Dans ce mail, il lui est indiqué que son spectacle ne pourra pas être joué :
« A l'heure du débat en cours autour de l'implantation de l'entreprise Biosyl sur le territoire, nous ne souhaitons pas prendre parti dans un débat sur ce sujet, alors même que Madame la Préfète de la Creuse instruit le projet et qu'il est essentiel qu'elle puisse le faire en toutes neutralité et sérénité. »
La Quincaillerie étant un service de la Communauté d'Agglomération du Grand Guéret, notre volonté est de rester impartiaux. Le Tiers-Lieux doit demeurer un espace neutre, propice à la discussion objective et équilibrée. »
Ainsi donc, un spectacle sur la forêt qui, initialement n'évoque même pas le projet de l'entreprise Biosyl (mais qui risque désormais d'en dire au moins quelques mots !), se trouve interdit de salle au nom de la neutralité ! Le comique de l'affaire est que la préfète de la Creuse, plutôt que d'instruire ce projet « en toutes neutralité et sérénité » a décidé de le valider unilatéralement et sans enquête publique préalable. En considérant que la future usine ne met pas en péril la forêt creusoise, elle donne son feu vert à Biosyl. Le projet est donc déjà instruit, si ce n'est dans la « neutralité et la sérénité », au moins dans la rapidité et la partialité. Circulez il n'y a rien à discuter !
Étonnant qu'un événement sur un sujet aussi large (la forêt) soit empêché à cause d'un projet industriel, comme si toute évocation, même lointaine, de l'objet de l'usine Biosyl était désormais interdite ! Étonnant que la programmation culturelle d'une association soit contrôlée ou gérée par le pouvoir politique ! Étonnant qu'un tiers-lieu qui se veut ouvert et collaboratif ne puisse pas être le lieu d'échanges contradictoires et de débat démocratique ! Étonnant ? Vraiment ?
Michel Lulek