais nous ne connaissons ni la réponse, ni le résultat. Par contre, un rapport du département à la Convention disait ceci : la population se livrait à ce travail avec enthousiasme (vraiment ?) : « Depuis plus de trois mois, nous n'avons plus de saints de bois, mais des cendres qui nous aident à faire du salpêtre ». L'essentiel, me semble être plutôt une étonnante utilisation de l'église, étonnante même pour un non-croyant. Autre curiosité : la date. Après, vinrent de nouveaux bouleversements à tous les niveaux, mais la guerre, elle, continuait.
Nous savons qu'il y eut bien durant la période « montagnarde » de la Convention, un autre culte : celui de la Raison. Il s'agissait d'y célébrer « les Préjugés désormais vaincus ». Seize communes installèrent ce culte en Haute-Vienne, dont Eymoutiers. Nous avons de cela une trace assez crédible quand l'historien Louis Pérouas écrit : « À Eymoutiers, les hommes y manifestaient plus d'assiduité [au nouveau culte]», à tel point que la Société Populaire dut interdire aux aubergistes de vendre à boire ces jours-là, « ci-devant dimanches ».
La Creuse a depuis juillet 2024 un député d'extrême-droite dont le parcours montre une cohérence politique clairement marquée vers le brun... C'est ce que montre le portrait de Bartolomé Lenoir que nous publions ici. Mais, au-delà du bonhomme, c'est la politique qu'il défend qui, contrairement à ce qu'il tente de faire croire, représente un véritable danger pour le département avec un programme social et économique qu'on peut qualifier de carrément « anti-Creuse ».
Pour dissimuler la catastrophe que serait pour le département l'application du programme de son parti, l'Union des droites pour la République (UDR) d'Éric Ciotti, Bartolomé Lenoir utilise un subterfuge dont usent tous les extrémistes de droite : lancer des fake news et attiser la peur. Vendredi 18 octobre 2024, sur France 3, il annonçait « une initiative forte contre l'extrême gauche en Creuse » affirmant qu’il y avait « dans le sud du département des comportements tout à fait inacceptables. » « Je ne veux pas que la Creuse devienne une ZAD » disait-il, au même niveau intellectuel que Trump et ses immigrés qui « mangent des chats. » Lui-même riche angevin, très parisien et peu creusois, Lenoir sortait « je ne veux pas que des gens qui ne sont pas creusois nous imposent leur culture ». Et de questionner le ministre de l'Intérieur, le 12 novembre, sur la pseudo- «Zad » du Chammet sur la commune de Faux-la-Montagne qui serait, selon lui, la base d'une centaine d'activistes d'ultra-gauche. Dans une pétition lancée quelques jours plus tôt il cumulait mensonges et amalgames pour faire croire que le vrai problème des Creusois résidait dans un site tranquillement habité par quelques personnes où des activités tout ce qu'il y a de plus pacifiques se déroulent depuis un peu plus de cinq ans... Devant de telles élucubrations la mairie de Faux-la-Montagne a du reste porté plainte1, pour « propos mensongers pouvant provoquer des troubles à l'ordre public ». Un comble pour le jeune loup ciottiste qui ne jure que par l'ordre !
Les réactions ne se sont heureusement pas fait attendre et même le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, lui a expliqué que ce qu'il décrivait n'était pas une Zad (il est vrai que le ministre est connaisseur puisqu'il est élu du département où se trouve Notre-Dame-des-Landes...). Nous en publions quelques-unes dont la lettre qu'un certain nombre de maires de Creuse, solidaires de la maire de Faux-la-Montagne, ont rendue publique début décembre.
1 On peut lire ici l'argumentation de la plainte déposée par la maire de Faux : https://urls.fr/9I1yxQ
Lire le dossier : Lenoir est le brun
Si vous êtes un homme peu porté sur le développement personnel, il y a peu de chance qu’on vous ait proposé d’intégrer un mandala d’abondance. Mais si vous êtes une femme sensible à la spiritualité et aux médecines non conventionnelles, vous avez probablement déjà été approchée par une amie pour intégrer l’un de ces groupes. Tantôt appelés Tisseuses de rêves, Alchimistes ou encore Jacateque, ils se présentent comme des cercles de dons, permettant à leurs membres de réunir l’argent nécessaire pour « réaliser leur rêve ». Tentant ?