Salut Stéphane !

Si au cours des dix - quinze dernières années vous avez un tant soit peu tâté de la vie associative sur le plateau, vous le connaissiez forcément. Du MRJC aux Plateaux Limousins au Villard et à Solidarité Millevaches, de De fil en réseaux à IPNS dont il fut un des fondateurs, Stéphane Lamontagne était de ces “meneurs“ qu’aucun obstacle ne semble effrayer. Il y a deux ans il partait avec Leïla, sa compagne, tenter une nouvelle aventure : s’installer comme agriculteur sur l’Île de Miquelon - 500 habitants perdus dans l’Atlantique Nord. Là-bas, ils avaient donné naissance à leur petite Amel. Et puis voilà que brusquement tout s’est arrêté. Un accident à la con sur un tracto-pelle en drainant les champs d’un copain... A 6000 kilomètres de là, le 24 mai, tous ses amis du plateau, désemparés et chamboulés, apprenaient qu’ils ne le verraient plus. Impossible pour IPNS de ne pas lui adresser ici un grand salut, fraternel et douloureux.

“Dis voir, Mich, comment tu le cuis le brochet ?“ Il voulait apprendre à pêcher le brochet, alors un matin, j’ai emmené Stéphane à Vassivière, au ponton d’Auphelle.

Il a pris son premier brochet, pas bien gros, 55-56 cm, et il est reparti tout de suite à Villepragoux pour le cuisiner !

Aprés 30 ans de vie associative et syndicale, je n’avais pas envie de me rebrancher dans les mêmes galères, mais il m’a entraîné au Villard, “tu verras, c’est rien juste un petit coup de main“.... Pour IPNS, c’est pareil, “Viens nous donner un coup de main...“ De coup de main en coup de main, de cochonailles en cochonailles, la vie était belle. Un petit coup de pêche pour les enfants du CEL de Royère, du jus de pomme à Vasijeunes...

Il m’a foutu le feu dans ma retraite que je voulais peinarde !

Faire le cochon ensemble, c’était pas une mince affaire ! La corde n’était pas adaptée au palan, le palan ne marchait plus, ses deux cons de chiens ont bouffé le boudin qui était à refroidir... N’empêche, 2 cochons dans la foulée, un de 140 et un de 150 kg, c’était un peu la galère. Quand on lui a donné Peggy, elle ne faisait que 40 kg, et quand Stéphane l’a refilé à Jérôme, elle avoisinait déjà les 250 kg.

Le bois avec les gosses de l’aide sociale, en dessous de Masgrangeas, pour finir chez le toubib, car il m’avait éclaté 2 doigts en poussant une bille de chêne...

Je n’ai que des souvenirs de poilades avec lui ! mais, merde que des souvenirs.