Parmi elles, Sources et rivières du Limousin, Corrèze environnement et Canopée Forêts vivantes avaient saisi la justice au regard d’irrégularités constatées sur le chantier, concernant en particulier le franchissement non protégé d’un ruisseau. Notre mobilisation tenace a porté ses fruits puisque nous avons réussi à empêcher la poursuite de la coupe et les travaux semblent aujourd’hui tout à fait abandonnés. La justice nous a depuis donné raison : par Maître Yann Fauconnier l’avocat représentant les associations plaignantes, nous avons appris la condamnation des responsables de la coupe. Des amendes ont ainsi été prononcées contre le propriétaire du terrain le GFA Cloup (500 euros), l’exploitant Argil (5000 euros) et la SARL Ausset et fils ayant effectué la rampe de débardage (3000 euros). Fortes de ce verdict les associations de défense de l’environnement vont pouvoir poursuivre leurs actions en justice pour d’autres infractions caractérisées au code de l’environnement et au code forestier.Tout au long de cette affaire nous avons été confrontés à l’opacité qui règne dans le milieu forestier, chez les propriétaires, gestionnaires et exploitants agissant sous le couvert du secret des affaires. Mais les choses sont en train de changer : le PNR de Millevaches s’étant à son tour saisi du dossier, a demandé l’accès au Plan Simple de Gestion concernant les parcelles du Bois du chat. Ce document lui ayant été refusé par le Centre Régional de la propriété Forestière, il a saisi la Commission d’Accès aux Documents Administratifs qui après étude, a fait savoir qu’elle souhaitait « faire évoluer sa doctrine » et rendre public l’accès au volet environnemental des plans de gestion (voir IPNS n°86). Ceci constitue également une victoire et une avancée significative vers la reconnaissance des forêts comme bien commun.
Nous continuons de lutter pour la préservation des forêts aux côtés de nombreuses associations environnementalistes et du Syndicat de la Montagne limousine. Une lutte absolument indispensable aujourd’hui puisque ces forêts sont menacées par deux projets dévastateurs : d’un côté à Guéret en Creuse l’industriel Biosyl entend réduire en granulés les forêts de feuillus, d’un autre côté, à Égletons en Corrèze, c’est Piveteau bois qui prétend à la mainmise sur les boisements limousins. Le système d’exploitation forestière basé sur les monocultures et les coupes rases est à bout de souffle et nous continuerons de nous organiser et de lutter pour enfin mettre un terme à ces pratiques.