Depuis juin 2009, la Communauté de communes du Plateau de Gentioux porte l’étude de faisabilité d’une société coopérative d’intérêt collectif “Bois énergie“.
Cette future structure assurera l’approvisionnement en plaquettes forestières et plaquettes de scieries de deux réseaux de chaleur en cours d’élaboration dans les bourgs de Gentioux et Royère de Vassivière, soit 1800 tonnes de combustible sec.
Cette étude fait suite à un premier travail réalisé en 2007, par le PNR de Millevaches en Limousin, sur la nécessité de fédérer des acteurs aux intérêts parfois divergents, et notamment, de proposer une réflexion collective sur les aspects quantitatifs, mais surtout, qualitatifs, subjacents aux problématiques énergétiques.
Si le diagnostic sur l’utilisation de la biomasse bois pour une production de chaleur est polémique (caution d’une forêt industrielle, impacts réels sur le bilan carbone...), un constat est quant à lui évident, le plateau dispose d’une ressource importante.
Beaucoup de collectivités réfléchissent à l’opportunité du bois énergie pour chauffer leurs bâtiments, qu’elles soient dans une démarche de réflexion environnementale prospective, ou non. Plusieurs facteurs peuvent cependant freiner ces dernières ; Les coûts d‘investissements initiaux, la qualité, la régularité et les relations commerciales à entretenir avec des fournisseurs de bois déchiqueté encore peu soumis à la concurrence.
Le statut “SCIC“ permet de résoudre ce problème en associant, en son sein, des clients, des prestataires et des “observateurs“. L’enjeu est donc majeur sur ce projet, qui propose de créer un espace de coorientation d’un secteur novateur d’une filière forestière, globale, assez coercitive.
Concrètement, la société aura à gérer des plateformes calibrées selon les besoins précis de clients/sociétaires, notamment de collectivités, souhaitant intégrer la dynamique. Ces espaces comprendront une aire viabilisée pour le stockage de bois bruts et un bâtiment permettant le stockage et le séchage de la matière.
La SCIC qui est avant tout une coopérative se doit d’intégrer et de faire travailler un maximum d’acteurs : coopératives forestières, ONF ou scieries, pour la fourniture, mais aussi déchiqueteurs et opérateurs de transports, en prestataires de service.
L’aire d’action des plateformes sera aussi limitée, que cela soit au niveau de la distribution des plaquettes ou de l’intégration progressive des acteurs économiques opérant sur celle-ci. La rentabilité à court terme et le développement exponentiel de la structure n’est pas de mise.
Sont en train d’être étudiés les aspects financiers prévisionnels du projet. Un lieu, près de Lachaud (Commune de Gentioux), pourrait faire l’objet d’un “Atelier relais“, bâtiment créé et loué par la Communauté de communes du Plateau de Gentioux à la SCIC. La structure pourrait être opérationnelle dès la fin de l’année.
Jérémy Veyret