Il fut l’auteur d’une cinquantaine de romans dits régionalistes (parus pour beaucoup aux éditions de la Veytizou), mais aussi un journaliste corrézien qui savait dénicher des trajectoires originales, des personnages ou ce qu’on appelle encore des figures.
Collaborateur régulier de Télé Millevaches dans les années 1990, il avait également publié quelques textes dans IPNS dont le portrait d’un « Gaulois de Saint-Sulpice-les-Bois » (IPNS n°7). Dans le n°2 d’IPNS il racontait sa « conquête » du Pays de Millevaches : « Très longtemps dans mon esprit, avouait-il, il ne faisait aucun doute qu’il ne pouvait s’agir que d’un lieu désolé fait de landes tourbeuses peuplées d’ajoncs, de cimes arrondies garnies de bruyère et de quelques genévriers rabougris ; avec cependant quelques rares bergères portant quenouille... » Une image qu’il a vite corrigée lorsque son activité de technicien du syndicat départemental ovin l’a conduit dans les années 1960 à rencontrer de nombreux paysans du Plateau : « Le fait que je leur dise que j’étais paysan moi-même, avant d’être technicien, cela les comblait d’aise : “Vous nous comprenez, vous, au moins, c’est pas comme les autres...“ Combien de fois entendrai-je par la suite cette réflexion qui, d’emblée, m’ouvrait les portes et contribuait à faciliter ma tâche. » Cette compréhension et cette empathie pour les autres, il l’appliquait aussi bien avec les vieux paysans qu’avec les jeunes néo-ruraux. Fier de sa haute-Corrèze, musicien, conteur et chroniqueur, son itinéraire l’avait conduit de l’agriculture (il fut d’abord paysan) au social (il fut ensuite éducateur) et finalement à l’écriture.
Si l’essentiel de sa production fut romanesque, souvent teintée d’une certaine nostalgie sans pour autant idéaliser un monde ancien, il se livra plus personnellement dans quelques livres, dont le dernier, paru l’an dernier, Le paysan du dimanche. Il y raconte ses relations avec ses parents, sa mère décédée tôt et son père avec lequel la relation fut difficile. Mais c’est un livre également consacré à son épouse, décédée en 2018.
René Limouzin expliquait alors : « Cette fois encore, l’écriture d’un “livre-thérapie“ m’a aidé dans un moment difficile. »
À 94 ans, c’est à son tour de tirer sa révérence. Ceux qui l’ont connu se souviendront d’un homme d’une grande gentillesse, doux, curieux et, malgré une certaine amertume, toujours enclin à se réjouir et à sourire.
La Creuse a depuis juillet 2024 un député d'extrême-droite dont le parcours montre une cohérence politique clairement marquée vers le brun... C'est ce que montre le portrait de Bartolomé Lenoir que nous publions ici. Mais, au-delà du bonhomme, c'est la politique qu'il défend qui, contrairement à ce qu'il tente de faire croire, représente un véritable danger pour le département avec un programme social et économique qu'on peut qualifier de carrément « anti-Creuse ».
Pour dissimuler la catastrophe que serait pour le département l'application du programme de son parti, l'Union des droites pour la République (UDR) d'Éric Ciotti, Bartolomé Lenoir utilise un subterfuge dont usent tous les extrémistes de droite : lancer des fake news et attiser la peur. Vendredi 18 octobre 2024, sur France 3, il annonçait « une initiative forte contre l'extrême gauche en Creuse » affirmant qu’il y avait « dans le sud du département des comportements tout à fait inacceptables. » « Je ne veux pas que la Creuse devienne une ZAD » disait-il, au même niveau intellectuel que Trump et ses immigrés qui « mangent des chats. » Lui-même riche angevin, très parisien et peu creusois, Lenoir sortait « je ne veux pas que des gens qui ne sont pas creusois nous imposent leur culture ». Et de questionner le ministre de l'Intérieur, le 12 novembre, sur la pseudo- «Zad » du Chammet sur la commune de Faux-la-Montagne qui serait, selon lui, la base d'une centaine d'activistes d'ultra-gauche. Dans une pétition lancée quelques jours plus tôt il cumulait mensonges et amalgames pour faire croire que le vrai problème des Creusois résidait dans un site tranquillement habité par quelques personnes où des activités tout ce qu'il y a de plus pacifiques se déroulent depuis un peu plus de cinq ans... Devant de telles élucubrations la mairie de Faux-la-Montagne a du reste porté plainte1, pour « propos mensongers pouvant provoquer des troubles à l'ordre public ». Un comble pour le jeune loup ciottiste qui ne jure que par l'ordre !
Les réactions ne se sont heureusement pas fait attendre et même le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, lui a expliqué que ce qu'il décrivait n'était pas une Zad (il est vrai que le ministre est connaisseur puisqu'il est élu du département où se trouve Notre-Dame-des-Landes...). Nous en publions quelques-unes dont la lettre qu'un certain nombre de maires de Creuse, solidaires de la maire de Faux-la-Montagne, ont rendue publique début décembre.
1 On peut lire ici l'argumentation de la plainte déposée par la maire de Faux : https://urls.fr/9I1yxQ
Lire le dossier : Lenoir est le brun
Si vous êtes un homme peu porté sur le développement personnel, il y a peu de chance qu’on vous ait proposé d’intégrer un mandala d’abondance. Mais si vous êtes une femme sensible à la spiritualité et aux médecines non conventionnelles, vous avez probablement déjà été approchée par une amie pour intégrer l’un de ces groupes. Tantôt appelés Tisseuses de rêves, Alchimistes ou encore Jacateque, ils se présentent comme des cercles de dons, permettant à leurs membres de réunir l’argent nécessaire pour « réaliser leur rêve ». Tentant ?