Nous sommes un collectif de personnes composé d’agriculteurs et agricultrices, de futurs.es installé.e.s et de personnes sensibilisées à la question de l’accès au foncier agricole. Les prix exorbitants des terres empêchent de nombreuses personnes de mener à bien leurs projets d’installation agricole au vu des emprunts nécessaires. En plus, si le projet ne rentre pas dans les clous technico-administrativo-économiques exigés aujourd’hui, l’installation devient impossible.
Nous avons profité de l’expérience des GFAM du Béarn et du Pays Basque et nous sommes inspirés de leur idée de mutualisation pour “La Tontinette“. En 2017, notre groupe met sur pied le GFAM “La Tontinette“. Les statuts de cette structure assurent que les terres qu’elle acquiert sont exclusivement à usage agricole, qu'elles resteront la propriété du GFAM et ne seront pas revendues à d’autres fins. Ses terres sont louées par bail à ferme (9 ans reconductibles) ce qui garantit une installation pérenne pour les futur.e.s agricultrices et agriculteurs.
À l’instar de Terres de Liens, “La Tontinette“ est un outil pour faciliter l’accès au foncier agricole et pour le préserver. Notre organisation locale favorise une gestion directe par les associé.e.s du GFAM et les locatrices et locataires des terres. Les réunions sont ouvertes à tou.te.s et les décisions sont prises ensemble sur la base d’une personne une voix et non en fonction du nombre de parts acquises. De plus, nous nous spécifions dans notre refus de soumettre les futur.e.s installé.e.s à une évaluation quelle qu’elle soit : ni étude préalable de dossier, ni contrôle ultérieur de pratique, plutôt une relation de confiance et l’adhésion à la charte qui nous réunit. Nous privilégions les échanges, les discussions et les partages d’expériences pour relier dans une dynamique collective les usagère.er.s des terres et les associé.e.s.
“La Tontinette“ ne se positionne pas comme un simple propriétaire mais comme une ressource de solidarité et d’entraide, à l’image d’un récent chantier collectif pour la construction d’une petite bergerie. Cet outil fonctionne et de nouveaux projets d’installation peuvent se concrétiser si de nouvelles personnes s’associent au GFAM en prenant des parts (de 1 à 40 parts par personne, 50 € la part) et/ou en participant à la dynamique collective autour des installations.
Aujourd’hui, une soixantaine d’associé.e.s ont permis l’installation d’une maraîchère sur la commune du Fossat et de deux éleveuses sur la commune de Madière (voir leurs témoignages en encadré). Nous aimerions inspirer et appuyer d'autres projets afin que se multiplient des structures de mutualisation, pour la reprise de foncier agricole ou pour d’autres activités, ici et ailleurs. Nous avons envie de continuer cette histoire, nous devons la continuer pour sortir plus de terre de la spéculation, pour permettre à de nouveaux projets d’éclore.