Au moment où, contrat d’engagement républicain aidant, on assiste à un contrôle et une pression sur le monde associatif (voir ses effets dans notre région pages 6 et 7), il est bon de se pencher sur l’histoire. C’est ce à quoi vient de s’employer Jean-Baptiste Jobard en publiant aux éditions Charles Léopold Mayer un petit ouvrage intitulé : Histoire des libertés associatives.
De 1791 à nos jours, il retrace deux siècles d’histoire mouvementée entre les associations et l’État, une histoire où alternent défiance voire méfiance et opposition directe (presque tout au long du XIXe siècle), tolérance et liberté (à partir de la fameuse loi de 1901), voire une certaine harmonie au XXe siècle, jusqu’aux années 1980 où le monde associatif est confronté aux « libéralismes économiques triomphants ». Une vaste leçon d’histoire qui débouche sur un aujourd’hui très mitigé.
L’auteur, membre actif du collectif national des associations citoyennes, explique que si la « liberté d’association », entendue comme la possibilité de créer une association, n’est pas remise en cause, c’est la « liberté associative » qui est « de plus en plus mise en péril. Car créer une association n’est pas tout...
Encore faut-il pouvoir la faire vivre, la développer, l’accompagner, l’expérimenter, l’éprouver, la faire grandir, la déployer, l’établir, la faire progresser, l’amplifier, la révéler, la stimuler, la fortifier, la cultiver et c’est précisément là où, en France aujourd’hui, le bât blesse de plus en plus... »
La Creuse a depuis juillet 2024 un député d'extrême-droite dont le parcours montre une cohérence politique clairement marquée vers le brun... C'est ce que montre le portrait de Bartolomé Lenoir que nous publions ici. Mais, au-delà du bonhomme, c'est la politique qu'il défend qui, contrairement à ce qu'il tente de faire croire, représente un véritable danger pour le département avec un programme social et économique qu'on peut qualifier de carrément « anti-Creuse ».
Pour dissimuler la catastrophe que serait pour le département l'application du programme de son parti, l'Union des droites pour la République (UDR) d'Éric Ciotti, Bartolomé Lenoir utilise un subterfuge dont usent tous les extrémistes de droite : lancer des fake news et attiser la peur. Vendredi 18 octobre 2024, sur France 3, il annonçait « une initiative forte contre l'extrême gauche en Creuse » affirmant qu’il y avait « dans le sud du département des comportements tout à fait inacceptables. » « Je ne veux pas que la Creuse devienne une ZAD » disait-il, au même niveau intellectuel que Trump et ses immigrés qui « mangent des chats. » Lui-même riche angevin, très parisien et peu creusois, Lenoir sortait « je ne veux pas que des gens qui ne sont pas creusois nous imposent leur culture ». Et de questionner le ministre de l'Intérieur, le 12 novembre, sur la pseudo- «Zad » du Chammet sur la commune de Faux-la-Montagne qui serait, selon lui, la base d'une centaine d'activistes d'ultra-gauche. Dans une pétition lancée quelques jours plus tôt il cumulait mensonges et amalgames pour faire croire que le vrai problème des Creusois résidait dans un site tranquillement habité par quelques personnes où des activités tout ce qu'il y a de plus pacifiques se déroulent depuis un peu plus de cinq ans... Devant de telles élucubrations la mairie de Faux-la-Montagne a du reste porté plainte1, pour « propos mensongers pouvant provoquer des troubles à l'ordre public ». Un comble pour le jeune loup ciottiste qui ne jure que par l'ordre !
Les réactions ne se sont heureusement pas fait attendre et même le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, lui a expliqué que ce qu'il décrivait n'était pas une Zad (il est vrai que le ministre est connaisseur puisqu'il est élu du département où se trouve Notre-Dame-des-Landes...). Nous en publions quelques-unes dont la lettre qu'un certain nombre de maires de Creuse, solidaires de la maire de Faux-la-Montagne, ont rendue publique début décembre.
1 On peut lire ici l'argumentation de la plainte déposée par la maire de Faux : https://urls.fr/9I1yxQ
Lire le dossier : Lenoir est le brun
Si vous êtes un homme peu porté sur le développement personnel, il y a peu de chance qu’on vous ait proposé d’intégrer un mandala d’abondance. Mais si vous êtes une femme sensible à la spiritualité et aux médecines non conventionnelles, vous avez probablement déjà été approchée par une amie pour intégrer l’un de ces groupes. Tantôt appelés Tisseuses de rêves, Alchimistes ou encore Jacateque, ils se présentent comme des cercles de dons, permettant à leurs membres de réunir l’argent nécessaire pour « réaliser leur rêve ». Tentant ?
On notera l'évolution de vocabulaire: en assimilant l’ensemble des habitats légers à de simples cabanes, on nie la complexité et l’adaptabilité de ces habitats. D’ailleurs, les médias les moins précis ou les plus réactionnaires, sautent le pas allègrement en assimilant l’ensemble de l’habitat léger à l’illégalité. Pendant ce temps, dans certains endroits les hélicoptères tournent en rase-motte pendant que des campagnes d’inventaire sont menées par les mairies, ne présageant guère d’un allègement des pressions administratives.