Koumba : Je m’appelle Koumba, j’ai 35 ans, je suis taureau. J’étais partie pour être infirmière dans ma vie. Mais après 5 ans en tant qu’aide soignante, j’étais fatiguée de ce métier et j’ai arrêté. Il y a 8 ans, j’ai décidé de partir au Canada et je me suis lancé dans la cuisine. Cuisiner ça a toujours été une passion pour moi mais je n’aurais jamais cru que ça deviendrait mon métier. J’ai bossé dans des petits restos, ça m’a plu et j’ai fini par passer un BEP pâtisserie au Québec. De fil en aiguille je me suis retrouvée cheffe de cuisine dans une crêperie bretonne dans le grand nord canadien. Forte de cette expérience je m’étais dis « tiens je me lancerais bien dans une ouverture d’établissement en France ». J’’ai rendu visite à ma cousine en Creuse il y a un an déjà et je m’étais dit que je pourrais peut-être me lancer dans cette région. Bobi : Je m’appelle Bobi j’ai 28 ans, je suis vierge ascendant sagittaire. Comme tu peux voir on est toutes les deux d’un signe de terre donc on a les pieds sur terre ! Moi mon parcours est plus orienté vers les métiers du cinéma et de l’audiovisuel à la base. J’ai passé 5 ans à Paris où j’ai fait de la communication dans le cinéma. Après avoir travaillé dans ce domaine j’en avais un peu marre, et il y a un an, je suis venue sur le Plateau. Je suis arrivée en rencontrant le collectif du CAC 23 (cantine autogérée de Creuse), et j’ai vachement accroché avec la dynamique du Plateau. Ma cousine est venue me rendre visite en Creuse une première fois et elle a adoré. Quand elle est revenue, je lui ai montré l’appel à projet de la mairie de Saint-Martin Château et de là on s’est dit : on y va ! Au départ je pensais simplement l’aider sur le montage du projet et finalement on s’est dit qu’on ferait ça toute les deux. J’ai souvent été serveuse dans des restos ou en bar avant de bosser dans le cinéma et j’ai beaucoup aimé ce métier.
K : Je crois que ce qui m’a donné envie c’était de changer de cadre. On trouvait ça superbe que l’auberge appartienne à la mairie. Quand on a visité le lieu on y a vu un potentiel incroyable. On sait que ce sera du boulot mais on est super excitées de s’y mettre !B : Moi j’étais déjà allée dans cette auberge que j’avais perçue très agréable, et je trouve que Saint-Martin Château c’est le plus beau village du Plateau (rires). Aussi, on nous avait dit qu’à Saint-Martin la mairie était engagée, et qu’elle travaillait à établir un lien fort avec les habitant.es. Ça nous a donné d’autant plus envie de répondre à l’appel à projet. Et finalement, ça m’a rappelé des souvenirs, il y a longtemps, quand on était ados, avec Kumba, on s’était dit un jour pendant un trajet en voiture, « un jour, toutes les deux, on ouvrira un resto ».
K : On a été super bien accueillies, c’était très chaleureux. Vendredi 31 mai 2024, l’association Aux berges de Saint-Martin a organisé un pot d’accueil, et il y a eu du monde qui est passé. Les gens sont heureux que l’auberge rouvre, c’est important pour la vie du village. Alors maintenant on sait qu’on est attendues. B : L’équipe municipale et l’association Aux berges de Saint-Martin se tiennent vraiment à disposition pour nous aider ! Par exemple, elle organise un chantier participatif avec nous pour nettoyer l’auberge et la remettre en état ! C’est aussi par des habitant.es de Saint-Martin que l’on a été mises en relations avec d’autres organismes du Plateau comme La Solidaire, qui soutient les initiatives locales.
Vous avez décidé de monter une Scop (Société coopérative de production) pour la reprise de l’auberge, il semble que c’est important pour vous. K : Effectivement, il a fallu à un moment donné se pencher sur les statuts. Moi j’avais déjà travaillé dans un resto en Scop et c’était vraiment différent. On se réunissait régulièrement pour se dire ce qui n’allait pas, ce qui se passait bien, et tu étais entendu. Il n’y avait pas de patron désigné, bien sûr il y avait un responsable de cuisine, de salle, etc. mais c’était une personne élue par les membres de la Scop. B : En créant une Scop on espère que le lieu pourra être pérenne. Personne ne peut repartir avec le capital. Un jour quelqu’un d’autre pourrait reprendre, ou intégrer la Scop, et cette personne aurait le même statut que nous. Si on s’en va, le statut continue d’exister. C’est un statut qui nous permet de travailler avec nos valeurs.
K : Pour cet été, on va commencer avec une offre type tapas, avec des assiettes de charcuterie, des planches apéros, des proposition végétariennes, il y en aura toujours ! On aura aussi commencé le coté salon de thé et pâtisserie. Ce sera possible de venir manger sur le pouce à tout moment.On va développer le côté restaurant à table dans un second temps, pour l’automne. Pendant l’été on fera certainement quelques soirées « test ». L’inspiration de notre cuisine est basée aussi sur nos origines, sénégalaise et algérienne, mais aussi nos différentes expériences. Moi j’aime beaucoup la cuisine asiatique par exemple, et j’ai aussi travaillé dans un resto italien. Donc ce sera varié !B : On essaye au maximum de travailler avec des producteurs locaux et de saison, avec les œufs de Nina, la boucherie Rimareix à Aubusson qui a sa propre ferme, avec la Ferme de Lachaud, avec une association qui produit du tofu sur le Plateau, l’Attrape miel à Saint-Martin etc. En légumes on continue de prospecter, et ce sera aussi du local. En tout cas l’idée c’est de pouvoir venir à l’auberge, pouvoir boire un coup mais aussi trouver des boissons sans alcool et pas chères. On aimerait aussi que les gens puissent manger bien pour pas grand-chose.
B : dans un premier temps il y a l’association Aux berges de Saint Martin qui va proposer une programmation pour l’été, notamment des animations et des concerts. Pendant l’année on organisera des soirées repas à thème, des bingos, des projections, des folles soirées dansantes, des rencontres, des moments d’échanges et d’ateliers. Il y aura le camion Pizza Pop qui viendra tous les mardis, on fera buvette et musique ces soirs là. On imagine aussi une fois par mois mettre à disposition notre cuisine pour soutenir des cantines solidaires. On veut que ce lieu puisse être utilisé et pris en main par des collectifs, associations et habitant.es du coin. Nous sommes ouvertes à plein de propositions, n’hésitez pas à nous écrireK : Plus tard, on a aussi l’idée de mettre en route un service de portage de repas pour les personnes âgées sur la commune et aux alentours. Tout ça reste à construire.
K : La date d’ouverture n’est pas encore posée, mais on espère que ce sera courant juillet ! En tout cas, on a hâte de prendre en main les lieux et de commencer cette aventure.