Journal IPNS Journal IPNS
  • Présentation
  • Les numéros
  • Les articles
  • Abonnement
  • Chroniques
  • Lectures
  • Dossiers
    • 80 ans après la guerre d’Espagne
    • Autour des centres d’accueil pour demandeurs d’asile
    • Bonjour la nuit
    • Comment ré-habiter les centres bourgs ?
    • Communauté de communes
    • Elections municipales 2008
    • Elections municipales 2014
    • Entreprendre collectivement
    • État de l’eau sur le plateau
    • Exilés, solidarités sur un plateau et au-delà
    • Fin programmée des feuillus sur le plateau
    • Il court, il court, le circuit court
    • Innovation sociale ou précarisation des conditions de travail
    • La forêt
    • La montagne Limousine, une forêt habitée ?
    • L'énergie du plateau : l'hydro-électricité
    • L'éducation en question
    • Lenoir est le brun
    • Les municipales
    • Les sections, nos propriétés collectives ignorées
    • Lettre ouverte à la préfète de la Creuse
    • Limousin rebelle
    • Logement
    • Loup y-es tu ?
    • L'usine de la discorde
    • Millevaches, territoire en mouvement
    • Mobilité, se déplacer autrement
    • Notre forêt pour demain n°1
    • Notre forêt pour demain n°2
    • Pauvreté et solidarité rurales
    • Porcherie
    • PNR : cris et chuchotements...
    • PNR de Millevaches en Limousin : Vous avez dit contrat ?
    • Produire local, une nécessité
    • Quand le plateau donne des boutons à Limoges
    • Quel pouvoir des habitants sur leur environnement ?
    • Réforme territoriale
    • Résidences secondaires
    • Uranium : un limousin très enrichi
    • Usines à viande, à tomates, à pellets : mêmes lubies, mêmes impasses !
    • Vassivière, vers un despotisme territorial

Grugés avec la Poste !

Réduire Augmenter Taille de la police
Bouton imprimer
Date
jeudi 1 septembre 2022 14:19
Numéro de journal
80
Auteur(s)
Ygor
Visite(s)
1067 visite(s)

C’est une annonce qui a failli passer complètement inaperçue au beau milieu de la torpeur de l’été : l’air de rien, La Poste a proclamé le 14 juillet dernier la mort du timbre postal.

 

blaireau tapez1 1A partir du 1er janvier 2023 et dans un premier temps d’abord, celle du timbre gris (dit aussi Ecopli, c’est le moins cher de tous les timbres) qui va disparaître définitivement, puis celle du timbre rouge, qui va laisser la place à une « e-lettre rouge ». Son principe : le client (pardon, l’usager) devra transmettre un fichier informatique de trois pages maximum sur le site laposte.fr ou dans un bureau de poste. Le document sera ensuite imprimé dans le bureau de poste le plus proche de son/sa correspondant-e, mis sous enveloppe et distribué le lendemain dans sa boîte aux lettres. Ceci bien évidemment « en toute confidentialité » nous assure-t-on… En plus des gros problèmes en termes de vie privée qu’il pose, ce service coûtera en outre un peu plus cher que le timbre rouge actuel (1,49 euros au lieu de 1,43 euros). 

Et quant au pauvre timbre vert, s’il parvient à échapper à l’exécution sommaire, ses jours sont d’ores et déjà comptés… A partir de l’an prochain il sera possible de l’acheter sur Internet en version dématérialisée, sous la forme d’un code alphanumérique de 8 chiffres à recopier directement sur l’enveloppe. Pas d’augmentation de prix dans son cas, mais une petite entourloupe à la place : la lettre verte sera désormais distribuée en trois jours au lieu de deux pour le même tarif !

 

Taylorisation à l’extrême

Et en matière d’entourloupes, on peut dire que La Poste y connaît un rayon. Entamée il y a une douzaine d’années suite à sa transformation en société anonyme, la rationalisation informatisée des tournées a poussé à l’extrême les cadences de travail (sans augmentation de salaire, bien évidemment) et provoqué moult arrêts maladie et suicides parmi ses employé-e-s 1. Les discussions autrefois informelles avec le facteur ou la factrice autour d’un café ont été rendues impossibles et, pire que cela, elles sont dorénavant monétisées par l’entreprise : l’offre de services « La visite du facteur » propose pour la modique somme de 19,90 euros par mois que le facteur ou la factrice assure une fois par semaine « un échange convivial et bienveillant » à votre parent âgé et vous envoie ensuite un compte-rendu de visite sur l’application dédiée pour smartphone… Affligeant.

 

Des sans-papiers pour trier les colis

Mieux encore, il y a quelques mois on apprenait que le groupe faisait travailler sous de faux noms, via la société d’intérim Derichebourg, de nombreux travailleurs sans-papiers pour trier les colis dans ses entrepôts. Horaires impossibles, charges de plus en plus lourdes, heures supplémentaires non payées : qu’elle est belle l’« entreprise de proximité humaine et territoriale (...), engagée pour le bien commun » 2 ! Fin 2021, plusieurs dizaines de sans-papiers ont entamé une grève devant l’entrepôt Chronopost d’Alfortville et l’entrepôt DPD du Coudray-Montceaux pour réclamer leur régularisation. Aujourd’hui, après plus de 10 mois de conflit, le PDG Philippe Wahl refuse toujours toute négociation avec les grévistes… Et il a raison de ne pas céder : pour pouvoir continuer à verser des dividendes records (724 millions d’euros cette année 3) à ses deux actionnaires que sont la Caisse des Dépôts et l’État français, le groupe La Poste doit bel et bien poursuivre sur sa lancée et gruger sans vergogne ses clients (pardon, ses usagers), ses salarié-e-s et ses sous-traitants.

 

Ygor

1 Lire à ce sujet l’ouvrage de Nicolas Jounin « Le caché de la Poste. Enquête sur l’organisation du travail des facteurs », Paris, Editions la Découverte, 2021
2 https://www.lapostegroupe.com/fr/notre-raison-d-etre
3 Cyprien Boganda « Quand la Poste gave ses actionnaires », article paru sur humanite.fr le 12 août 2022

 

  • Thème
    La Poste
  • condition de travail | taylorisation | sans papiers | timbre | La Poste
  • Brève n°80 - 09/2022
  • De nouveaux grands projets à Vassivière
  • Méthanisation : « Un peu de vrai, beaucoup de faux »
  • Vigiefeuillus, S’organiser pour défendre les forêts de feuillus
  • Les bonnes et mauvaises raisons
  • Peste ou choléra ? À propos de la lutte contre l’éolien industriel
  • Moreau, fin et suites
  • 2026, la fin de la gestion communale de l’eau potable ?
  • Parler souffrance psy sans avoir à rester assis.e.s !
  • La Baraque, un lieu à vivre
  • Fossile futur, c’est aujourd’hui !
  • Nos voisines, les araignées
  • Quante las rabas siran gialadas, los montanhiers crebaran d’afam !
  • La culture du chanvre en Limousin
  • Henri du Puytison, curé paysan du Plateau (1926-2022)
  • Alexis Gritchenko
  • Grugés avec la Poste !
  • Changement de plateau pour la mobilité à vélo
  • Chroniques d'exils : Pushback
  • Abécédaire du cyclisme limousin : V comme Vivier
  • IPNS a 20 ans
  • Accueil
  • Lettre d'information
  • Contact
  • Liens sur la région
  • Glossaire
  • Blaireaux

IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
Journal d'information et de débat du plateau de Millevaches - Publication papier trimestrielle.

Accompagnement et hébergement : association info Limousin

Bootstrap is a front-end framework of Twitter, Inc. Code licensed under MIT License. Font Awesome font licensed under SIL OFL 1.1.