Né durant la période de confinement (« on ne pouvait alors jouer que dans la rue »), le collectif est rapidement passé de quelques copains musiciens, au nombre de 7 lors du premier concert donné dans le Jura, à plus de 150 aujourd’hui, issus de toute la France. Répartis sur le territoire de l’hexagone, ils forment des groupes qui effectuent des tournées à 25, à 50, voire à 20 entre femmes, sans ou avec les enfants… La musique est leur vie, et le bonheur avec lequel ils la vivent est communicatif.
Un séjour dû à un contact qui a accueilli une cinquantaine d’entre eux en résidence. Ils étaient aussi désireux de rencontrer « d’autres collectifs, des fermes engagées, des gens super, avec lesquels on partage des valeurs communes. C’est alors une richesse folle. » Cependant, si talentueux soient leurs musiciens professionnels, si doués soient-ils pour faciliter l’accueil de jeunes dans leur groupe le temps d’une tournée, voire plus, il n’en reste pas moins difficile de vivre au quotidien pour les artistes. « Mais grâce au chapeau, utile pour la récupération d’espèces comme de denrées alimentaires notamment sur les marchés où nous aimons jouer, et à l’accueil des collectivités locales comme des particuliers, qui mettent à notre disposition des bâtiments ou des granges, on peut se nourrir et s’abriter sous nos tentes ou dans divers locaux. » Quant aux déplacements, ils s’effectuent… à vélo pour bon nombre d’entre eux, sachant que l’imposant matériel instrumentiste est transporté par des véhicules. « C’est un bon équilibre entre le sport et la musique ! »
Autre particularité de leur passage sur le territoire corrézien (avec quelques incursions en Creuse), son aspect très pédagogique : « Il a été formaté pour pouvoir incorporer tous les niveaux dans le savoir-faire vocal et instrumental lors des concerts. On s’adapte en permanence au gré des arrivées et des départs. Certains exercent une activité autre et viennent nous rejoindre durant leurs vacances… » Alors, entre les spectacles programmés, les répétitions se succèdent pour apprendre ou parfaire les partitions et les chansons. Marie, une jeune clarinettiste de 22 ans, confirme : « Ils nous laissent même faire des couacs, et c’est trop bien… La première fois que je les ai vus, je me suis surprise à sourire, et depuis, je n’arrête plus ! »Le répertoire est composé ou recomposé par les Oiseaux pour en faire « des chants beaux et des chants d’amour, parfois un peu… provocants ». Tels Le cri de la carotte, Les clochards célestes, L’enterrement du Directeur, La Non-Demande en mariage… Si Brassens et Brel sont chers au cœur de la troupe, la douce poésie de la mélodie A la claire fontaine souligne quant à elle la belle sensibilité, tant enfantine que féminine, des Oiseaux de Trottoir.