Carmen et Vincent sont cinéastes animaliers. Ils vivent en Creuse, Ils se sont rencontrés sur un tournage, il y a 10 ans. Et depuis, leur collaboration a engendré de petites merveilles.
Nous n’allons pas disserter sur ce qu’est, ou pas, l’art. D’ailleurs, c’est moi qui choisis. Carmen et Vincent vivent là où le Plateau devient plat (je vous expliquerai une autre fois), à Peyrat-la-Nonière, pas très loin du très connu étang des Landes sur le biotope duquel ils travaillent actuellement. Leur production artistique est déjà riche : au départ, leur domaine était uniquement l’image et leur premier film fut Wogbo, tourné dans la savane du Burkina Faso (2012). Suivirent La curée des fauves, puis Esquisses guyanaises. Chacun de leurs films est absolument magistral, d’une beauté esthétique rare, il y a là-dedans une “âme forte“. Ou plutôt deux, car le duo est indissociable. Ils parcourent la France dans tous les sens et même la Suisse. Dans tous les sens, parce que nous vivons dans un grand pays (enfin “grand“, ça dépend). Et justement, à l’heure où on gesticule, où on vocifère même, autour de la planète en danger, Carmen et Vincent ont choisi de montrer. Leurs images sont tellement belles, que la pédagogie opère à merveille, presque sans parole. C’est déjà beaucoup et vaut tous les débats.
Ce film est le petit dernier (2017). Endémique dans la péninsule ibérique, le lynx pardelle est un animal mythique de la faune méditerranéenne. Avec moins de 500 individus à l’état sauvage, il est le félin le plus menacé du monde. Sur le territoire du Lynx vous propose de le découvrir dans son milieu naturel en Andalousie, la Sierra Morena, entouré d’une faune extrêmement variée.
Trois années ont été nécessaires à la réalisation de ce film. Ainsi, pour un Limousin qui s’interroge, encore un animal qu’on n’a jamais vu dans nos coins. De mémoire d’homme ? Avant, on ne sait pas. Il y a dans ce film, primé, deux originalités à mon sens : même s’il ne dure que 30 minutes, ses images valent plus que de longs discours. Le texte est soigné mais rare. Dit d’une voix remarquable, il ne parasite pas le visuel. Les auteurs ont fait en sorte d’utiliser le moins possible le télé-objectif. Autour de la poignée de lynx aperçus, on voit vivre et circuler tous leurs voisins. Et d’une autre manière, on se réjouit de ne pas voir apparaître l’homme. Vous pourrez consulter la bande annonce sur le site de l’association. Le film existe aussi en DVD.
C’est l’association créée par Carmen et Vincent pour prolonger, développer, et promouvoir leur travail. Outre le cinéma, ils font désormais appel à un autre média, l’écrit. La Cardère, née en 2016, est une revue nature. Même si les noms se ressemblent, carduelis et cardère ne désignent pas la même chose : le premier est un joli passereau à tête noire, blanc et rouge, la seconde est une plante à l’allure de chardon, parfois appelée cabaret des oiseaux. La Cardère donc, le canard… enfin la revue, vous a été présentée à plusieurs occasions dans IPNS. Après la buse, le renard, le lézard, le grillon, nous découvrons dans le n° 7 un oiseau qui peuple les abords de l’étang des Landes. Et qui, comme le lynx, a bien du souci à se faire s’il veut continuer son histoire aux côtés de l’espèce humaine, si destructrice. Vous aurez compris que La Cardère a aussi une dimension régionale, pour l’instant absente des films. Elle est née du “souhait de sensibiliser le plus grand nombre à la découverte de la nature, et ce d’abord près de chez soi“ disent Carmen et Vincent. “Car c’est paradoxalement celle que l’on connaît et observe le moins.“ On se familiarisera ainsi mieux avec le héron, au détour de nombreux textes – y compris poétiques – joliment illustrés de dessins et photos. L’association Carduelis a participé déjà à trois fêtes de La Montagne limousine, et on espère aussi à la prochaine.
Site : https://sites.google.com/site/associationcarduelis/films/sur-le-territoire-du-lynx
La Creuse a depuis juillet 2024 un député d'extrême-droite dont le parcours montre une cohérence politique clairement marquée vers le brun... C'est ce que montre le portrait de Bartolomé Lenoir que nous publions ici. Mais, au-delà du bonhomme, c'est la politique qu'il défend qui, contrairement à ce qu'il tente de faire croire, représente un véritable danger pour le département avec un programme social et économique qu'on peut qualifier de carrément « anti-Creuse ».
Pour dissimuler la catastrophe que serait pour le département l'application du programme de son parti, l'Union des droites pour la République (UDR) d'Éric Ciotti, Bartolomé Lenoir utilise un subterfuge dont usent tous les extrémistes de droite : lancer des fake news et attiser la peur. Vendredi 18 octobre 2024, sur France 3, il annonçait « une initiative forte contre l'extrême gauche en Creuse » affirmant qu’il y avait « dans le sud du département des comportements tout à fait inacceptables. » « Je ne veux pas que la Creuse devienne une ZAD » disait-il, au même niveau intellectuel que Trump et ses immigrés qui « mangent des chats. » Lui-même riche angevin, très parisien et peu creusois, Lenoir sortait « je ne veux pas que des gens qui ne sont pas creusois nous imposent leur culture ». Et de questionner le ministre de l'Intérieur, le 12 novembre, sur la pseudo- «Zad » du Chammet sur la commune de Faux-la-Montagne qui serait, selon lui, la base d'une centaine d'activistes d'ultra-gauche. Dans une pétition lancée quelques jours plus tôt il cumulait mensonges et amalgames pour faire croire que le vrai problème des Creusois résidait dans un site tranquillement habité par quelques personnes où des activités tout ce qu'il y a de plus pacifiques se déroulent depuis un peu plus de cinq ans... Devant de telles élucubrations la mairie de Faux-la-Montagne a du reste porté plainte1, pour « propos mensongers pouvant provoquer des troubles à l'ordre public ». Un comble pour le jeune loup ciottiste qui ne jure que par l'ordre !
Les réactions ne se sont heureusement pas fait attendre et même le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, lui a expliqué que ce qu'il décrivait n'était pas une Zad (il est vrai que le ministre est connaisseur puisqu'il est élu du département où se trouve Notre-Dame-des-Landes...). Nous en publions quelques-unes dont la lettre qu'un certain nombre de maires de Creuse, solidaires de la maire de Faux-la-Montagne, ont rendue publique début décembre.
1 On peut lire ici l'argumentation de la plainte déposée par la maire de Faux : https://urls.fr/9I1yxQ
Lire le dossier : Lenoir est le brun
Si vous êtes un homme peu porté sur le développement personnel, il y a peu de chance qu’on vous ait proposé d’intégrer un mandala d’abondance. Mais si vous êtes une femme sensible à la spiritualité et aux médecines non conventionnelles, vous avez probablement déjà été approchée par une amie pour intégrer l’un de ces groupes. Tantôt appelés Tisseuses de rêves, Alchimistes ou encore Jacateque, ils se présentent comme des cercles de dons, permettant à leurs membres de réunir l’argent nécessaire pour « réaliser leur rêve ». Tentant ?