J‘habite à Faux la montagne et suis élu de cette commune. Les propos de Monsieur Moreau m’ont choqué venant d’un homme politique qui se définit comme modéré. Je m’adresse à vous, Monsieur Moreau, en tant qu’élu locad’un territoire que vous stigmatisez régulièrement, suggérant on ne sait quelle cascade d’irrégularités et de complicité dans la manière dont nous gérons nos communes Vous nous avez encore récemment accusé de laisser une urbanisation illégale et rampante sévir sur nos communes, en rajoutant qu’ « il fallait mettre de l’ordre dans tout ça assez rapidement ». Nous avons ici comme ailleurs quelques habitant-es qui essayent de déroger au code de l’urbanisme et nous essayons autant que possible de le faire respecter. Les extensions de maisons autant que l’installation de bâtiments non déclarés ne datent pas d’hier sur nos territoires (tout comme partout en France d’ailleurs) et très certainement sur votre territoire. Ces situations, très rares au demeurant, ne relèvent pas d’une catégorie particulière de citoyens comme vous le laissez entendre, mais beaucoup plus de « natifs historiques » que des nouveaux arrivants généralement plus respectueux des règlements d’urbanisme ! À l’occasion des incidents qui ont émaillé l’En’duo vous montez encore la barre d’un cran en accusant les élus du Plateau de complicité avec les personnes qui ont réalisé les dégradations du fléchage dont l’action a été globalement condamnée. À part votre hostilité, évidemment politique, à notre égard, qu’est-ce qui vous permet ce genre d’affirmation calomnieuse ?
Que connaissez vous des pratiques de ces territoires que vous livrez à la vindicte publique ?
Que connaissez vous des initiatives qui s’y développent, des nouvelles manières de vivre qui s’y inventent, des débats et des réflexions qui s’y développent ?
Croyez vous que ce soit par hasard que nos villages ont des taux de progression de leur population et de leur activité économique aussi importants, contrairement à ce que l’on constate dans d’autres parties de la Creuse ? Et cela avec des taux de RSA ou de chômage égaux ou inférieurs à ce que l’on retrouve sur le reste du territoire de Creuse Grand Sud contrairement à ce que vous affirmez. Savez vous que nos écoles sont pleines ? Que des restaurants et des bars viennent s’y installer ? Que des activités culturelles s’y multiplient ? Que des PME s’y implantent ? Que des agriculteurs et des éleveurs y vivent et y prospèrent et que des jeunes, parce qu’en effet il y a beaucoup de jeunes sur nos territoires, y créent leur activité professionnelle ?Alors oui, nous, élus locaux de ces territoires (élus démocratiquement avec de larges majorités incluant des habitants de toutes origines), nous assumons, avec la population qui s’y active, cette politique d’accueil volontariste. Et nous en sommes fièr-e-s, comme nous sommes fièr-e-s des générations précédentes d’élu-e-s qui ont initié les changements et fièr-e-s des habitant-e-s qui, génération après génération, ont su accueillir de nouveaux arrivants et les intégrer si solidairement.
Nous accueillons en effet, comme cela se fait depuis de longues années, toutes celles et tous ceux qui ont envie de s’installer sur ce territoire de manière pérenne, pour y apporter leurs compétences, leurs savoir-faire, leur énergie et aussi quand, ils en ont, leurs capitaux.
Nous accueillons sans discrimination, aussi bien des réfugié-e-s venus d’autres parties du globe, que de jeunes idéalistes avec leurs pratiques nouvelles. Nous accueillons aussi bien des personnes ayant des activités artistiques ou culturelles que des projets d’implantation d’activités innovantes ou traditionnelles. Nous accueillons aussi bien des retraité-e-s souhaitant s’investir dans les solidarités locales que des entrepreneur-e-s souhaitant développer leurs activités dans un environnement riche de multiples initiatives.Le monde change (comme vous même l’avez évoqué sur un autre dossier) et la Creuse aussi. Ses habitant-e-s changent eux et elles aussi, et ont envie d’inventer leur territoire. Parce que, si la valeur ajoutée première de notre territoire, c’est bien d’une part l’exceptionnelle qualité de vie qu’il propose et qui contraste avec les conditions que subissent la majorité de nos concitoyens sur l’ensemble du territoire national, c’est d’autre part, et peut être surtout, l’implication forte de la grande majorité de la population, toutes origines confondues, dans une série de réflexions et d’actions communes pour s’approprier l’avenir de ce territoire et ne pas le laisser aux mains de logiques économiques extérieures qui viendraient imposer une manière de penser unique.Les défis que nous avons à relever collectivement, que ce soit au niveau social ou au niveau écologique doivent nous amener à rassembler nos forces et à ne pas se tromper de combat. En respectant les pratiques de chacun et en les resituant dans un contexte global. La situation nationale et internationale est suffisamment grave pour que nous ne multiplions pas les divisions et les oppositions stériles. Donc ce n’est qu’en développant une concertation apaisée entre tous les acteurs et les actrices de bonne volonté que nous pourrons créer en commun une dynamique positive profitable à toutes et tous.
Alain Détolle
La Creuse a depuis juillet 2024 un député d'extrême-droite dont le parcours montre une cohérence politique clairement marquée vers le brun... C'est ce que montre le portrait de Bartolomé Lenoir que nous publions ici. Mais, au-delà du bonhomme, c'est la politique qu'il défend qui, contrairement à ce qu'il tente de faire croire, représente un véritable danger pour le département avec un programme social et économique qu'on peut qualifier de carrément « anti-Creuse ».
Pour dissimuler la catastrophe que serait pour le département l'application du programme de son parti, l'Union des droites pour la République (UDR) d'Éric Ciotti, Bartolomé Lenoir utilise un subterfuge dont usent tous les extrémistes de droite : lancer des fake news et attiser la peur. Vendredi 18 octobre 2024, sur France 3, il annonçait « une initiative forte contre l'extrême gauche en Creuse » affirmant qu’il y avait « dans le sud du département des comportements tout à fait inacceptables. » « Je ne veux pas que la Creuse devienne une ZAD » disait-il, au même niveau intellectuel que Trump et ses immigrés qui « mangent des chats. » Lui-même riche angevin, très parisien et peu creusois, Lenoir sortait « je ne veux pas que des gens qui ne sont pas creusois nous imposent leur culture ». Et de questionner le ministre de l'Intérieur, le 12 novembre, sur la pseudo- «Zad » du Chammet sur la commune de Faux-la-Montagne qui serait, selon lui, la base d'une centaine d'activistes d'ultra-gauche. Dans une pétition lancée quelques jours plus tôt il cumulait mensonges et amalgames pour faire croire que le vrai problème des Creusois résidait dans un site tranquillement habité par quelques personnes où des activités tout ce qu'il y a de plus pacifiques se déroulent depuis un peu plus de cinq ans... Devant de telles élucubrations la mairie de Faux-la-Montagne a du reste porté plainte1, pour « propos mensongers pouvant provoquer des troubles à l'ordre public ». Un comble pour le jeune loup ciottiste qui ne jure que par l'ordre !
Les réactions ne se sont heureusement pas fait attendre et même le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, lui a expliqué que ce qu'il décrivait n'était pas une Zad (il est vrai que le ministre est connaisseur puisqu'il est élu du département où se trouve Notre-Dame-des-Landes...). Nous en publions quelques-unes dont la lettre qu'un certain nombre de maires de Creuse, solidaires de la maire de Faux-la-Montagne, ont rendue publique début décembre.
1 On peut lire ici l'argumentation de la plainte déposée par la maire de Faux : https://urls.fr/9I1yxQ
Lire le dossier : Lenoir est le brun
Si vous êtes un homme peu porté sur le développement personnel, il y a peu de chance qu’on vous ait proposé d’intégrer un mandala d’abondance. Mais si vous êtes une femme sensible à la spiritualité et aux médecines non conventionnelles, vous avez probablement déjà été approchée par une amie pour intégrer l’un de ces groupes. Tantôt appelés Tisseuses de rêves, Alchimistes ou encore Jacateque, ils se présentent comme des cercles de dons, permettant à leurs membres de réunir l’argent nécessaire pour « réaliser leur rêve ». Tentant ?