Urbanisme : le grand pari des luttes locales
“Faire reconnaître le droit à la ville pour tous, c’est en finir avec la machinerie du sparadrap. L’action efficace, ce serait un appel à une refondation de la ville, c’est-à-dire sortir le foncier du jeu de la spéculation.“ L’urbaniste et sociologue Hacène Belmessous propose une réflexion stimulante sur la question de qui décide des grandes orientations d’aménagement du territoire. Il s’appuie sur l’étude détaillée de l’expérience de la Ferme du Bonheur et du Champ de la Garde (l’occupation illégale d’une friche dans le périmètre de la Défense, à Nanterre, où des jardins grignotent le bitume) en la confrontant avec celles de Notre-Dame des Landes ou du Larzac.
Aux yeux de nombre de militants actuels, le Larzac fait l’histoire et sert l’histoire par l’émulation qu’il continue de produire dans l’imaginaire collectif. Cet imaginaire d’une vie sociale sans contradiction au Champ de la Garde a cependant de quoi étonner. Ce projet se construit (…) sans leader (…), ni porte-parole, ni discours dominant, à l’écart des luttes agro-sociétales qui ont cours aujourd’hui dans divers endroits du pays : contre le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes, contre le projet de ferme industrielle sur le plateau de Millevaches, contre le projet de barrage de Sivens, etc. Il ne s’agit pas de leur point de vue d’opposer à l’arbitraire d’État une “autre“ vision du monde, mais d’infléchir à la marge le déterminisme capitaliste.
Hacène Belmessous, Le Grand Paris du séparatisme social, Post-éditions, pages 62-63.
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